Contributeur(s)Prison Insider

Le quotidien

Les conditions de vie matérielles dans les prisons sont difficiles, particulièrement à Roumieh. Le gouvernement reconnait que les bâtiments ne bénéficient pas d’installations sanitaires, de ventilation, de lumière et d’une régulation des températures adéquate. L’accès à l’eau potable n’est pas garanti. Les cellules de Roumieh construites pour deux détenus en accueillent parfois dix.

Les postes de police ne sont pas conçus pour héberger des personnes plus de quelques heures, signale le Centre libanais des droits humains (CLDH) dans un rapport de 2015. Les cellules sont exigües et parfois sans fenêtres, mal ventilées.

Le Comité international de la Croix rouge (CICR) a financé des travaux pour améliorer les systèmes de ventilation à la prison militaire de Riyaniyeh et à la prison de Tripoli1.


  1. Comité international de la Croix rouge, “Liban : améliorer les conditions de détention, en collaboration avec les autorités”, 6 juillet 2015. 

La nourriture distribuée dans les établissements pénitentiaires est de mauvaise qualité, dénonce ALEF dans son rapport de 2013. Certains prisonniers s’en trouvent privés s’ils n’obéissent pas aux senior prisoners (voir rubrique “Population carcérale”) ou aux gardiens.

Les postes de police, où certaines personnes peuvent être incarcérées plusieurs semaines, ne font pas partie du circuit d’approvisionnement en nourriture des prisons, indique le Centre libanais des droits humains (CLDH) en avril 2015.

Le personnel médical est en nombre insuffisant. Les soins se sont améliorés à Roumieh grâce à de meilleurs équipements et de meilleures formations, mais restent insatisfaisants. Les centres médicaux sont surchargés et les ONG rapportent des décès dus à des négligences et à des incapacités du système médical.

ALEF insiste, en janvier 2013, sur le problème de la drogue dans son rapport. Un ancien détenu raconte en 2015 au journal Equaltime avoir été incarcéré avec des trafiquants de drogue alors même qu’il était toxicomane. La drogue circule en grande quantité dans Roumieh. Les gardiens la laissent entrer et la consomment. Les services médicaux ne proposent pas de programmes pour contrer l’addiction. Aucun suivi psychiatrique n’est proposé, ajoute l’Association justice et miséricorde (AJEM).

Le Comité international de la Croix rouge (CICR) aide, en 2015, à la construction d’un nouveau centre médical à la prison de Zahlé. Il participe en 2014 à la désinfection des cellules de la prison de Tripoli afin d’empêcher la propagation de la gale et d’autres maladies contagieuses1.


  1. Comité international de la Croix rouge, “Liban : améliorer les conditions de détention, en collaboration avec les autorités”, 6 juillet 2015 

Les émeutes sont fréquentes à Roumieh en raison de la surpopulation de l’établissement.

Des vidéos clandestines contenant des scènes de torture de prisonniers par des gardiens sont diffusées un mois après l’émeute d’avril 2015 à Roumieh. Elles témoignent des graves exactions subies dans cet établissement1.

Une nouvelle révolte a lieu, le 23 juin 2015, dans ce même établissement. Les personnes détenues formulent une liste de réclamations afin d’améliorer leurs conditions de détention, notamment l’accès à l’Internet et à des téléphones portables2.


  1. Rapports annuels 2015 de Human Rights Watch et d’Amnesty International, publiés en 2016 

  2. International Business Times, “Rioters at infamous Roumieh prison list Wi-Fi in demands for improved conditions”, 23 juin 2015