Le dernier chiffre concernant le nombre d’établissements pénitentiaires au Liban date de 2011 et en recense 22. Seule la prison de Roumieh serait un véritable établissement pénitentiaire selon un article d’Equaltimes de novembre 2015. Les autres ne seraient que des “étages de casernes militaires auxquels on a ajouté des barreaux aux fenêtres”.
Le Liban et l’Italie concluent, sous égide de l’ONU, en septembre 2015, un accord destiné à l’amélioration des conditions de détention dans les prisons libanaises, en particulier à Roumieh 1. Le ministre de la Justice a néanmoins exprimé à la même date l’impossibilité d’édifier des bâtiments réservés aux femmes, aux mineurs ou aux personnes handicapées 2. Lors de son examen périodique, le gouvernement libanais s’est dit incapable de poursuivre les plans adoptés en vue de réduire le surpeuplement carcéral en raison de l’augmentation brutale de la population par l’afflux de migrants.
Le personnel de la prison de Roumieh est composé de 200 agents (en janvier 2013) pour plus de 5 000 détenus. Les agents ne sont pas correctement formés. Ils peuvent être mutés du jour au lendemain de la surveillance du trafic routier à celle d’un bâtiment accueillant 1 400 prisonniers, sans formation préalable1.
Des systèmes internes se développent, en pratique, au sein des établissements pénitentiaires. Les shawish (voir rubrique “Population carcérale”) se chargent en partie de l’administration et de la sécurité de la prison. Ils contrôlent les autres détenus et délèguent les tâches. Ils en profitent pour extorquer des services ou obtenir des protections.