Contributeur(s)Community Justice Coalition

Populations spécifiques

Les personnes détenues sont au nombre de 37 109 en décembre 2015. La population carcérale a augmenté de 7% entre 2014 et 2015. Tous les États et territoires sont concernés, bien que l’Australie-Occidentale et les Territoires du Nord aient un taux d’emprisonnement historiquement plus élevé.

La surpopulation est devenue un problème du fait de l’augmentation de la population carcérale. Des rapports de 2015 montrent qu’il y a un taux d’occupation de 112% en Nouvelle-Galles du Sud et de 130% dans le Queensland. Les données de la surpopulation sont potentiellement plus élevées que celles rapportées car les lits supplémentaires ajoutés aux cellules ne sont pas toujours inclus dans les données officielles.

Beaucoup d’organes législatifs et de tribunaux ont rejeté la définition de surpopulation carcérale et ont réprouvé les solutions apportées au problème. Les peines d’emprisonnement constituent toujours une option à la disposition des juges. Les peines alternatives ne sont pas souvent envisagées.

La peur répandue du grand public pour les activités délictueuses a conduit à un durcissement des peines prononcées pour les délits mineurs. Le prononcé de peines maximales est devenu la norme. Ce phénomène est parfois considéré comme une manière d’ancrer la culture de la « tolérance zéro  ».

Le taux d’incarcération est, en 2015, de 196 pour 100 000 habitants adultes.

On décomptait, en juin 2014, 9 264 détenus identifiés comme des aborigènes et des insulaires du détroit de Torres. Bien qu’ils représentent environ 2% de la population australienne adulte, ils constituent 27% de la population carcérale. Ce pourcentage varie selon les États, de 8% dans l’État de Victoria à 86% dans les Territoires du Nord.

27,4% des personnes détenues étaient en détention provisoire au 30 juin 2015.

Prévenus

0 %

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30/06/2015
/ World Prison Brief

Le nombre de femmes détenues a augmenté de 70.6% entre 2005 et 2015

(comparé à 41% d’augmentation pour les hommes) et de 11% (287 détenues) entre 2014 et 2015. On dénombre 2 876 femmes détenues en Australie en juin 2015.

Le nombre de femmes en détention provisoire dans l’État de Nouvelle-Galles du Sud est en augmentation. Les femmes exécutent également des peines plus longues pour des délits mineurs plutôt que d’être condamnées à des peines avec sursis ou à des mesures appliquées dans la communauté.

Les femmes sont détenues séparément des hommes dans tous les établissements pénitentiaires. Les femmes adultes sont également détenues séparément des mineures (moins de 18 ans).

Chaque État et Territoire australien applique ses propres règles concernant les femmes enceintes et les mères détenues. La règle générale dispose que les femmes peuvent garder leur enfant auprès d’elles jusqu’à l’âge de quatre voire six ans maximum. Les enfants doivent bénéficier de programmes qui tiennent compte de « leur intérêt supérieur ».

Une aide est apportée aux mères et à leurs jeunes enfants. Cela inclut des bilans de santé réguliers, des moments de prise en charge totale de l’enfant pour le repos de la mère, des groupes de jeux et une aide sociale. La qualité des services fournis n’est pas toujours optimale et certains programmes sont indisponibles.

Pour les enfants ne résidant pas avec leur mère en prison, les visites en nombre réduit et l’éloignement géographique sont susceptibles de mettre à mal la relation mère-enfant.

Beaucoup de femmes ont souffert d’agressions sexuelles et physiques avant d’arriver en prison. 80% des femmes emprisonnées ont subi au moins une agression sexuelle selon un rapport du centre fédéral du gouvernement sur l’étude des agressions sexuelles.

Les hommes et femmes gardiens de prisons sont tous susceptibles de travailler dans des centres correctionnels pour femmes. Les hommes gardiens ne sont pas autorisés à entrer dans les cellules sans la présence d’un second gardien. Toutes les fouilles et fouilles au corps doivent être conduites par des femmes.

Femmes détenues

8 %

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30/06/2015
/ World Prison Brief

Les mineurs sont définis légalement comme étant âgés de 10 à 17 ans (à l’exception du Queensland où l’âge mineur est compris entre 10 et 16 ans). La législation reconnait que les mineurs sont plus vulnérables que les adultes. Ils sont traités moins durement et sont détenus dans des structures différentes.

En moyenne, un jeune sur 466 est sous la surveillance de la justice. La majorité d’entre eux sont des garçons. 85% effectuent leur peine à l’extérieur et 15% est placé en détention.

Les jeunes aborigènes et insulaires du Détroit de Torres sont représentés de manière significative avec 43% des mineurs emprisonnés appartenant à ce groupe ethnique.

Le système correctionnel et les établissement nécessitent d’importantes réformes pour se conformer aux standards internationaux ainsi qu’à ceux de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE).

La responsabilité pénale des mineurs s’applique à partir de 10 ans ce qui n’est pas conforme aux conventions qui établissent cet âge à 12 ans.

On constate d’autres domaines de non-conformité : l’âge de la responsabilité pénale pour un majeur est fixée à 17 ans dans le Queensland au lieu de 18 ans ; la condamnation est obligatoire pour certains jeunes délinquants en Australie-Occidentale sous certaines circonstances.

Les Etats et les territoires doivent fournir des services de réinsertion pour les mineurs. En Nouvelle-Galles du Sud par exemple, cela inclut des services d’éducation spécialisée, de santé et de psychologie. De la gestion, du conseil et des formations pour l’emploi sont également proposés.

Mineurs détenus

4 %

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01/06/2015

La majorité des détenus étrangers vient de Nouvelle-Zélande, du Vietnam et du Royaume-Uni.

Les prisonniers étrangers doivent faire face aux barrières linguistiques et culturelles. Ces barrières peuvent les empêcher d’avoir accès aux soins ou aux activités et les conduire à se sentir isolés. Des programmes plus appropriés, culturels ou d’éducation sont nécessaires.

En plus des 6 481 détenus étrangers dans les services pénitentiaires au 30 juin 2015, 30 895 détenus immigrés sont retenus dans des centres de détention extraterritoriaux. L’Australie a été internationalement critiquée pour son traitement des demandeurs d’asile. Des centaines d’entre eux ont été transférés dans les centres de détentions extraterritoriaux des îles de Nauru et Manus depuis 2001. Ces centres se trouvent en dehors de la compétence australienne et échappent donc à ses lois. Les critiques envers la politique très dure du gouvernement quant aux thématiques de l’immigration sont alimentées par les conditions épouvantables dans lesquelles les prisonniers sont détenus. Certains rapports indiquent que le niveau de vie dans ces centres est assimilable à de la torture.

Étrangers détenus

18 %

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01/06/2015
/ Bureau autralien des statistiques (ABS)

Le Bureau australien des statistiques ne fournit pas de données sur les minorités ethniques et les groupes religieux. Il communique seulement sur la proportion d’aborigènes et d’insulaires du détroit de Torres emprisonnés. Ceux-ci représentent 29% de la population carcérale de Nouvelle-Galles du Sud, 23% au Queensland et 21% en Australie-Occidentale.

Les raisons du fort taux d’emprisonnement des indigènes sont, entre autres, les conséquences de la désastreuse « génération volée » : perte de leur identité culturelle résultant de la séparation avec leur terre (primordiale dans leur spiritualité), brutalité policière, désavantages sociaux et économiques.

Les musulmans sont également surreprésentés. Ils constituent 9,3% de la population carcérale de Nouvelles-Galles du Sud pour un pourcentage de 3,2% de la population de ce même état. En Victoria, 8% des prisonniers sont musulmans pour 2,9% de la population de l’état de Victoria. 13 prisonniers considérés comme « extrême haut risque » de la prison de Goulburn Supermax sont interdits de parler arabe quand ils communiquent avec le monde extérieur. Cette interdiction a été mise en place en réponse à des craintes d’actes terrorises. Il coïncide avec le recrutement d’imams plus modérés dans le monde carcéral.

Les détenus transgenres sont sujets à un haut niveau de violence, en particulier sexuelles. Beaucoup ne reçoivent pas le traitement médical qu’ils suivaient avant leur entrée en prison et beaucoup se voient refuser un traitement hormonal.

Les politiques de lutte contre les discrimination relatives à l’identification et à la protection des prisonniers LGBT sont déterminés par chaque Etat. La Nouvelle-Galles du Sud dispose, par exemple, d’une politique d’auto-identification; l’Etat de Victoria est en train de faire de même. L’Australie Occidentale a une politique basée sur des méthodes d’approche sociale de la diversité.

L’Institut australien de criminologie considère les individus de 50 ans et plus comme des personnes âgées.

Les prisonniers âgés de 65 ans et représentent seulement 2% (708 prisonniers) du total de la population carcérale en 2014.

Les prisonniers âgés souffrent d’un taux plus élevé de problèmes mentaux et physiques et sont plus vulnérables. Ils deviennent plus facilement victimes en détention que leurs codétenus plus jeunes.

Les centres correctionnels traitent ce problème en créant « des maisons de retraite carcérale », des hospices carcéraux et des unités de soins spéciales. Les personnels se forment ou changent de services pour mieux pourvoir aux besoins des prisonniers plus âgés.

Les maladies mentales sont courantes chez les prisonniers. Une personne sur trois qui entre en prison a des antécédents et 27% est toujours sous traitement selon l’Institut australien de la santé.

Les personnes malades mentales en prison sont souvent « gérées » par l’administration pénitentiaire en étant mises à l’écart ou en isolement, et souvent pour de très longues périodes. L’effet de l’isolement sur les malades mentaux est catastrophique. Il exacerbe la maladie et cause des dégâts psychologiques importants.

Les traitements des maladies mentales incluent la visite d’un psychiatre, d’infirmières spécialisées, des vidéoconférences, des conseils par téléphone, etc. L’Australie-Occidentale a ouvert le premier Centre de justice pour les personnes handicapées en août 2015, pour fournir un traitement « civilisé » aux prisonniers atteints de maladies mentales. Ce centre accueille 10 personnes à la fois, au maximum.

12% de la population carcérale présente une déficience intellectuelle, et près de 30% en sont proches selon une étude de 2013. (Baldry).

L’Institut australien pour la santé rapporte qu’un prisonnier sur trois a un problème de santé chronique. La moitié des prisonniers interrogés expliquent que leur santé s’est améliorée durant leur emprisonnement. Les adultes et les délinquants mineurs bénéficient d’un examen médical lors de leur admission. L’offre de soins médicaux varie selon les États mais les différents programmes sont établis en vue de la réinsertion des détenus. Ils ont pour but réguler la santé mentale et physique des prisonniers pendant leur incarcération et après leur libération. En Nouvelle-Galles du Sud par exemple, Justice Health mène un programme spécifique de traitement des récidivistes ayant un problème d’addiction à la drogue ou à l’alcool.