
Royaume-Uni: Angleterre et Pays de Galles
Capitale — Londres
Dernières mises à jour
Évolution de la capacité d'accueil des établissements
diminution de 1,2 %
La capacité d’accueil des établissements était, au 31 décembre 2017, de 75 545 places.
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Le projet d’extension, soumis par le ministère de la Justice, de la prison pour hommes de Ford est approuvé. Deux ailes supplémentaires permettront d’accueillir 120 détenus ainsi que 80 places de parking. Un bâtiment de la prison déjà existant sera détruit pour permettre la construction.
Évolution du nombre de personnes incarcérées
diminution de 2,56 %
par rapport à l’année précédente
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Le ministère de la Justice prévoit que la population carcérale augmente jusqu’à 98 500 en 2026, soit une augmentation d’environ 22,5 %. Cette évolution serait expliquée par le recours à de plus longues peines, la création de 20 000 places supplémentaires en détention et le recrutement de 20 000 officiers de police.
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La population carcérale augmente, au cours des 30 dernières années, de 70 %. L’Angleterre et le pays de Galles possèdent le deuxième taux d’emprisonnement le plus élevé d’Europe de l’Ouest. Le recours aux courtes peines de prison pour des crimes non-violents est fréquent. Des analyses soulignent pourtant leur inefficacité dans la réduction du taux de récidive.
Des formations professionnelles sont dispensées
oui
L’administration pénitentiaire assure la formation professionnelle et la prise en charge des enseignants.1 Les formations habituellement proposées sont notamment la plomberie, la coiffure, la maçonnerie, la mécanique vélo…
Inspecteur en chef des établissements pénitentiaires, “Rapport annuel 2017-18”, juillet 2018, p. 42 (en anglais). ↩
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Dominic Raab, secrétaire au ministère de la Justice, confirme le projet d’extension de la chaîne de restaurants The Clink Kitchens. Ce programme forme les personnes détenues aux métiers de l’hospitalité et de la restauration. Six sites supplémentaires ont ouvert leurs portes depuis le 26 septembre 2021. Le gouvernement confirme que ce chiffre atteindra 50 en 2023. Dominic Raab souligne l’importance de ce type de programmes pour la réinsertion professionnelle des détenus.
L’échange de courrier est autorisé
oui, sous conditions
La correspondance avec une personne ou un organisme peut être, à la discrétion du directeur de l’établissement, interdite (au titre de la Règle pénitentiaire 34). Une telle interdiction est possible s’il existe une “raison de croire que la personne ou l’organisme concerné prévoit ou mène des activités représentant une véritable menace pour la sécurité ou le bon ordre de l’établissement ou d’autres établissements”.1
Le nombre d’envois autorisés dépend du type de lettre :
- statutory letter : le nombre hebdomadaire de ces lettres est fixe et celles-ci ne peuvent être interdites à titre de sanction. Les frais d’envoi sont à la charge de l’État.
- priviledged letter : correspondance confidentielle entre une personne détenue et son avocat, un magistrat ou toute autre personne ou organisme autorisé
- special letter : lettres supplémentaires dont l’envoi est permis dans un certain nombre de circonstances particulières
Le nombre d’envois dépend également du statut du prisonnier, condamné ou non. Se référer à la circulaire PSI 49/2011 pour plus de détails.
ministère de la Justice, circulaire PSI 49/2011 sur les communications des personnes détenues, p. 8. ↩
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La prison pour hommes de catégorie C The Mount, à Hertfordshire, ne devait recevoir que des cartes ou photographies de la part des familles envoyées via des prestataires préalablement approuvés par l’administration. Cette décision devait être effective à partir du 20 juin et faisait suite à un nombre de cartes imprégnées dans le “Spice” (aussi appelée “drogue du zombie”). Le gouverneur Paul Crossey publie une lettre sur le compte officiel Twitter de l’établissement informant les familles des instructions à suivre pour envoyer leurs lettres. Il justifi cette mesure par l’inquiétude grandissante de “la menace présentée par les substances psychoactives”. Les familles dénoncent cette pratique “cruelle” et appellent la prison de Mount à reconsidérer sa décision. Le tweet du gouverneur a depuis été retiré et aucun changement ne sera finalement opéré, affirme le ministère de la Justice.
Toutes les personnes détenues ont accès à l'enseignement
Les formation proposées incluent habituellement des cours de mathématiques, de lecture, d’anglais, de commerce et un enseignement artistique.
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Le Comité d’éducation de la Chambre des communes1 publie un rapport qui insiste sur l’importance de l’éducation au cœur des prisons. Il déplore la réduction du taux de participation aux activités éducatives, soit une chute de 90 % entre 2010/11 et 2017/18. Ce rapport considère que le système “fissuré, chaotique et maladroit ne valorise pas l’éducation comme clef de la réhabilitation”. Parmi ses recommandations au ministère de la Justice, le comité préconise l’utilisation d’ordinateurs portables pour les personnes détenues qui poursuivent des études. Le but de cette mesure est de trouver une solution au fossé numérique qui sépare la population générale et carcérale, impactant la capacité des détenus à se réinsérer. Le rapport souligne également que plus de 30 % des détenus présentent des troubles de l’apprentissage. Seulement 25 éducateurs spécialisés (SENCo) sont disponibles pour toutes les prisons publiques, soit 1 éducateur pour quatre établissements. Le Comité recommande l’adoption de passeports éducatifs digitaux qui permettraient d’accéder aux registres des détenus afin de mieux comprendre leurs besoins individuels et ainsi adapter leur stratégie éducative.
Le Parlement du Royaume-Uni est constitué de deux Chambres : la Chambres des communes (en anglais House of Commons), composée de députés et qui adopte des projets de lois, et la Chambre des lords (en anglais House of Lords), composée par des lords nommés par la reine. ↩
Toutes les personnes détenues passent au moins une heure par jour en plein air
Le temps passé en plein air varie d’un établissement à l’autre. Il est souvent d’une trentaine de minutes alors que la règle prévoit une heure (Règle pénitentiaire 30). L’administration invoque les conditions météorologiques et les nécessités de l’ordre et de la discipline pour en limiter la durée.1
L’Inspection des établissements pénitentiaires fait le constat de cette durée limitée. Elle déplore que les détenus aient à choisir entre cet exercice et d’autres nécessités (douche, appel téléphonique…). Elle remarque l’austérité, la saleté et le peu d’attractivité des cours de promenade. 2
Prison Reform Trust Regime and time out of cell, “Régime de détention et temps hors cellule (en anglais) ↩
Inspecteur en chef des établissements pénitentiaires, “Rapport annuel 2017-18”, juillet 2018, p. 39 (en anglais). ↩
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Les détenus de la prison pour hommes de Strangeways, catégorie A, à Manchester, sont confinés dans leur cellule du lundi 6 au vendredi 10 juin. Ils informent leur famille qu’ils ne peuvent sortir de leur cellule, faire du sport ou se laver. La nourriture est déposée à leur porte. Les visites sont suspendues. Ils peuvent néanmoins contacter leurs proches au moyen d’un téléphone en cellule. Certains témoignent que le confinement dure plus de quatre jours et que de nombreuses cellules sont fouillées. L’administration pénitentiaire justifie ce confinement par des travaux au sein de la prison. Le ministère de la Justice affirme par la suite qu’il s’agit d’une opération pour démanteler un réseau de contrebande.
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
Tous les prisonniers font l’objet, à leur arrivée, de l’évaluation de leurs besoins en acquisition de compétences. Ceux-ci sont consignés dans un “plan individuel de formation” (Individual Learning Plan, ILP)“. L’administration et les prestataires extérieurs ont accès à ce plan. L’accès à l’emploi, à la formation et au développement des compétences est soumis aux propositions de l’administration, à l’offre des prestataires et au régime de détention.
Les activités habituellement proposées sont les suivantes :
- formations et acquisition de compétences
- activités sportives
- activités culturelles et artistiques
- programmes de réinsertion
- travail1
ministère de la Justice, circulaire PSI 03/2012 sur l’affectation aux activités (en anglais) ↩
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L’Inspection des prisons estime que le système éducatif et sportif de la prison de Forest Bank est “inadéquat”. Il note un manque de propositions d’activités aux détenus. Charlie Taylor, chef de l’Inspection des établissements pénitentiaires (HM Inspectorate of Prisons), observe cependant une évolution et reconnait les difficultés rencontrées par l’établissement. Il définit la structure comme “une prison en transition” et salue leurs actions comme “encourageantes”. Les conclusions de l’Inspection émergent après une visite de contrôle surprise en février 2022.
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L’Inspection des établissements pénitentiaires (HM Inspectorate of Prisons) estime que le rétablissement des prisons suite à la pandémie de la covid-19 est long et irrégulier. La pandémie a entraîné une forte réduction du contact avec l’extérieur, des activités et des formations. La reprise de ces services est lente pour la majorité des prisons. Leur suspension a un impact conséquent sur le bien-être, la santé mentale et la réinsertion des détenus. Charlie Taylor, Inspecteur en chef des prisons, affirme qu’il y aura un “prix à payer” pour l’ennui, le manque d’activités et la rupture des liens familiaux causés par la pandémie.
Évolution du nombre de personnes en détention provisoire
augmentation
Le nombre de personnes en détention provisoire passe de 9 145 en janvier 2020 à 12 780 en décembre 2021, soit une augmentation de 39 %.
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Le taux de personnes détenues en attente d’un procès est à son maximum depuis 2010. Celles-ci comptent pour 16 % de la population carcérale totale.
L’accouchement a lieu
dans un établissement de soins extérieur
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Une femme détenue de 31 ans donne naissance, en juin 2020, à un enfant mort-né dans les toilettes de la prison de Styal (Cheshire). Elle alerte un surveillant de crampes “atroces” au ventre. L’infirmière de garde ne donne pas suite aux trois appels du surveillant. Elle estime qu’il s’agit de règles douloureuses, sans soupçonner un déni de grossesse. La jeune femme accouche, assistée par des agents.
Cet exemple figure dans un rapport portant sur des cas de négligence à l’égard des femmes enceintes. Celui-ci recommande une meilleure formation du personnel à la détection et à l’accompagnement des grossesses. Il préconise la réalisation de tests de grossesse à différents stades de l’incarcération.
Évolution du nombre de mineurs incarcérés
diminution de 3 %
866 mineurs étaient incarcérés au 31 décembre 2017.
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Le nombre de personnes mineures incarcérées baisse, depuis 2010, de plus de 75 %. Environ un tiers sont en détention provisoire.
La peine à perpétuité est proscrite
La peine de sûreté (Imprisonment for Public Protection, IPP régit par le Criminal Justice Act 2003) permettait un emprisonnement indéfini si le tribunal estimait le condamné dangereux pour la collectivité. Son abolition en 2012 n’a pas d’effet rétroactif. Le nombre des personnes exécutant encore une IPP est, en septembre 2018, de 2 598. Ce nombre baisse de près de 20% sur les années précédentes. Dirk van Zyl Smit et Catherine Appleton, spécialistes du sujet, considèrent l’IPP comme une peine à perpétuité officieuse.1
Les peines d’IPP sont remplacées par des peines prolongées d’une durée maximale de huit ans. Le juge les prononce à l’encontre des personnes détenues de plus de 18 ans représentant “un danger significatif pour le public”.
Prison Reform Trust, Bromley Briefings Prison Factfile, automne 2018, p. 9. ↩
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Les peines d’emprisonnement à durée indéterminée (peine de sûreté et peine de perpétuité) touchent 16 % de la population carcérale. C’est une augmentation de 9 % depuis 1993.
Évolution du taux d'incarcération
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Évolution du nombre de décès
augmentation de 10 %
par rapport à l’année précédente
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Le taux de mortalité des personnes détenues est en hausse, depuis 2011, après une diminution partielle en 2021. Cette augmentation touche principalement les hommes.
Nombre de décès en détention
325
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La prison de Littlehey dénombre, au 1er janvier, huit détenus morts de la Covid-19. Ce bilan en fait la prison la plus touchée par l’épidémie. Elle est suivie de près par les prisons de Wakefield et Whatton. Ces trois établissements comptent une proportion importante de détenus âgés. Les prisons d’Angleterre et du pays de Galles ont enregistré, depuis le début de l’année, 177 décès parmi les personnes détenues.