Santé

Ministère de tutelle

ministère de la Justice et du Droit

L’indépendance du personnel médical est remise en cause. Cela pose un problème critique quand il s’agit de constater des signes possibles de torture.

Une unité de soins est présente au sein de chaque établissement

non

Les soins médicaux sont généralement insuffisants. Les individus incarcérés qui présentent des blessures de guerre en sont les premiers affectés. Ils ne reçoivent pas de soins visant à leur rétablissement et ils gardent généralement des séquelles affectant leur intégrité physique. L’accès à un médecin en dehors de la prison est fortement restreint, la sécurité primant sur le droit à la santé et à la vie des prisonniers politiques.

L’accès aux soins est gratuit

oui

La population carcérale est affiliée, depuis 2009, à la Sécurité sociale par la Caisse de prévention sociale de communications (CAPRECOM).
La loi 1709 crée, en 2014, le Fond national de santé pour les personnes privées de liberté (ci-après dénommé “Fond de Santé”). Ce fond gère les ressources financières pour le secteur de la santé pénitentiaire. Les moyens attribués proviennent du Budget général de la Nation.
Le Fond de santé recrute, avant mars 2016, du personnel sanitaire. Le personnel est réparti sur les 137 établissements pénitenciers. Des accords sont également souscrits avec des instituts de prestation de soins de santé :

  • 108 pour des soins de faible complexité
  • 72 pour des soins de moyenne complexité
  • 66 pour des soins de haute complexité (dépistage, examen psychique, somatique).

L’accès à l'unité de soins se fait sur

-

L’accès aux soins dépend du bon vouloir des gardiens et des surveillants. L’accent est porté sur la sécurité et non pas sur les principes humanitaires devant régir un tel service.

Les examens médicaux se déroulent en toute confidentialité

non

Les transferts vers les hôpitaux ne se font qu’en situation d’urgence. Les raisons évoquées sont le manque de personnel et/ou de moyens de transport.

Les violations du droit à la santé au sein des établissements pénitenciers persistent. La cour de justice relève, en 2015, des violations du droit à la santé pour les personnes privées de liberté dans ces décisions T-388 de 2013 et Y-762.

Des prisonniers, interviewés par l’l’association Equipo Jurídico Pueblos, indiquent qu’il est encore plus difficile d’identifier les prestataires de soins de santé depuis la création de Fond de santé1.


  1. Commission de suivi de la décision T-388 de 2013, “Deuxième rapport”, janvier 2017, p.7 (en espagnol) 

Une étude menée par l’université d’Antioquia révèle que le nombre de personnes atteintes du VIH/Sida, de la tuberculose et d’autres maladies mortelles est 20 fois plus important au sein des établissements pénitentiaires que dans le reste du pays1.

Les conditions d’hygiène déficientes et le manque d’eau augmentent la probabilité de contracter une maladie infectieuse. Les personnes détenues à la prison de Valledupar font leurs besoins dans des sachets ce qui augmente la probabilité des contracter une maladie gastro-intestinale ou la méningite.


  1. Dejustica, “Mujeres, políticas de drogas y encarcelamiento”, mai 2016, p. 33. 

Les prisonniers reçoivent rarement les soins médicaux dont ils ont besoin.
Le Bureau du procureur général de la Nation affirme que 51 patients de La Picota atteint de VIH/SIDA n’ont reçu aucun antiviral ni traitement spécialisé pendant quatre mois.
Le complexe pénitentiaire et carcéral métropolitain de Bogota (La Picota) ne dispose d’aucun médicament. Ses équipements médicaux sont hors d’usage. Il n’existe pas de laboratoire d’analyses. Les maladies mentales ou la toxicomanie ne sont pas traitées.
L’association Equipo Jurídico Pueblos fait mention des allégations portées par des personnes détenues dans l’établissement de haute et moyenne sécurité de Popayán. Ils dénoncent, depuis novembre 2015, la dégradation de l’attention médicale. Les témoignages font état de l’absence de professionnels de santé au sein des installations. Ils dénoncent aussi le non-réapprovisionnement des médicaments du dispensaire. Le cas du complexe pénitentiaire et carcéral de Cúcuta est lui aussi évoqué. Une grève de la faim lancée, en décembre 2015, par des personnes privées de liberté dénonce la débâcle du service de santé.

  • L’association Equipo Jurídico Pueblos fait état du décès, en juin 2016, de deux prisonniers. L’un serait mort d’une crise cardiaque et le deuxième par manque d’attention médicale.

Le manque de moyens de prévention des maladies infectieuses est réel dans certains établissements.