Dernières mises à jour

La répartition des détenus en fonction de la durée de leur peine est, au 1er septembre 2016, la suivante1 :

  • moins d’un mois : 488
  • de 1 à 3 mois : 466
  • de 3 à 6 mois : 352
  • de 6 mois à un an : 546
  • de 1 à 3 ans : 1 241
  • de 3 à 5 ans : 476
  • de 5 ans à 10 ans : 572
  • de 10 ans à 20 ans : 419
  • de 20 ans et plus : 46
  • condamnations à perpétuité : 31

  1. Conseil de l’Europe, “Space I - 2016”, 2017, p. 88. 

  • Les peines de moins de trois mois représentent 20 % des condamnations. Ces courtes peines ainsi que le recours à des peines alternatives contribuent à une population carcérale jugée faible.

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    12/05/2021
    / LCI

Un corps d'intervention spécialisé est constitué pour le maintien de l’ordre

oui

Le groupe d’intervention spécialisé (Intern Bijstandsteam) agit sur décision du chef d’établissement. Son fonctionnement pâtit, selon les observateurs, d’un manque de clarté, notamment dans son organisation interne, son mode d’intervention et son contrôle.

La plupart des membres de l’IBT sont issus du corps du personnel de surveillance. Tous bénéficient d’une formation de neuf semaines en techniques d’autodéfense.

  • La prison de haute sécurité de Vught fait appel à l’armée pour faire face à un projet d’évasion mené par Ridouan Taghi, chef d’une organisation mafieuse marocaine, incarcéré aux Pays-Bas. Des barricades sont érigées pour empêcher tout atterrissage d’hélicoptères. Quatre agents se cachent, pour leur protection : leurs coordonnées étaient activement recherchées par des complices de Taghi.

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    10/12/2021
    / NL Times

Le parc pénitentiaire dispose d’établissements, de quartiers ou de cellules dotés de dispositifs sécuritaires renforcés

oui

Deux établissements pénitentiaires néerlandais disposent de quartiers de haute sécurité appelés Extra Beveiligde Inrichting (EBI). Il s’agit de De Schie à Rotterdam et, le plus grand, Nieuw Vosseveld à Vught.

Les quartiers Terroristenafdeling (TA) de ces deux prisons sont réservés aux personnes accusées de ou condamnées pour terrorisme ou considérées comme “radicalisées” par l’administration pénitentiaire.

  • Ridouan Taghi est le chef de la “Mocro-Maffia”, terme néerlandais qui désigne une organisation criminelle marocaine liée au trafic de cocaïne. L’organisation, implantée en Belgique et aux-Pays-Bas, contrôlerait un tiers du trafic de cocaïne en Europe. Ridouan Taghi est arrêté en 2019. Il est détenu dans la prison de haute sécurité de Vught. Son procès débute sous haute surveillance. Les témoins craignent les représailles. Des discussions seraient en cours pour empêcher les extractions de l’établissement lors des audiences. Le chef d’établissement est interrogé sur des mesures spécifiques de sécurité. Il “n’affirme ni ne confirme” des dispositions extraordinaires. Et ajoute : “je peux vous dire que la police et la Défense coopèrent étroitement sur cette situation. Cela confirme l’énorme danger que représente un groupe de criminels déterminés. Nous devons abandonner toute forme de naïveté. Cette catégorie de criminels demande une approche et une gestion particulières.”

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    25/11/2021
    / NL Times
  • Des détenus condamnés pour terrorisme ne font pas l’objet d’une évaluation individuelle. Ils subissent des mesures de sécurité jugées excessives : fouilles corporelles invasives, isolement, placement sous surveillance constante. Ces mesures peuvent être considérées comme des traitements cruels, inhumains et/ou dégradants. Le gouvernement met toutefois en œuvre des réformes pour améliorer le traitement de ces détenus depuis 2017. Une évaluation fondée sur les risques serait notamment établie.

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    30/03/2021
    / Bureau of Democracy, Human Rights and Labor
  • Les prisons de Vught et in De Schie (Rotterdam) comptent des unités dédiées aux détenus pour terrorisme. La première accueille 31 détenus pour une capacité de 41 places ; la seconde compte cinq détenus pour sept places.

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    2020
    / Nationaal Preventie Mechanism (MNP)
  • Les détenus de la prison de très haute sécurité (EBI) de Vught disent souffrir de leur isolement. De nombreuses plaintes sont déposées. Un détenu témoigne : “c’est difficile quand on est là de ne pas devenir fou, de garder les idées claires”.

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    12/07/2021
    / NRC
  • Dans les établissements de très haute sécurité (EBI), les détenus passent environ 21 heures par jour en cellule. Le ratio surveillants / personnes détenues est de deux pour un. Toutes les visites et appels des détenus font l’objet d’écoutes.

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    2021
    / NRC

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Les principales peines prévues par le Code pénal (art. 77h) sont :

  • pour un délit : la détention, le travail d’intérêt général ou l’amende. Les mineurs de 16 ans au moment des faits peuvent être incarcérés pour une durée d’un jour à 12 mois. Les mineurs de 16 à 18 ans au moment des faits peuvent être incarcérés pour une durée de 24 mois maximum (art. 77i).

  • pour un délit mineur : le travail d’intérêt général ou l’amende

Les travaux d’intérêt général peuvent s’effectuer sous forme de :

  • travail non rémunéré ou visant à réparer les dommages causés par l’infraction

  • peine éducative (projet d’apprentissage)

  • combinaison des deux

  • Cinq établissements pour mineurs dites “à petite échelle” (KVJJ) voient le jour, en 2021, à Amsterdam, Cadier en Keer (KVJJ Sud), Ville de Groningue (KVJJ Nord), Krimpen aan den IJssel (KVJJ Rijnmond) et la Haye. Ces lieux de détention, à “faible sécurité”, sont dédiés aux jeunes placés en détention provisoire, aux jeunes en fin de peine, aux jeunes sous mesure JIP et aux mineurs. Les KVJJ sont placés à proximité des centres urbains et permettent le maintien des contacts avec les proches et la poursuite des activités (formation, loisirs, emploi). La capacité d’accueil de chacun des établissements est de huit places.

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    05/10/2021
    / ministère de la Justice et de la Sécurité

Les personnes détenues étrangères sont autorisées, à l’issue d’une peine de prison, à demeurer sur le territoire national

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09/03/2021
  • Le Conseil pour l’administration de la justice pénale et la protection des mineurs (RSJ) émet un avis, le 29 juillet 2021, pour élargir les modalités de certains aménagements de peine des détenus étrangers en situation irrégulière. Ces changements viseraient à favoriser soit l’insertion, soit le retour dans le pays d’origine de ces personnes.

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    09/03/2021
    / RSJ

Évolution du nombre de mineurs incarcérés

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2021
  • Les actes de délinquance commis par des mineurs diminuent au cours des dernières années. Le recours à l’incarcération augmente cependant. La proportion de peines privatives de libertés prononcées passe, entre 2015 et 2020, de 13 % à 25 %. Les durées d’emprisonnement s’allongent. La durée moyenne de détention passe, entre 2018 et 2020, de 50 à 86 jours. Le taux d’occupation moyen des établissements pour mineurs est de près de 90 %. Il atteint, dans certains cas, 150 %. Le ministère de la Justice envisage la création de nouvelles places.

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    12/06/2021
    / NL Times

Nombre d’agressions envers les personnels

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L’administration ne produit pas, selon le syndicat des travailleurs pénitentiaires FNV Overheid, de statistiques fiables sur le nombre des agressions subies par les personnels. Le syndicat souligne que la réduction du nombre des surveillants ne leur permet pas d’interagir avec les détenus comme ils le souhaiteraient et les met en difficulté.1


  1. European Public Service Union, “Perspectives du personnel pénitentiaire. Une enquête de la EPSU sur l’impact de la crise économique sur les prisons” (en anglais Prison staff perspectives. An EPSU survey of the impact of the economic crisis on prisons), p.15. 

  • Le rapport du Nationaal Preventie Mechanism (MNP) de 2019 publié en 2020 dénonce le manque de personnel. La sécurité en pâtirait. Les membres du personnel font part d’une hausse des agressions de la part des détenus. Ces violences surviendraient principalement lors des transferts et des placements à l’isolement.

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    Nationaal Preventie Mechanism (MNP)

Les établissements pénitentiaires
Lorsqu’un trouble psychique est identifié chez une personne entrant en détention, un plan de traitement individuel psychiatrique doit être établi dans les dix jours après son arrivée.1 Des soins ambulatoires lui sont prodigués.
Les détenus souffrant d’important troubles psychiques peuvent être placés dans des “unités de soins supplémentaires” (Extra Zorgvoorziening, EZV), présents au sein de chaque établissement pénitentiaire. Le placement se fait sur décision du chef d’établissement. Les délais d’attente sont très importants pour y être placé.

Les établissements psychiatriques dédiés
Les personnes souffrant de troubles psychiques au moment de l’infraction ne doivent, selon la loi, pas être soumis à une peine mais à une obligation de soins appelée “mise à disposition du gouvernement” (TBS).2

Elles peuvent être placées dans trois types d’établissements :

  • Un établissement pénitentiaire psychiatrique (Penitentiary Psychiatric Center, PPC), si elles refusent leur traitement ou si le “risque sécuritaire” qu’elles représentent est jugé élevé.3
  • Un centre psychiatrique forensique (Forensisch Psychiatrisch Centrum, FPC), si elles souffrent de troubles psychiques majeurs (tels que la schizophrénie).
  • Une clinique psychiatrique forensique (Forensisch Psychiatrische Klinieken, FPK), si elles représentent un risque moindre. Leur consentement aux soins est nécessaire. Une personne détenue ne peut y être transférée que si celle-ci bénéficie d’une libération conditionnelle. Les FPK sont les seuls établissements spécialisés placés sous le contrôle du ministère de la Santé.

Les personnes souffrant de troubles psychiques peuvent être placées dans un établissement pénitentiaire si les établissements spécialisés manquent de place.
Les personnes détenues peuvent être transférées des établissements pénitentiaires vers un établissement spécialisé si leur état de santé et le “risque sécuritaire” l’exigent.

Les territoires d’Outre-mer des Caraïbes ne détiennent pas d’établissements spécialisés pour les personnes souffrant de troubles psychiques. Les personnes sont transférées sur le territoire métropolitain ou restent en établissement pénitentiaire.
Des unités de soins pour les personnes vulnérables (FOBA à Curaçao, IBA à Aruba) accueillent les personnes détenues nécessitant des soins psychiatriques. Le CPT souligne les conditions de vie déplorables à l’IBA de Aruba : les cellules ne sont pas entretenues et aucune activité n’est proposée aux personnes détenues, laissées le plus souvent sans soins. Il prévient de l’inadéquation d’une telle situation face aux besoins des détenus placés dans cette unité.4

Les hôpitaux psychiatriques généraux
Les patients sont transférés dans un hôpital psychiatrique si leur état nécessite un traitement particulier.
Les hôpitaux psychiatriques généraux peuvent aussi accueillir des personnes détenues en cas d’urgence si elles présentent un danger grave pour elles-mêmes ou pour autrui.


  1. Centre de recherche et de documentation scientifique (WODC), Trajectoires des soins médico-légaux dans le système pénitentiaire, 2016, p. 32. (en néerlandais) 

  2. Articles 37a à 38a du Code pénal (Wetboek van strafrecht). 

  3. Conseil de l’Europe, Rapport au gouvernement des Pays-Bas sur la visite effectuée du 2 au 13 mai 2016, 2017, p. 30. (en anglais) 

  4. Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), Rapport au gouvernement néerlandais relatif à la visite effectuée du 2 au 13 mai 2016, 2017, p. 46. (en anglais) 

  • L’Inspection de la justice et de la sécurité enquête sur le fonctionnement des quatre centres psychiatriques pénitentiaires (CPP). Elle examine la protection des droits des patients détenus, leur traitement et la sécurité interne du personnel et des patients.

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    18/02/2021
    / ministère de la Justice et de la Sécurité

L'administration consigne les incidents

oui

Les incidents sont signalés au Ministère de la justice. Le comité de surveillance de chaque établissement pénitentiaire est informé de tous.

  • Des téléphones sont introduits de manière clandestine à la prison de Zaandstad. Des drones sont retrouvés à proximité. Deux détenus, identifiés comme responsables par l’administration, font l’objet de sanctions.

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    24/08/2021
    / NL Times

Des mesures de prévention des maladies épidémiques et contagieuses sont mises en œuvre. La vaccination contre l’hépatite B est accessible aux hommes ayant des rapports homosexuels.

  • Des avocats s’inquiètent pour les prisonniers placés en quarantaine à cause du coronavirus. Ces derniers ne seraient pas autorisés à se doucher ni à porter de masques. Sander Dekker, ministre de la Santé, indique que cette interdiction est liée à des impératifs sécuritaires. Le personnel pénitentiaire doit pouvoir, selon le ministre, voir le visage des prisonniers afin d’évaluer leur “état d’esprit”.

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    15/01/2021
    / Dutch News
  • Près de 1 000 prisonniers sont placés en quarantaine à titre préventif contre la propagation du coronavirus. Les prisons de Nieuwegein et Ter Appel sont soumises à une quarantaine totale. Seules certaines parties des établissements de Grave, Zaanstad, Roermond et Heerhugowaard sont isolées.

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    15/01/2021
    / Dutch News
  • A la prison de Limburg, 84 prisonniers placés en quarantaine en raison de la Covid-19 sont soumis à de nombreuses restrictions. Ils sont empêchés de se doucher, de faire de l’exercice ou de recevoir des visites pendant une dizaine de jours.

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    07/01/2021
    / NL Times
  • Dix-neuf prisonniers de la prison de Heerhugwaard engagent une action en justice contre le chef d’établissement. Ils protestent contre l’interdiction du port du masque en détention. Les personnes détenues doivent partager des espaces de travail, sans masque. Celles qui s’y opposent peuvent être soumises à des sanctions disciplinaires.

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    07/01/2021
    / Dutch News

Le VIH/sida, la syphilis, la chlamydia, l’hépatite B et C ou la co-infection tuberculose/VIH ne font pas l’objet de données spécifiques. La prévalence de telle ou telle maladie est impossible à établir.

Le nombre des arrivants testés en 2016, nés ou condamnés au cours des cinq dernières années dans un pays particulièrement touché par la tuberculose1, est de 12 222. Treize sont contrôlés positifs.


  1. plus de 10 cas pour 100 000 habitants. 

  • Trois prisonniers sont testés positifs à la Covid-19 à la prison de Limburg. Au total, 84 personnes sont placées en quarantaine.

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    07/01/2021
    / NL Times