
Belgique
Capitale — Bruxelles
Dernières mises à jour
Un dossier médical est ouvert à l’entrée en détention
Le CPT note que le logiciel de gestion des dossiers médicaux électroniques des personnes détenues (Épicure) est obsolète. L’une des principales faiblesses est son incompatibilité avec les dossiers
électroniques utilisés dans les services de santé extérieurs. Cela rend lent et lourd l’échange d’informations entre les professionnels de santé de la prison et leurs collègues des services de soins extérieurs.1
Les médecins des commissions de surveillance pénitentiaire font état de difficultés d’accès au dossier.2
Pour obtenir une copie de leur dossier médical, les personnes détenues doivent désigner une personne de confiance qui formule la demande et lui transmet le dossier.3
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 19. ↩
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 48. ↩
Centre d’action laïque, “Guide de la personne détenue”, Novembre 2019, p. 10. ↩
-
Le programme informatique Epicure mis à la disposition du personnel médical de la prison centrale de Louvain ne permet plus d’accéder aux dossiers et aux antécédents médicaux des personnes détenues.
Des formations professionnelles sont dispensées
oui
-
La plupart des formations professionnelles ont lieu, à la prison centrale de Louvain, pendant la journée. Les personnes détenues qui travaillent ne peuvent généralement pas y participer.
La plupart des formations dispensées à la prison de Marneffe donnent droit à une allocation d’étude de 0,70€/h, et de 0,86 €/heure lorsque la personne détenue est inscrite au service public de l’emploi et de la formation professionnelle.
Les infractions à la discipline sont définies par les textes
Les infractions disciplinaires sont définies dans la loi de principes (articles 129 et 130). Elles sont classées en deux catégories. Les infractions disciplinaires de la première catégorie sont les suivantes :
- atteinte intentionnelle à l’intégrité physique de personnes ou menace d’une telle atteinte
- dégradation ou destruction intentionnelle de biens meubles ou immeubles d’autrui, ou menace de tels actes
- soustraction illicite de biens
- atteinte intentionnelle à l’ordre
- incitation à des actions collectives mettant sérieusement en péril la sécurité ou l’ordre dans la prison, ou conduite de telles actions
- possession ou trafic de substances ou d’objets interdits par ou en vertu de la loi
- évasion ou participation à celle-ci
- possession ou utilisation de moyens technologiques qui permettent de communiquer de manière irrégulière avec le monde extérieur.
Les infractions disciplinaires de la seconde catégorie sont les suivantes :
- profération d’injures à l’égard de personnes se trouvant dans la prison
- non-respect des dispositions prévues par le règlement d’ordre intérieur
- refus d’obtempérer aux injonctions et aux ordres du personnel de la prison
- présence non autorisée dans un espace en dehors du délai admis ou dans un espace pour lequel aucun droit d’accès n’a été accordé
- contacts non réglementaires avec un codétenu ou avec une personne étrangère à la prison
- fait de ne pas maintenir l’espace de séjour et des espaces communs en état suffisant de propreté, ou de souiller des terrains
- fait d’occasionner des nuisances sonores qui entravent le bon déroulement des activités de la prison.
-
Le CCSP remet en cause la légalité des systèmes disciplinaires en vigueur dans les prisons de Louvain Central et de Marneffe. Elles ne sont fondées ni sur les dispositions de la loi de principes, ni sur celles du règlement intérieur. Ces mesures supplémentaires sont systématiquement appliquées sans décision individuelle et motivée du directeur.
Il s’agit, à Louvain, d’un système de points attribués aux détenus en fonction de l’infraction disciplinaire commise. La personne est transférée du régime ouvert au régime de base lorsqu’elle totalise dix points. Une sanction disciplinaire affecte, à Marneffe, le maintien dans ou l’accès à une cellule individuelle.
L’administration met en place des mesures de lutte contre l’illettrisme
L’administration pénitentiaire doit assurer un accès à l’alphabétisation (Loi de principes, article 76).
-
Le Service d’Aide aux Détenus (SAD) de la prison de Marneffe propose des formations d’alphabétisation.
Nombre et pourcentage de personnes détenues exerçant un travail
40 %
Le nombre et pourcentage de personnes détenues exerçant un travail peuvent varier d’un établissement à l’autre. Le CPT note que le taux d’emploi demeure bas. En 2021, environ 13,5 % avaient un emploi à la prison d’Anvers, 18,2 % à la prison de Lantin, 12,2 % à la prison de St-Gilles et environ 30,7 % à la prison d’Ypres. 1
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 14. ↩
-
Mars 2023 / Formation professionnelle à Marneffe
Une partie des aliments consommés est produite par l’établissement
non
-
Les personnes détenues dans l’aile B de la prison centrale de Louvain disposent d’un potager où elles peuvent jardiner et cultiver des légumes ou des fruits pour leur propre usage. Les récoltes du potager sont destinées, à la prison de Marneffe, à la cafétéria du personnel. Elles ne sont pas utilisées pour les repas des personnes détenues.
La surpopulation se concentre dans certaines catégories d'établissements
oui
Le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) note, en 2021, que la surpopulation est plus importante dans les établissements flamands, avec un taux d’occupation moyen de 120 %. Ce taux est de 106 % en Wallonie-Bruxelles.1
L’Observatoire international de prisons section belge (OIP Belgique) note que, à la prison de Mons, la surpopulation était telle en 2021 que les personnes détenues arrivantes étaient mises quelques jours au cachot (cellule disciplinaire, aussi appellée cellule de punition) en attendant qu’une place se libère.
Comité européen pour la prévention de la torture des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au Gouvernement de la Belgique relatif à la visite effectuée en Belgique par le CPT du 2 au 9 novembre 2021”, 29 novembre 2022, p. 10. ↩
-
Le nombre de personnes détenues à la prison centrale de Louvain (407 personnes) dépasse la capacité opérationnelle (398 places). Des lits superposés sont installés, depuis décembre 2021, dans la moitié des 60 cellules individuelles de l’aile réservée aux détenus entrants. Deux personnes sont désormais affectées à chacune de ces cellules.
Le problème de la surpopulation dans les autres établissements crée un “effet domino”. Les prisons de Louvain central et de Marneffe sont des établissements pour les personnes condamnées à de longues peines. Elles accueillent désormais des détenus de courte durée. Ces personnes rencontrent des difficultés à s’adapter au régime carcéral et à cohabiter avec des personnes condamnées à de longues peines. Le nombre d’évasions à Marneffe augmente fortement ces derniers mois.
Le personnel pénitentiaire est représenté par un/des syndicat(s)
À Bruxelles et en Wallonie, le personnel est notamment représenté par le syndicat CSC Services
Publics – Prisons.
Les grèves sont fréquentes. Un préavis de grève doit être déposé au moins dix jours en avance. Un service minimum d’au moins 70 % du personnel doit être assuré. Tout membre du personnel qui entend faire grève doit le notifier 72 heures avant. Si la grève dure plus de 48 heures et si la prison ne dispose pas de suffisamment de personnel, celui-ci peut être réquisitionné. Cette mesure a été considérée par les syndicats comme une atteinte au droit de grève, ce qui a conduit à plusieurs grèves supplémentaires. Le CCSP note qu’il est devenu courant d’organiser plusieurs grèves de 48 heures d’affilée afin de contourner les règles du service minimum. La réduction des effectifs pendant les grèves limite les mouvements au sein de la prison. Dans plusieurs établissements, la quasi-totalité de la prison est paralysée.1
Conseil central de surveillance pénitentiaire, “Rapport annuel 2020”, 2021, p. 54. ↩
-
Des personnels pénitentiaires sont en grève, du 10 au 11 janvier, dans l’ensemble des prisons du pays. Le syndicat CGSP Prison réclame une augmentation des salaires et un treizième mois pour les fonctionnaires aux salaires les plus bas. Cette revendication est formulée depuis 2012. Aucune augmentation salariale n’aurait eu lieu depuis 20 ans. Le syndicat note que des chèques-repas seront distribués à partir du 1er avril 2024. Pendant les jours de grève, un régime de nuit est généralement appliqué. La distribution des repas est assurée mais aucune activité n’est organisée. Des renforts policiers sont mobilisés dans certains établissements pour faire face au manque de personnel.