Contributeur(s)Prison Insider à partir des documents de la LICADHO

Les liens avec l’extérieur

Les visiteurs doivent payer à chaque visite. Les montants demandés par les surveillants varient en fonction de la durée de la visite, du lieu de rencontre, du jour de la visite, et de la capacité financière supposée du visiteur.

Les prisonniers et les familles signalent habituellement des coûts entre :

  • 2.50$-5.00$ (USD) pour une visite de 15 minutes derrière les barreaux.
  • Ce prix augmente à 10$ pour une entrevue en face-à-face dans l’enceinte de la prison
  • 15$ ou plus pour une entrevue privée.
  • Il faut payer environ 2.50$ de plus par enfant. Si les visiteurs apportent de la nourriture ou d’autres biens, ils doivent souvent payer plus ou verser un pourcentage aux surveillants.

Les visiteurs doivent souvent payer le double lorsque plus d’un membre de la famille réside dans la même prison.

Les conditions des visites mères-enfants sont difficiles, Il n’est pas possible pour les mères de passer du temps seul à seul avec leurs enfants durant les visites familiales. Beaucoup se voient refuser tout contact physique.

Les prix élevés des visites impliquent que les détenus les plus défavorisés ne peuvent pas maintenir leurs liens familiaux, bien que l’administration en soit, en théorie, responsable.

Téléphoner, envoyer ou recevoir du courrier se monnaie. Les détenus payent les surveillants pour pouvoir utiliser leur téléphone portable dans les établissements qui ne sont pas équipées de postes téléphoniques.

Les peines non privatives de liberté sont toujours considérées avec suspicion et scepticisme au Cambodge.   

Un groupe de travail sur les peines alternatives diffuse, en janvier 2014, trois circulaires donnant aux fonctionnaires de la justice des directives sur leur mise en œuvre. Le but est de s’assurer que les juges d’instruction et les procureurs agissent en conformité avec les principes juridiques sur la véritable nécéssité de prononcer une peine de prison. Ils doivent analyser minutieusement la nature de l’infraction, ses circonstances et la personnalité de l’accusé.

La LICADHO attend toujours les preuves de résultats ou d’engagements positifs en faveur des peines alternatives au regard de cette initiative gouvernementale.

L’aide juridictionnelle est très insuffisante.

Seuls 74 avocats sont commis d’office, en novembre 2013, (dont 51 à Phnom Penh) pour tout le pays. Sept régions ne disposent d’aucun avocat commis d’office. Le département de l’aide juridictionnelle de l’Association du Barreau du Cambodge dispose de seulement sept avocats commis d’office à plein temps. Le gouvernement a récemment augmenté leur budget.

De nombreux prévenus ne bénéficient d’aucun soutien juridique. Les personnes issues de milieux défavorisés sont les principales victimes de ce manque.

Un directeur de prison régionale confie que seuls 5% des détenus de son établissement avaient bénéficié d’un avocat. La garantie de représentation juridique de qualité est contestée même pour ceux qui peuvent se payer les services d’un avocat. Le système judiciaire souffre d’une corruption généralisée.

Les détenus ne reçoivent pas systématiquement d’information, dans les temps, sur le traitement judiciaire de leur dossier : dates des audiences, droit de faire appel, de solliciter une amnistie ou une réduction de peine, notifications du procureur, etc.

Le Cambodge a ratifié, en 2007, le Protocole facultatif à la Convention des Nations Unies contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (OPCAT).

Le Cambodge n’est, à ce jour, pas parvenu à établir un mécanisme national de prévention. Un comité interministériel composé de divers fonctionnaires est établi en lieu et place depuis 2009. Ce comité n’est considéré ni indépendant, ni efficace.