Conditions matérielles

L’encellulement est individuel

dans quelques établissements

L’affectation dans une cellule individuelle peut être possible, mais non systématique, dans les établissements de deuxième et de troisième génération.

Les personnes détenues ont accès à un point d’eau

à l’extérieur de la cellule/dortoir

L’accès à l’eau est limité dans les établissements de deuxième et troisième génération. L’eau ne coule parfois que par intervalles de quelques minutes par jour. Les prisonniers la récupèrent avec des bouteilles qu’ils gardent ensuite dans leurs cellules.

La prison de Valledupar est située dans une zone aride. Les canalisations y sont de mauvaise qualité. L’eau est donc acheminée par camions citernes. “Le diamètre des conduites qui ont été installées est plus étroit que celui prévu dans les plans, entraînant un débit largement inférieur” 1. C’est une astuce ‘classique’ pour les constructeurs, leur permettant de détourner les coûts économisés. Ces problèmes de construction entrainent aussi un problème d’évacuation d’eau. La cuisine est régulièrement inondée. Les aliments sont alors contaminés.


  1. Julie de Dardel, Exporter la prison américaine. Le système carcéral colombien à l’ère du tournant punitif, 2016, p. 144 

Les douches se situent en cellule/dortoir

non

Les douches collectives ne permettent pas de respecter l’intimité des personnes.

Les toilettes sont propres, appropriées et accessibles

non

Les toilettes sont situées dans les cellules. Elles ne comportent aucune séparation. Les personnes détenues sont obligées de faire leurs besoins devant leurs camarades. Les toilettes sont, dans la plupart des prisons, en nombre insuffisant et délabrées.

Julie de Dardel insiste sur la détérioration des conditions de vie dans la prison de Valledupar. Un prisonnier lui explique, lors d’un entretien, que “les prisonniers doivent faire leurs besoins dans des sachets, car il n’y a pas d’eau. Ils les jettent ensuite par les fenêtres des cellules, pour que cela ne s’accumule pas dans la cour.”1 Des femmes détenues dans le complexe carcéral de Jamundi (Valle del Cauca) dénoncent des conditions insalubres. Elles diposent de trois sanitaires alors qu’elles sont 90. Elles ne disposent pas de produits d’hygiène personnelle. Les espaces communs ne sont pas nettoyés2.


  1. Julie de Dardel, Exporter la prison américaine. Le système carcéral colombien à l’ère du tournant punitif, 2016, p. 179. 

  2. ommission de suivi de la décision T-388 de 2013, “Deuxième Rapport de la Commission de suivi de la société civile de la décision T-388 de 2013“30 janvier 2017, p. 9 (en espagnol) 

L’administration pénitentiaire fournit, sans frais, des produits d’hygiène

oui

Les prisonniers reçoivent, une fois par mois, une trousse d’hygiène composée de savon, de dentifrice, de papier toilette et d’une brosse à dent

L’insalubrité et le manque d’eau s’ajoutent à la surpopulation. L’impact sur la santé des personnes détenues est grave. Elles souffrent d’intoxications alimentaires, de problèmes respiratoires et dermatologiques, d’infections, etc. De nombreux établissement font face à des problèmes d’humidité, quelle que soit leur date de construction. Les tours de la prison de Valledupar, rénovées récemment, présentent des infiltrations et des fuites.

L’administration est tenue de respecter des critères nutritionnels relatifs à la qualité et à la quantité des repas servis

non

Les normes sanitaires sont ignorées tout au long de la procédure de stockage, préparation et distribution de la nourriture. Les aliments sont souvent servis crus ou sont en décomposition ou de mauvaise qualité.

  • La cuisine de la prison La Picota (Bogota) ferme sur une décision de mars 2016 du ministère de la Santé.La commission constate que l’eau utilisée pour laver les aliments est contaminée. [^comisión2]

    [^comisión2]:Comisión de Seguimiento de la Sentencia T-388 de 2013,op. cit., pp. 9-10.