Le système pénitentiaire

Le Sénégal dispose de 37 établissements pénitentiaires. Treize d’entre eux hébergent des hommes et des femmes.

Les établissements pénitentiaires sont divisés en quatre catégories :

  • Les maisons d’arrêt : au nombre de deux, elles accueillent les condamnés à des peines d’emprisonnement de plus d’un an.

  • Les maisons d’arrêt et de correction : au nombre de 32, elles reçoivent les personnes condamnées à une peine d’emprisonnement d’une durée de quinze jours à une année.

  • Les maisons de correction : une seule, à Sébikotane, accueille les personnes condamnées à une peine correctionnelle inférieure à un an.

  • Les camps pénaux : au nombre de deux, Liberté VI à Dakar et Koutal, accueillent les personnes condamnées aux travaux forcés et à la détention criminelle. Le reliquat de peines doit être supérieur à un an, après leur condamnation.

Toutes les prisons datent de la période coloniale. La maison d’arrêt de Saint-Louis a été construite en 1929. Celle de Dakar – Rebeuss – la plus grande du pays, la même année. Les autres sont d’anciens locaux, conçus pour un autre usage, transformés en prisons.

Le ministre de la Justice Sidi Kaba annonce, en septembre 2016, l’inauguration d’une nouvelle prison de 500 places, en janvier 2017.

Un autre projet porte sur la construction d’une prison de 1500 places, à Sébikotane, qui devra remplacer la maison d’arrêt de Rebeuss en 2018. Le projet “devra répondre aux normes internationales”. Sur un périmètre de 12 hectares, dont six dédiés à des activités de réinsertion, il comprend aussi un lieu de culte et un centre médico-social. Le bâtiment accueillera enfin la nouvelle Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP).

La construction, estimée à 650 millions de CFA (1 048 000 USD), fait l’objet d’un partenariat public-privé. La France a signé une convention avec le Sénégal pour un premier financement de 500 millions de CFA.

L’administration pénitentiaire dépend du ministère de la Justice. Elle dénombre, en juillet 2015, 1 167 agents dont 285 femmes. Cela représente un ratio d’un agent pour 19 détenus.

La délégation envoyée par le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et l’Association des juristes sénégalaises (AJS) attestent avoir reçu peu de plaintes de la part de détenus à l’encontre du personnel pénitentiaire. “Elle a pu constater que le personnel faisait preuve de professionnalisme et qu’il témoignait, en règle générale, de disponibilité́ à l’égard des détenues. Dans les questionnaires, les femmes détenues ont indiqué que le personnel se montrait respectueux à leur égard et que, d’une manière générale, il entretenait des rapports cordiaux avec une bonne partie des détenues. Une minorité́ a jugé leurs relations distantes ou tendues” - affirme le rapport.

Certains aspects de la vie quotidienne sont gérés par les personnes détenues. Chaque cellule possède un “chef de chambre”, un détenu qui assure la communication entre les autorités et ses co-détenus.

Les agents de l’administration sont formés dans l’Ecole de police et de la formation permanente. Un projet prévoyant la création de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP) a été adopté par le conseil des ministres en octobre 2014. L’école sera située dans le même périmètre que la nouvelle prison de Sébikotane et s’étendra, d’après le projet, sur six hectares. Elle sera composée de six bâtiments avec des salles de formations et de logements. Il est prévu de recruter 240 élèves-agents. Ils constitueront la première promotion de l’ENAP.