Contributeur(s)Prison Insider

Les liens avec l’extérieur

Une personne placée en détention provisoire doit attendre en moyenne de trois semaines à plus d’un mois pour contacter sa famille.

Le déroulement des visites diffère selon le prisonnier, en raison du système hiérarchique mis en place entre les détenus (voir rubrique “Population carcérale”). La discrimination prend forme principalement entre Libanais et étrangers. Des Palestiniens rapportent des horaires de visite réduits. Ils sont contraints de rester à un mètre de distance de leurs visiteurs, tandis que les Libanais peuvent toucher leurs proches à travers les barreaux1.


  1. Association libanaise pour l’éducation et la formation (ALEF), “Guilty until Proven Innoncent : Report on the causes of arbitrary arrest, lenghly pre-trial detention and long delays in trial”, janvier 2013 (à consulter en anglais) 

Les communications téléphoniques ne sont pas autorisées à l’intérieur des établissements pénitentiaires. Les prisonniers doivent avoir recours à la corruption ou à des arrangements avec les senior prisoners (voir rubrique “Population carcérale”) pour passer un appel, y compris pour joindre leur avocat 1.


  1. Association libanaise pour l’éducation et la formation (ALEF), “Guilty until Proven Innoncent : Report on the causes of arbitrary arrest, lenghly pre-trial detention and long delays in trial”, janvier 2013 (à consulter en anglais) 

Les prisonniers n’ont pas accès au règlement intérieur de la prison et ne sont pas informés de leurs droits.

Ils peuvent théoriquement porter plainte pour mauvais traitement contre les agents des Forces de sécurité intérieure. La plainte peut être formulée en personne, par téléphone, par le bureau du procureur général ou par un intermédiaire. Il n’existe en pratique aucun système de suivi de ces plaintes. La police conclut le plus souvent à un manque de preuve pour rejeter les plaintes formulées1.

Le Liban a ratifié la Convention des Nations unies contre la torture et les peines et traitements cruels, inhumains ou dégradants (UNCAT) en 2000. Il a adhéré à son Protocole facultatif (OPCAT) en 2008, s’obligeant à créer un Mécanisme national de prévention dans l’année. Le Liban a échoué à respecter ce délai, bloqué dans sa démarche politique et législative.

Le Parlement se réunit au mois d’octobre 2016 et crée la Commission nationale des droits de l’Homme . Celle-ci intègre le mandat de mécanisme de prévention de la torture 1. Cette Commission pourra visiter les lieux de détention afin d’enquêter sur la pratique de la torture et formuler des recommandations en vue d’améliorer le traitement des personnes détenues.


  1. Human Rights Watch, “New Law a Step to End Torture”, 28 octobre 2016 (à consulter en anglais)