Introduction

Le président Roberto Duterte, élu en mai 2016, mène une guerre meurtrière contre le trafic de drogue. Il encourage les exécutions extrajudiciaires. Les personnes soupçonnées sont abattues dans les rues par les autorités et par des tueurs à gage. La police exécute, entre juin et janvier 2017, 2 551 personnes. S’y ajoutent près de 4 000 décès survenus dans des circonstances inexpliquées, selon les autorités. Amnesty International dénonce un possible crime contre l’humanité et une guerre contre les pauvres.

Cette lutte contre le trafic de drogue concourt à l’augmentation de la population carcérale. Les prisons sont gravement surpeuplées. Elles présentent le plus fort taux d’occupation d’Asie. Certains lieux de détention de moins de 100m² accueillent plusieurs centaines de personnes. Les prisonniers ne peuvent pas être enfermés dans les cellules en raison de leur surnombre. Ils ne disposent pas de lits et dorment par terre dans les espaces communs. La grande majorité des prisonniers sont en détention préventive. La justice est inefficace. Les postes de police maintiennent des personnes pendant des jours, voire des mois, dans des cellules inadaptées.

Le personnel est en sous-nombre. La gestion des principaux établissements est partagée avec les gangs, créant un climat de violence.

Les bâtiments sont vétustes. Les installations sanitaires sont défaillantes. Les maladies se propagent en raison de la surpopulation, du manque de ventilation et de l’absence d’eau potable. Une épidémie de choléra se déclenche, en juillet 2016, à la prison de Quezon. Les prisonniers meurent de tuberculose et d’autres maladies respiratoires.

Les prisonniers politiques sont nombreux. Des conflits armés persistent entre le gouvernement et des groupes communistes ou islamistes. Ils mènent à des arrestations arbitraires, des détentions secrètes et des actes de torture.

Population du pays

101 730 000

i
2016
/ Nations unies

Nature du régime

République présidentielle

Indice de développement humain

0,696

i
2014
/ PNUD