Introduction

La population carcérale turque augmente considérablement depuis 2005 passant de 53 296 personnes détenues à 229 790 en 2017. Pour asseoir sa politique sécuritaire, les autorités envisagent la construction de plus de 200 nouvelles prisons dans les cinq prochaines années.

Un climat répressif s’installe à la suite de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016. Citoyens, avocats, journalistes, médecins, hommes politiques, juges et intellectuels sont visés par les intimidations, les arrestations massives et les mauvais traitements. Des milliers de prisonniers politiques remplissent les prisons turques, accusés de terrorisme, de soutien au mouvement Gülen1 ou au Parti des travailleurs du Kurdistan PKK2.3

Les conditions de détention et l’accès aux droits varient d’une prison à l’autre et se dégradent au vue de la surpopulation grandissante. Les prisons de haute sécurité de type F reposent sur un principe d’isolement strict et extrême, elles sont surnommés “les tombeaux”. Les organisations de la société civile ne sont plus autorisées à intervenir au sein des prisons.


  1. e gouvernement turc accuse Fethullah Gülen, exilé au Etats-Unis, d’avoir orchestré la tentative de putsch du 15 juillet 2016 et de l’assassinat de l’ambassadeur russe du 19 décembre 2016. 

  2. Le conflit entre le gouvernement turc et le PKK a fait environ 40 000 morts depuis 1984. 

  3. Prison Insider inclut, dans la catégorie de “prisonniers politiques”, les personnes détenues, non pour leurs opinions, mais pour les infractions que leurs opinions les ont amené à commettre. Dans ce cadre, les prisonniers issus des groupes armés peuvent être considérés comme politiques, par exemple les membres du Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), le Parti communiste marxiste-léniniste ou encore les membres de l’Etat islamique. 

Population du pays

83 154 997

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2019

Nature du régime

régime présidentiel

Indice de développement humain

0,767

71/188

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Taux d'homicide (pour 100 000 habitants)

4,3

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