Conditions matérielles

La loi ou la réglementation prévoit une surface minimale par personne

oui

La surface minimale légale par personne, excluant l’espace occupé par les installations sanitaires et les casiers de rangement des effets personnels, est fixée à :

  • cellule collective (dortoir) : 3,3 m²

  • cellule individuelle : 5,5 m²

  • cellule collective hospitalière : 4,6 m²

  • cellule individuelle hospitalière : 9 m²1

La Commission sud-africaine des droits humains (SAHRC) fait état, en 2020, d’un échec systémique de l’application des normes d’accueil.2

Les cellules individuelles ont, au centre d’Ebongweni Super-Maximum, une surface de 5 m² seulement.3


  1. Lukas Muntingh, guide des droits des personnes détenues tels que décrits dans les lois et règlements des services pénitentiaires, 2017, pp. 14-15 (en anglais). 

  2. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2020-2021, p. 24 (en anglais). 

  3. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, “La fibre morale introuvable : visite inopinée au centre de détention d’Ebongweni Super-Maximum, 11-12 mai 2021, p. 32 (en anglais). 

L’encellulement est individuel

dans quelques établissements

Les établissements les plus anciens sont souvent composés de cellules collectives. Les plus récents disposent également de cellules individuelles. La majorité des personnes détenues sont en cellule collective.1 Ces cellules sont occupées par 24 à 100 personnes.2

Un nombre élevé de cellules sont occupées par davantage de personnes que le nombre prévu par leur conception.3 Des cellules collectives conçues pour 40 personnes en comptent jusqu’à une centaine. Les cellules individuelles sont fréquemment occupées par trois personnes.

La SAHRC relève, en 2020, que les personnes détenues en cellule collective dans les établissements de détention provisoire ne disposent souvent pas de suffisamment d’espace entre leurs couchages. Elles doivent parfois partager le même lit.4


  1. Lukas Muntingh, guide des droits des personnes détenues tels que décrits dans les lois et règlements des services pénitentiaires, 2017, p. 14 (en anglais). 

  2. Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, Lignes directrices, Afrique du Sud, kit du prisonnier, p. 11 (en anglais). 

  3. Lukas Muntingh, guide des droits des personnes détenues tels que décrits dans les lois et règlements des services pénitentiaires, 2017, p. 14 (en anglais). 

  4. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2019-2020, p. 28 (en anglais). 

Les personnes détenues disposent

  • de lits superposés
  • d’un matelas au sol

La plupart des personnes détenues disposent de lits superposés.1 Elles dorment, dans les établissements les plus surpeuplés, sur des matelas au sol.


  1. Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, Lignes directrices, Afrique du Sud, kit du prisonnier, p. 11 (en anglais). 

Toutes les personnes détenues disposent d’une literie

non

Les personnes détenues doivent se voir fournir une literie conforme aux normes d’hygiène et adaptée aux conditions climatiques (loi 111 de 1998 sur les services pénitentiaires, article 10, en anglais). Elles disposent normalement d’un oreiller, de sa taie, de deux draps de lits, de deux couvertures et d’un matelas (B-Orders, chapitre 1, paragraphe 37.4).

La SAHRC fait état, en 2020, d’un échec systémique de la fourniture d’une literie adaptée aux personnes détenues.1 Le JICS constate ainsi, au centre de détention provisoire de Bizana, que la literie est vieille et déchirée.2


  1. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2020-2021, p. 24 (en anglais). 

  2. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, Rapport annuel 2021-2022, p. 29 (en anglais). 

La lumière naturelle doit permettre aux personnes détenues de lire et écrire en cellule (Règles pénitentiaires, règle 3.2, en anglais).

Les établissements les plus anciens, construits au début du XIXe siècle, disposent de fenêtres très étroites, qui n’assurent qu’une lumière naturelle très faible. Le JICS parvient, dans certains établissements situés en zone rurale, à négocier avec l’administration pénitentiaire. Celle-ci accorde aux personnes détenues, en compensation, davantage de temps quotidien à l’air libre.

La SAHRC indique, en 2020, que l’aération des cellules collectives des établissements de détention provisoire est mauvaise.

Les cellules/dortoirs sont équipés d'un éclairage électrique

-

La lumière artificielle doit permettre aux personnes détenues de lire et écrire en cellule (Règles pénitentiaires, règle 3.2c, en anglais).

Les mécanismes de contrôle1 notent l’existence d’installations électriques mal conçues et dangereuses et/ou d’un éclairage artificiel insuffisant dans la majorité des établissements. Cet état de fait est la conséquence de la vétusté de l’infrastructure. Les prises électriques des cellules et des bureaux du centre de détention provisoire de Bizana fonctionnent mal. Trois cellules ne sont pas éclairées. Le personnel a fait part de ses inquiétudes à l’administration pénitentiaire. Il n’a reçu aucune réponse. Plusieurs coursives et cellules collectives ne sont pas éclairées à la prison de Pollsmoor (moyenne sécurité B). Le personnel utilise des lampes-torche et ouvre les cellules dans l’obscurité complète. Les mesures de sécurité ne peuvent être observées dans ces conditions. Il est ensuite constaté, lors d’une visite inopinée, que les luminaires ont été retirés des cellules et coursives.2

Le JICS découvre, à l’occasion de l’enquête sur un suicide au centre de détention provisoire de Westville (moyenne sécurité B), qu’un homme est resté 30 jours à l’isolement dans une cellule dont l’éclairage ne fonctionnait pas. Les agents, ne pouvant voir entièrement l’intérieur de la cellule, n’ont pas constaté son suicide. Son placement a l’isolement n’a jamais été communiqué au JICS. Le personnel découvre son corps alors qu’il doit être extrait de sa cellule pour être conduit au tribunal. Le JICS souligne qu’un éclairage défectueux contraint les personnes détenues “soit à dormir pendant des périodes prolongées, soit à rester dans l’obscurité”. Il rappelle que “l’excès de sommeil est susceptible d’être à l’origine de problèmes de santé, dont la dépression”. De nombreuses autres cellules individuelles ne disposent pas non plus d’un éclairage en état de marche.


  1. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2020-2021, p. 25 (en anglais). 

  2. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, Rapport annuel 2021-2022, pp. 27, 29, 47, 39, 88 (en anglais). 

Les cellules/dortoirs sont équipés d’un dispositif de régulation de la température

non

Des couvertures supplémentaires sont parfois fournies pendant l’hiver.

Les personnes détenues peuvent fumer

en cellule/dortoir

Les personnes détenues peuvent fumer dans certaines cellules spécifiques. Si une personne détenue est fumeuse, sa situation est prise en compte pour son affectation en cellule.

Les 172 inspections effectuées par le JICS au cours des années 2021 et 2022 permettent de constater que 44 établissements ne disposent pas de matériel anti-incendie.1 Le problème est systémique et relevé par la SAHRC dans plusieurs établissements.23


  1. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, Rapport annuel 2021-2022, p. 39 (en anglais). 

  2. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2020-2021, p. 33 (en anglais). 

  3. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2019-2020, pp. 7, 30, 31 (en anglais). 

Les personnes détenues ont accès à un point d’eau

en cellule/dortoir

Chaque établissement doit fournir aux personnes détenues, à tout moment, l’accès à un point d’eau chaude comme d’eau froide à des fins d’hygiène (Règles pénitentiaires, règle 3.2d, en anglais).

Selon l’Inspection judiciaire des services pénitentiaires (Judicial Inspectorate for Correctional Services, JICS), dans les faits, presque un établissement sur trois, généralement ancien et isolé, ne fournit pas d’accès à l’eau chaude. L’eau chaude, lorsqu’elle est disponible, l’est dans un lavabo.

Les douches se situent en cellule/dortoir

-

Les installations sanitaires doivent être accessibles à tout moment et comprendre un point d’eau chaude et d’eau froide, à des fins d’hygiène. Ces installations doivent être séparées, dans les cellules communes, par des cloisons (Règles pénitentiaires, règle 3.2, en anglais).

L’eau chaude n’est, dans les faits, pas toujours accessible.12 Les personnes détenues doivent parfois utiliser des bouilloires, ce qui pose un risque de sécurité.2 Les personnes détenues rapportent au JICS, lors d’une visite au centre de détention de très haute sécurité d’Ebongweni en mai 2021, que certaines sections n’ont pas d’eau pour les douches. La plomberie de l’infirmerie ne fonctionne pas correctement.3


  1. Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, Lignes directrices, Afrique du Sud, kit du prisonnier, p. 11 (en anglais). 

  2. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2019-2020, pp. 8, 34 (en anglais).  

  3. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, “La fibre morale introuvable : visite inopinée au centre de détention d’Ebongweni Super-Maximum, 11-12 mai 2021, p. 33 (en anglais). 

Type de toilettes

W.C.

Les toilettes sont propres, appropriées et accessibles

dans quelques établissements

L’état des installations sanitaires peut varier considérablement. La Commission sud-africaine des droits humains (South African Human Rights Commission, SAHRC) rapporte que l’élimination des déchets n’est pas adaptée et que les installations sanitaires ne fonctionnent pas correctement.12 Les installations les plus anciennes comprennent généralement des cellules communes, dont les toilettes ne sont pas toujours dotées de cloisons de séparation. On note, parmi les problèmes récurrents, la moisissure, le dysfonctionnement de la plomberie, et/ou les odeurs désagréables. Les cellules individuelles sont généralement équipées, dans les nouveaux établissements, d’un lavabo et de toilettes.

Le JICS constate, en 2022, que la petite prison rurale d’Ingwavuma n’a pas d’eau courante. L’installation sanitaire étant dysfonctionnelle, les personnes détenues sont obligées d’utiliser des seaux d’eau pour se laver et tirer la chasse d’eau. La plomberie des établissements de Bizana et de Pollsmoor est, par endroits, apparente et a également besoin de réparations.3


  1. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2020-2021, pp. 24-25 (en anglais). 

  2. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2019-2020, p. 8 (en anglais). 

  3. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, Rapport annuel 2021-2022, pp. 27, 29, 38 (en anglais). 

L’administration pénitentiaire fournit, sans frais, des produits d’hygiène

oui

L’administration pénitentiaire déclare fournir à toutes les personnes détenues des produits d’hygiène corporelle, sans frais, dont un peigne, une lame de rasoir (par semaine), un rasoir, un blaireau, des pains de lessive solide (2 x 100 g), du savon (2 x 200 g), un gant de toilette, une serviette, du dentifrice, une brosse à dents et du papier toilette. La plupart des établissements fournissent gratuitement des serviettes hygiéniques. Le JICS reçoit encore des plaintes au sujet de l’accès à ces produits. Les personnes détenues sont tenues de garder leur barbe et leurs cheveux propres et soignés en toutes circonstances (B-Orders, chapitre 1, paragraphe 37.3, en anglais).

L’administration pénitentiaire fournit, sans frais, des produits d’entretien

oui

L’administration pénitentiaire doit fournir aux personnes détenues les moyens d’être propres et d’assurer la propreté de leurs vêtements, de leur literie et de leur cellule (Loi 111 de 1998 sur les services pénitentiaires, article 9, en anglais).

La literie est renouvelée

oui

Toutes les personnes détenues doivent disposer d’une literie convenable pour maintenir des conditions d’hygiène satisfaisantes. Certains établissements récents mettent des machines à laver et des sèche-linges à la disposition des personnes détenues pour laver leur literie.

Les personnes détenues doivent disposer d’un ensemble de vêtements complet et adapté tant aux exigences hygiéniques qu’aux conditions climatiques (Loi 111 de 1998 sur les services pénitentiaires, article 10, en anglais) ; Règles pénitentiaires, règles 5 & 26C (en anglais). Leurs uniformes doivent correspondre à leur régime de sécurité et inclure deux paires de chaussettes, quatre sous-vêtements, un pyjama, une paire de chaussures, deux t-shirts, deux pantalons et un pull (B-Orders, chapitre 1, paragraphe 37.5, en anglais). Les personnes détenues peuvent porter des tenues vestimentaires liées à leur religion et à leur culture (article 48 & règle 5, en anglais).

Le JICS signale des pénuries de vêtements dans certains établissements, par exemple les uniformes à Bizana 1. Il est question, à Ebongweni, de pénuries de pyjamas, d’uniformes, de chaussettes et de chaussures. Une personne détenue montre à un membre du JICS que ses chaussures n’ont pas de semelles.2 La SAHRC constate également que la distribution de vêtements adaptés n’est généralement pas assurée. Elle estime que les pénuries sont dues, en grande partie, à la centralisation de la production, auparavant assurée au sein même des établissements par les personnes détenues.34


  1. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, Rapport annuel 2021-2022, p. 29 (en anglais). 

  2. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, “La fibre morale introuvable : visite inopinée au centre de détention d’Ebongweni Super-Maximum, 11-12 mai 2021, p. 33 (en anglais). 

  3. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2020-2021, pp. 24, 31 (en anglais). 

  4. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2019-2020, p. 28 (en anglais). 

Les personnes détenues ont accès, selon l’administration pénitentiaire, à des équipements de blanchisserie pour laver leurs vêtements et leur literie. Seuls certains établissements récents disposent, d’après le JICS, de ces installations.

L’administration pénitentiaire fournit aux personnes détenues de la lessive pour laver leurs vêtements dans un lavabo.

Chaque personne détenue est responsable de la propreté de sa personne et de l’espace qui lui est alloué. La sous-direction des services de santé doit, quant à elle, s’assurer que les normes d’hygiène et de collecte des déchets soient respectées. D’autre part, elle doit organiser des sessions de formation portant sur la santé et l’hygiène.

Les personnes détenues se relaient pour l’entretien des cellules collectives, chacune étant responsable à tour de rôle selon un planning de rotation.

Le JICS rapporte que “la vétusté des établissements pénitentiaires est inquiétante depuis plusieurs années”. Il décrit notamment Pollsmoor comme “sale et manquant d’hygiène”. L’eau s’y infiltre à chaque fois qu’il pleut. À Bizana, le carrelage mural est sale, les rebords de fenêtres sont poussiéreux et les mouches et cafards prolifèrent. Le plafond, quant à lui, est recouvert de crasse ou de moisissure.1

La SAHRC rapporte également que beaucoup d’établissements sont durablement insalubres et/ou délabrés. Cela se traduit par l’absence d’éclairage, la présence de fuites au niveau des robinets et du toit, de carreaux brisés, et/ou l’inadaptation des installations d’élimination des déchets.2 La prévention et le traitement des infestations semblent être un défi pour certains établissements, bien qu’ils affirment procéder à des fumigations au moins une fois par mois. L’organisme alerte les autorités, en 2020, et demande la fermeture de la prison de Ladysmith en raison de conditions de détention inhumaines et dégradantes. Plusieurs facteurs contribuent à ces conditions d’hygiène déplorables : déchets jetés derrière l’établissement pénitentiaire, à côté du parking, cuisine infestée de rongeurs, de mouches et de cafards.3


  1. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, Rapport annuel 2021-2022, pp. 27, 29, 37 (en anglais). 

  2. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2020-2021, p. 25 (en anglais). 

  3. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2019-2020, pp. 30, 31 (en anglais). 

L’eau potable est accessible, sans frais, partout où résident les personnes détenues

non

La loi 111 de 1998 sur les services pénitentiaires indique que de l’eau potable doit être accessible (article 8.6, en anglais). Dans les faits, certains établissements ruraux n’ont pas toujours accès à l’eau potable à cause de problèmes liés à sa distribution et aux sécheresses, des facteurs qui impactent toute la communauté locale. Des camions-citernes doivent venir d’autres régions pour assurer l’approvisionnement en eau potable.

Nombre de repas par jour

3

Toutes les personnes détenues ont droit à trois repas par jour, y compris les enfants en bas âge vivant avec leur mère.

Les repas doivent être servis à des intervalles de 4,5 à 6,5 heures. Le laps de temps entre le petit-déjeuner et le dîner ne doit pas dépasser 14 heures (Loi 111 de 1998 sur les services pénitentiaires, article 8.5, en anglais).

La plupart des grands établissements pénitentiaires servent, en réalité, le déjeuner et le dîner en même temps en raison de l’organisation des rotations de personnel. Les personnes détenues doivent manger une partie de leur repas pendant la journée et garder le reste pour le soir. Le JICS précise que cette pratique augmente les risques pour la santé.1


  1. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, Rapport annuel 2021-2022, p. 40 (en anglais). 

La restauration relève

  • de l’administration
  • d’un groupement privé

Les personnes détenues préparent, la plupart du temps, les repas. Quelques exceptions sont toutefois notables. Les services alimentaires dans l’établissement en PPP de Mangaug sont externalisés.
Le centre d’Ebongweni Super-Maximum ne possède pas de cuisine. Les repas sont préparés dans le centre de détention de Kokstad puis sont acheminés à Ebongweni.1


  1. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, “La fibre morale introuvable : visite inopinée au centre de détention d’Ebongweni Super-Maximum, 11-12 mai 2021, p. 33 (en anglais). 

L’administration est tenue de respecter des critères nutritionnels relatifs à la qualité et à la quantité des repas servis

oui

La loi 111 de 1998 sur les services pénitentiaires dispose que “chaque personne détenue doit recevoir une alimentation appropriée pour favoriser la bonne santé, conformément au règlement” (article 8.1, en anglais). L’apport minimal en énergie et en protéines pour chaque prisonnier condamné est indiqué ci-après(Règles pénitentiaires, règle 4, en anglais) :

  • hommes : 2 500 kilocalories par jour

  • femmes : 2 000 kilocalories par jour

  • enfants : 2 800 kilocalories par jour, dont 0.8 grammes de protéines par kilogramme de masse corporelle.

L’alimentation fournie doit être équilibrée et comprendre céréales, fruits, légumes, produits laitiers, viande et protéines, matières grasses, huiles et sucre.

La qualité et la valeur nutritionnelle des aliments sont, dans les faits, très médiocres et associées à un taux élevé de migraines et de diabète. L’alimentation est souvent trop riche en féculents, en glucides et en sel. Les repas servent davantage à rassasier les personnes détenues qu’à leur apporter les nutriments nécessaires. Les fruits et légumes sont en trop petite quantité et trop peu variés. Selon la SAHRC, beaucoup d’établissements ne garantissent pas un apport nutritionnel adéquat aux normes. Elle cite notamment l’absence fréquente de certificats d’aptitude à manipuler les denrées alimentaires en violation de la loi sud africaine sur les aliments, les produits cosmétiques et les désinfectants (Food, Cosmetics and Disinfectants Act).1 Le JICS mentionne, en 2021/22, un certain nombre de problèmes : non-respect des règles de santé et de sécurité (Bizana, Ingwavuma), certificat de conformité des cuisines expiré (Bizana, Ingwavuma), équipements et/ou évacuation défectueux (Bizana, Ingwavuma), nourriture insuffisante (Kgosi Mampuru II), et nourriture de mauvaise qualité (Ebongweni, Kgosi Mampuru).234 La SAHRC attire l’attention, en 2020, sur le fait que certaines réparations ne peuvent être réalisées que par le Secrétariat d’État à l’infrastructure et aux travaux publics (Department of Public Works and Infrastructure, DPWI), alors qu’il serait parfois plus adapté de les effectuer en interne ou de les déléguer à un tiers si besoin. Ces dysfonctionnements engendrent, dans la plupart des cas, d’importants retards.5

Plusieurs sources relèvent que la nourriture des femmes semble être de moins bonne qualité et plus indigeste que celle des hommes. Il est, à titre d’exemple, arrivé que le bouillon de poulet servi aux hommes soit ensuite utilisé comme soupe pour les femmes qui se retrouvent ainsi à manger les restes.


  1. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2020-2021, pp. 24-25 (en anglais). 

  2. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, Rapport annuel 2021-2022, pp. 29, 38 (en anglais). 

  3. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, “Ticking Time Bomb” (“Une bombe à retardement”), 2 juillet 2021, p. 22 (en anglais). 

  4. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, “La fibre morale introuvable : visite inopinée au centre de détention d’Ebongweni Super-Maximum, 11-12 mai 2021, p. 33 (en anglais). 

  5. Commission sud-africaine des droits humains, Mécanisme national de prévention, rapport annuel 2019-2020, pp. 30, 31 (en anglais). 

Des régimes alimentaires spécifiques sont proposés

oui

Les régimes alimentaires doivent prendre en compte les besoins spécifiques des enfants, des femmes enceintes, et de toute autre personne présentant des exigences particulières liées à sa santé, à ses pratiques religieuses et à sa culture (Loi 111 de 1998 sur les services pénitentiaires, article 8, en anglais).

Les institutions et organisations de la société civile indiquent que les croyances religieuses sont bien prises en compte pour l’alimentation. Les personnes détenues d’une même religion cuisinent généralement les uns pour les autres avec les équipements de la prison. Les prisonniers musulmans sont placés, durant le ramadan, dans les mêmes quartiers pour faciliter l’organisation de la rupture du jeûne et des prières.

Les personnes détenues prennent leurs repas

dans leur cellule/dortoir

Les personnes détenues peuvent acheter des produits alimentaires

oui

La grande majorité des établissements disposent d’une cantine où les personnes détenues peuvent acheter de la nourriture. La plupart des cantines de prisons pratiquent des prix excessifs, disproportionnés par rapport à ceux de l’extérieur. Les prisonniers d’Ebongweni expriment, en mai 2021, leur frustration face à cette situation aux membres du JICS.1 Les cantines ne vendent que “de la malbouffe”, par exemple des frites, et proposent rarement des fruits ou des légumes.


  1. Inspection judiciaire des services pénitentiaires, “La fibre morale introuvable : visite inopinée au centre de détention d’Ebongweni Super-Maximum, 11-12 mai 2021, p. 33 (en anglais). 

Les personnes détenues peuvent disposer d’un réfrigérateur

non

Les personnes détenues ont le droit de cuisiner en cellule ou dans un local dédié

non

Les personnes détenues sont autorisées à recevoir des colis alimentaires

dans quelques cas, uniquement les prévenus

Les prévenus peuvent recevoir de la nourriture et des boissons pendant les heures de visite. Les colis doivent être convenablement emballés ou scellés. Un surveillant peut être amené à examiner ces colis afin de vérifier qu’ils soient propres et/ou non contaminés. Les conserves et la nourriture nécessitant une quelconque préparation supplémentaire ne sont pas autorisées. Toute la nourriture doit être consommée lors du repas suivant. Un prévenu a le droit d’être informé de l’identité de l’expéditeur du colis et peut le refuser (Règles pénitentiaires, règle 26A ,en anglais).

Une partie des aliments consommés est produite par l’établissement

dans quelques établissements

Les personnes détenues sont intégrées à différents processus de production dirigés par l’administration pénitentiaire :

  • 21 grandes exploitations agricoles et 115 petits sites (maraîchage)

  • 14 vergers

  • 15 projets de production bovine et 5 petits élevages

  • 15 exploitations porcines

  • 17 laiteries

  • 3 élevages de poulets de chair

  • 7 élevages de poules pondeuses

  • 20 fermes (fourrage)

L’administration mentionne quelques failles dans les porcheries, dont l’élimination inappropriée des eaux usées, la vétusté des infrastructures (vitres cassées, plafonds en amiante), le dysfonctionnement des climatiseurs dans les bâtiments d’élevages et le dysfonctionnement du système de distribution d’eau (fuites de robinets et de biberons).1


  1. Secrétariat d’État aux Services pénitentiaires, Rapport annuel sur la mise en place d’un système stratégique pour l’autosuffisance et la durabilité, pp. 6-22 (en anglais).