Dernières mises à jour

Des allégations de violences et de mauvais traitement sont signalées. Le CPT rapporte, en 2020, des violences et des mauvais traitements à l’égard des détenus dans les établissements visités. Les faits se produisent habituellement à l’abri des dispositifs de vidéosurveillance, dans les escaliers par exemple.1


  1. Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au gouvernement italien sur la visite du 12 au 22 mars 2019”, 2020, pp. 11-15 (en anglais) 

  • Trois procès pour violences dans les prisons débutent fin décembre. Les prisons concernées sont celles de Monza, Santa Maria Capua Vetere et Turin.

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    31/12/2021
    / Antigone
  • Le parquet demande la prolongation de l’assignation à résidence de vingt agents pénitentiaires mis en examen dans le cadre de l’enquête sur les violences commises à la prison de Santa Maria Capua Vetere. Huit agents sont incarcérés. Le ministère public demande également l’extension de la mesure conservatoire d’interdiction d’exercer une fonction publique pour sept autres personnels.

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    10/12/2021
    / Ansa It
  • Le procureur de la République demande l’inculpation de 108 agents pénitentiaires pour les violences commises à l’encontre des détenus de la prison de Santa Maria Capua Vetere. Ces violences avaient éclaté, le 6 avril 2020, au lendemain d’une mutinerie. Les surveillants sont poursuivis pour crimes de torture, blessure, abus d’autorité, falsification d’un document public et complicité d’homicide involontaire d’un détenu.

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    14/11/2021
    / Ansa It
  • L’ONG Antigone se joint à 18 procédures pénales concernant des faits de violence, de torture, d’abus, de mauvais traitements ou de décès suspects ayant eu lieu ces dernières années dans plus de huit prisons italiennes. Selon l’ONG, certains de ces faits sont liés à des réactions présumées violentes lors d’émeutes dans les prisons, entre mars et avril 2020, en raison de la peur générée par la pandémie et l’interdiction des visites des proches.

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    29/07/2021
    / Antigone (Rapport semestriel 2021, p.21)
  • La police arrête 52 agents pénitentiaires de la prison de Santa Maria Capua. Ils sont soupçonnés d’avoir maltraité des prisonniers lors de la répression d’une émeute. Celle-ci, déclenchée le 6 avril 2020, avait trouvé son origine dans l’apparition d’un cas de Covid-19.

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    28/06/2021
    / Ansa

Nombre et pourcentage de personnes détenues exerçant un travail

29,7 % (18 070)
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L’administration pénitentiaire emploie directement 15 689 personnes détenues. Les détenus travaillant pour le compte d’organismes (entreprises ou associations) extérieurs aux établissements pénitentiaires sont au nombre de 2 381.

  • La proportion de détenus exerçant un travail est, en moyenne, de 43,7 % en 2021. La plupart d’entre eux sont employés par l’administration pénitentiaire et exercent des tâches qui n’ont, selon l’ONG Antigone, “aucun potentiel à l’extérieur”. Le nombre d’heures travaillées est faible. Le salaire brut moyen perçu est de 560 € par mois.

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    31/12/2021
    / Antigone

Nombre et pourcentage de détenus étrangers

32,5 % (19 899)
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Les détenus marocains représentent, au 29 février 2020, 18,6% de la population carcérale étrangère. Les Roumains et les Albanais viennent ensuite avec 11,9% et 11,8% de cette même population. Suivent les Tunisiens avec 9,9% et les Nigérians avec 8,6%.

  • La proportion de personnes détenues étrangères atteint 32,6 % dans les établissements visités par l’ONG Antigone en 2021. Environ 21 % des ces établissements disposent d’un “service de médiation linguistique et culturelle”.

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    31/12/2021
    / Antigone

Type de toilettes

WC

  • Dans au moins cinq prisons, les toilettes se situent dans la même pièce que le lieu de vie des personnes détenues.

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    31/12/2021
    / Antigone

Les cellules/dortoirs sont équipés d’un dispositif de régulation de la température

non

La ventilation mécanique et le chauffage sont absents de la plupart des cellules. Les murs, de béton ou de pierres, sans isolation, rendent l’atmosphère étouffante en été et frigorifique en hiver.

  • Au moins 15 prisons du pays ne sont pas dotées d’un dispositif de chauffage.

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    31/12/2021
    / Antigone

Les douches se situent en cellule/dortoir

dans quelques établissements

La majorité des cellules sont dépourvues de douches. Ces dernières se trouvent souvent en coursive. La disposition des lieux et leur surpopulation n’autorisent que très peu d’intimité.

  • Plus de la moitié des prisons visitées par Antigone en 2021 ne disposent pas de douche en cellule et 40 % ne disposent pas d’eau chaude.

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    31/12/2021
    / Antigone
  • L’ONG Antigone constate l’absence de douche dans certaines cellules de 24 des 67 prisons contrôlées à la moitié de l’année 2021.

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    29/07/2021
    / Antigone (Rapport semestriel 2021, p.15)

La loi ou la réglementation prévoit une surface minimale par personne

oui

Une réglementation non contraignante du ministère de la santé sur le logement existe depuis 1975. Elle dispose qu’une cellule individuelle doit mesurer 9m² et une cellule partagée à deux au moins 14m².
L’administration pénitentiaire établit un minimum de 3m² par détenu en cellule collective, suite à des multiples condamnations de la CEDH.
Le CPT rapporte, en 2016, que 16 % de la population carcérale partagent des cellules d’une surface inférieure à 4m² par personne. Le CPT recommande quant à lui un minimum de 6m² pour les cellules individuelles, et de 4m² par personne en cellules collectives, comptera l’exclusion d’un bloc sanitaire cloisonné.1


  1. Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, “Rapport au gouvernement italien sur la visite du 8 au 26 avril 2016”, 2017 (en anglais). 

  • Un tiers des établissements visités par l’ONG Antigone en 2021 ne respecte pas la norme d’espace minimum de 3m² par détenu en cellule collective.

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    31/12/2021
    / Antigone

Les établissements pénitentiaires
Une part importante de la population carcérale souffre de pathologies psychiques. De nombreux malades sont enfermés dans des cellules disciplinaires dépourvues de mobilier (celle liscie) ou dans des quartiers ordinaires.1
Vingt-cinq quartiers “ATSM” (articolazioni per la tutella della salute mentale) sont dédiés à la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiques sévères. Ces quartiers, situés au sein des établissements pénitentiaires, disposent d’équipes composées d’infirmiers et de travailleurs sociaux. Des diagnostics “d’infirmité psychique” peuvent y être réalisés pour détecter la présence de troubles mentaux chez une personne détenue. Peu de thérapies sont prévues, la médication est le traitement privilégié.
Les ATSM sont sous l’autorité du ministère de la Justice, tandis que le personnel médical dépend du ministère de la Santé. L’administration pénitentiaire est compétente pour décider du transfert d’un détenu en ATSM.
Les personnes détenues peuvent être placées à l’isolement continu ou à l’infirmerie en attente d’une place en ATSM. Ces mesures sont fréquemment utilisées.

Les établissements psychiatriques dédiés
Les personnes jugées irresponsables de leurs actes et dangereuses sont placées dans des “résidences pour l’exécution des mesures de sécurité” (residenze per l’esecuzione delle misure di sicurezza, REMS). Les REMS sont sous l’autorité des agences locales de santé, chapeautées par le ministère de la Santé.2 ll en existe 31 sur le territoire en 2020.3
Ces établissements sont créés après la suppression, progressive jusqu’en 2015, des hôpitaux psychiatriques judiciaires (ospedali psichiatrici giudiziari, OPG). Les autorités italiennes et les ONG s’inquièteraient, selon le CPT, de la hausse importante des comportements violents des personnes détenues. Les agressions des surveillants, les automutilations et les violences entre détenus sont fréquentes depuis la fermeture des OPG.4

Les hôpitaux psychiatriques généraux
Les personnes détenues peuvent être transférées en urgence vers les départements de “médecine protégée” d’hôpitaux généraux, dédiés aux personnes détenues, ou vers “l’unité psychiatrique de diagnostic et de soins” (SPDC) de Turin.


  1. Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention, 2019. (en italien) 

  2. Vincent Delbos et al., “Annexes– Évaluation de la première tranche des UHSA en vue de la mise en place d’une seconde tranche”, 2018, p. 117. 

  3. Garante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale (MNP), *Rapport au Parlement - Relazione al Parlamento, Sezione 2, 2020, p. 234. 

  4. Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), Rapport au gouvernement italien relatif à la visite effectuée du 12 au 22 mars 2019, 2020, p. 11. (en anglais) 

  • L’ONG Antigone rapporte, en 2021, que 7 % des personnes détenues avaient un diagnostic psychiatrique grave et que 26 % avaient recours à des stabilisateurs d’humeur, des antipsychotiques ou des antidépresseurs.

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    31/12/2021
    / Antigone
  • L’ONG Antigone révèle que 17 personnes souffrant de troubles psychiques sont enfermées dans l’unité d’observation psychiatrique de la prison de Turin (Il Sestante) dans des “conditions inacceptables”.

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    31/12/2021
    / Antigone
  • Deux membres de l’association Antigone visitent la prison de Turin et déplorent des conditions de détention désastreuses dans le quartier psychiatrique. Ce quartier comprend 20 cellules qui sont étroites et sales. Le lit est fixé au sol avec peu voire pas de literie. Les détenus n’ont pas d’intimité pour prendre leur douche. Un détenu n’avait plus de lumière depuis plusieurs jours. Un autre n’a pas pu avoir accès à son avocat. Un jeune détenu ne devrait pas se retrouver dans cet établissement car il attend son transfert dans une résidence pour l’exécution des mesures de sécurité psychiatrique (REMS).

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    20/11/2021
    / Il Fatto Quotidiano
  • Selon l’ONG Antigone, la situation de l’unité d’observation psychiatrique de la prison de Turin (Il Sestante) est particulièrement critique : l’organisation signale une forte pénurie de psychiatres et des conditions matérielles des cellules “inférieures à toute norme de dignité”. Les travaux de rénovation prévus ne commenceront qu’à la fin de l’automne.

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    29/07/2021
    / Antigone (Rapport semestriel 2021, p.14)
  • Les personnes placées en REMS sont, au 31 janvier 2020, au nombre de 616.

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    Garante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale (MNP)

Tout détenu entrant bénéficie d’un entretien avec un psychologue à son arrivée, ou dans les plus brefs délais, afin d’identifier les comportements à risque.

  • L’ONG Antigone s’inquiète du nombre de cas d’automutilation à la prison florentine de Sollicciano : 105 actes d’automutilation sont enregistrés, en moyenne, pour 100 détenus au cours de l’année.

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    31/12/2021
    / Antigone
  • L’ONG Antigone s’inquiète de la hausse significative des incidents d’automutilation en détention. À Florence Sollicciano, 105 épisodes d’automutilation sont rapportés pour 100 détenus. En plus des difficultés liées à l’urgence sanitaire, ce chiffre s’explique par le nombre très élevé des détenus soumis à un traitement psychiatrique, qui représentent désormais 39,5 % du total de la population carcérale et par la disponibilité limitée des traitements thérapeutiques.

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    29/07/2021
    / Antigone (Rapport semestriel 2021, p.17)

La plupart des établissements possèdent entre 100 et 500 places. La plus grande prison du pays est celle de Poggioreale à Naples, avec 1 689 places. La plus petite est la prison de Grosetto, avec 14 places.

  • La plus grande prison du pays, Naples Poggioreale, compte désormais 2 200 personnes détenues. Les prisons les plus petites, Lanusei en Sardaigne et Grosseto en Toscane, comptent chacune 28 détenus.

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    31/12/2021
    / Antigone

L’association Antigone est autorisée à visiter tous les établissements pénitentiaires. C’est le cas, en 2019, pour 95 d’entre eux. Elle n’est pas habilitée à s’entretenir avec les personnes détenues lors de ces visites.
L’Observatoire des prisons (Osservatorio Carcere), créé en 2006, visite les établissements et émet des recommandations. Il est composé d’un responsable gouvernemental et d’un groupe de travail. Des instances de contrôle indépendantes existent dans la plupart des régions italiennes. Les conseils régionaux nomment localement un médiateur (Garante regionale dei diritti della persona). Ses compétences s’étendent au domaine carcéral. Son rôle est de promouvoir et garantir les droits des personnes, notamment en cas de conflit avec l’administration.

  • L’ONG Antigone visite 99 établissements pénitentiaires au cours de l’année, soit la moitié des prisons du pays.

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    2021
    / Antigone

Nombre de faits violents recensés entre détenus

3 821

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  • À la prison de Caltagirone, un détenu de 60 ans est arrêté pour avoir étranglé son compagnon de cellule âgé de 40 ans.

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    10/12/2021
    / Ansa It

Nombre d’agressions envers les personnels

680

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Le nombre d’agressions physiques envers le personnel augmente de 76% entre 2014 et 2018.1

  • Un détenu de la prison de Turin blesse un surveillant. Ce dernier est soigné à l’hôpital Maria Vittoria. Les syndicats du personnel dénoncent la surpopulation et l’inertie de l’administration pénitentiaire.

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    13/11/2021
    / Ansa It

Les personnes condamnées à perpétuité sont éligibles à une libération conditionnelle, dès lors qu’elles ont passé plus de 26 ans en détention et que leur comportement est jugé correct (article 176 du code pénal.

Les personnes jugées dangereuses et les membres des mafias qui refusent de collaborer avec la justice, classés 41-bis, ne peuvent pas prétendre à un aménagement de peine. C’est l’ergastolo ostativo.

  • L’association Antigone déplore que plus de 70 % des condamnés à perpétuité (soit plus de 1 250 détenus) n’aient aucune possibilité de demander un aménagement de peine, à moins de collaborer avec la justice. Cette disposition contrevient à l’article 27 de la Constitution italienne qui prévoit que “les peines ne peuvent consister en des traitements contraires aux sentiments d’humanité et elles doivent avoir pour but la rééducation du condamné”.

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    20/10/2021
    / Antigone
  • Antigone adresse aux membres de la Commission justice de la chambre des députés ses propositions sur la réclusion à perpétuité. La Cour européenne des droits de l’homme avait invité le législateur, en 2019, à créer un réexamen de la peine en cours d’exécution1 afin d’évaluer les progrès de la personne détenue. Cette réforme est prévue d’ici mai prochain.

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    20/10/2021
    / Antigone
  • La justice ordonne la libération de Giovanni Brusca, ancien chef de la Cosa Nostra. Sa remise de peine pour bonne conduite est assortie d’une mise sous surveillance d’une durée de quatre ans.

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    31/05/2021
    / L’Espresso
  • La Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays estime que la peine affligée aux personnes reconnues coupables de crimes liés à la mafia est inconstitutionnelle. Les membres et chefs de la mafia sont actuellement condamnés à perpétuité sans possibilité d’aménagement de peine, à “l’ergastolo ostativo”, sauf s’ils collaborent avec la justice. La Cour considère que cette disposition place les détenus face à “un choix tragique” : le maintien en détention ou la possibilité d’une libération au prix d’éventuelles représailles et donc de la mise en danger de leur famille. La Cour donne un an au Parlement pour modifier la loi.

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    11/05/2021
    / Cour constitutionnelle
  • Marcello dell’Anna a passé la plus grande partie de sa vie en prison. Il a été condamné à la peine de l’ergastolo ostativo (prison à perpétuité sans possibilité d’aménagement de peine) à l’âge de 23 ans, lorsqu’il était un des chefs de la Sacra Corona Unita (mafia italienne basée dans la région des Pouilles).
    Lire son échange épistolaire avec la journaliste suisse Laurence Bolomey.

Les personnes détenues et leurs correspondants ont accès à un dispositif de vidéoconférence

oui

Moins d’un établissement sur dix donne accès à des visioconférences.1

  • L’ONG Antigone rapporte que, dans les 67 établissements contrôlés dans la première moitié de l’année 2021, 50 parviennent à organiser régulièrement des appels vidéo entre les détenus et les membres de leur famille.

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    29/07/2021
    / Antigone (Rapport semestriel 2021, p.18)

L’eau potable est accessible, sans frais, partout où résident les personnes détenues

oui

Le MNP signale que l’eau accessible aux personnes détenues est de mauvaise qualité.1


  1. Garant national des droits des personnes détenues ou privées de libertéGarante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale, Norme et normalité. La détention pénale (Norme e normalita. L’esecuzione penale detentiva degli adulti), 29 janvier 2018, pp. 25-26 (en italien). 

  • non

    La prison de Capua Vetere présente de graves problèmes structurels dus à l’absence de raccordement à l’eau. L’eau n’y pas potable. Chaque jour, deux bouteilles de deux litres sont fournies aux détenus.

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    29/07/2021
    / Antigone (Rapport semestriel 2021, p.16)

Des quartiers spécifiques sont destinés aux femmes avec enfants, les Istituti a custodia attenuata per detenute madri (ICAM). Ils sont dotés de cellules plus grandes et organisés en régime semi-ouvert. Une crèche permet parfois aux femmes de travailler pendant la journée.

  • La direction de l’établissement pénitentiaire de Dozza annonce qu’une crèche sera inaugurée dans le quartier des femmes le 9 juillet, afin d’accueillir jusqu’à deux femmes et leurs enfants. Marcello Marighelli, le Garant régional des personnes privées de liberté de la région Emilie-Romagne, fait part de son insatisfaction : “Ce n’est pas une surprise : la crèche dans les services pour femmes est une mesure qui existe depuis 1975. La décision de l’appliquer aujourd’hui semble tardive, voire anachronique.” À ce jour, la crèche a été inaugurée mais n’est toujours pas opérationnelle.

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    24/09/2021
    / Comune

Nombre de décès attribués à un suicide

53

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  • En date du 15 juillet 2021, 19 suicides sont constatés.
    Le Médiateur national au Parlement (Garante Nazionale) fait état, le 26 mars, de 305 tentatives de suicide. L’ONG Antigone avait déjà signalé l’importance de ces chiffres à l’issue de l’année 2020 : “cela faisait presque vingt ans qu’il n’y avait pas eu un nombre aussi élevé”.

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    2021
    / Garante nazionale (Rapport trimestriel 2021, p.34)

Taux d'occupation

106 %

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30/09/2021
/ WPB
  • Selon le rapport semestriel d’Antigone, le nombre officiel de détenus en Italie est d’environ 53 637, pour 50 779 places disponibles, avec un taux d’occupation officiel de 105,6 %. Certaines organisations dénoncent un décalage entre la réalité des places disponibles et les chiffres officiels, propulsant le taux d’occupation à plus de 113 %. Notamment, dans onze prisons italiennes, le taux d’occupation est supérieur à 150 % : par exemple, la prison de la ville de Brescia, dans le nord de l’Italie, avec 200 %.

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    2021
    / Friedrich Naumann Foundation for Freedom

La prohibition de la torture est inscrite dans la Constitution et dans la loi

seulement dans la loi

Le Parlement approuve la loi du 14 juillet 2017 interdisant explicitement la torture. Celle-ci trouve sa traduction dans les articles 613-bis et 613-ter du code pénal.

  • Un agent pénitentiaire est reconnu coupable de torture sur un détenu de la prison de Ferrara. Il est condamné à trois ans de prison. Il s’agit d’une première depuis l’introduction dans le code pénal, en 2017, du crime de torture.

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    25/01/2021
    / la Repubblica

Des campagnes de prévention contre le VIH/Sida, l’hépatite C ou d’autres maladies transmissibles sont régulièrement menées.

  • Alessandro Luciani, du syndicat des services pénitentiaires (SINAPPE), dénonce, en février, un “manque d’organisation” quant à la gestion de la crise liée au coronavirus. Les mesures prises en vue d’assurer la protection du personnel pénitentiaire resteraient insuffisantes, alors que le nombre de prisonniers infectés est en augmentation. L’accès aux gels et aux désinfectants serait trop limité.

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    24/02/2021
    / Rete 8
  • L’ordre des avocats de Naples demande, début janvier, à ce que les autorités italiennes donnent la priorité aux personnes détenues dans les campagnes de vaccination contre la Covid-19. Jusque-là, seuls les agents pénitentiaires bénéficiaient de cette priorité.

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    06/01/2021
    / Il Riformista
  • La secrétaire de l’association nationale des fonctionnaires et cadres de la police pénitentiaire (Associazione Nazionale Funzionari e Dirigenti di Polizia Penitenziaria), Daniela Caputo, appelle, fin janvier, à donner la priorité à la vaccination contre la COVID-19 des personnes détenues plutôt que de recourir aux mesures de libération anticipée.

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    29/01/2021
    / ADN Kronos

Près de 70 % des personnes détenues souffrent d’une ou plusieurs pathologies.
Les addictions aux drogues, les troubles psychiatriques, les maladies bucco-dentaires, respiratoires ou cardio-vasculaires et l’hépatite C sont parmi les pathologies les plus courantes.
La tuberculose et le VIH/Sida touchent également une part relativement importante de la population carcérale.
Les professionnels de santé soulignent régulièrement le caractère pathogène du milieu carcéral.1

  • L’association Antigone fait état, dans son 17e rapport relatif aux conditions de détention, du nombre de contaminations au coronavirus et de décès liés dans les établissements pénitentiaires. Lors de la première vague de la pandémie, 160 détenus sont testés positifs et l’administration pénitentiaire enregistre 4 décès. À ces 4 décès s’en ajoutent, en décembre 2020, 2, et le nombre de détenus positifs dépasse le seuil des 1000. Le nombre de cas diminue de nouveau, entre février et mars 2021, pour atteindre 480 nouveaux cas. Deux décès supplémentaires survenus au cours de ces deux mois portent le nombre de décès dus à la Covid-19 à 18.

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    2021
    / Antigone

La loi prévoit un dispositif d'aménagement de peine pour raisons médicales

oui

Les détenus malades peuvent être assignés à résidence.

  • La Cour Suprême tranche, le 19 mai 2021, en faveur d’un aménagement de peine effectif pour les détenus atteints de maladies graves et présentant un risque de complication en cas d’infection par le coronavirus et ce, même si l’établissement n’enregistre pas de cluster, conformément à l’article 275 du Code de procédure pénale.

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    19/05/2021
    / Il Meridiano

Évolution du nombre de personnes incarcérées

augmentation de 17,38 %

Augmentation observée entre 2015 et 2020. Les personnes détenues en Italie étaient, en 2015, au nombre de 52 164.

  • L’urgence sanitaire liée au coronavirus permet une diminution de 12,3 % de la population carcérale. Le nombre de personnes incarcérées passe, entre le 29 février 2020 et le 29 février 2021, de 61 230 personnes à 53 697. Selon l’ONG Antigone, cette réduction n’est pas réellement le fruit de mesures législatives sur la détention à domicile: “La situation est tout simplement plus gérable grâce à la bonne volonté des juges plutôt qu’aux contre-mesures adoptées par le gouvernement et le parlement”.

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    11/03/2021
    / La corriere della sera

Des personnes ou des organisations extérieures sont autorisées à intervenir

oui
  • Les intervenants extérieurs et les bénévoles sont, en 2018, au nombre de 16 838.

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    Ministère de la justice, Attività trattamentali – Volontariato

Les personnes détenues pour des faits liés au terrorisme islamiste sont classées dans la catégorie de haute sécurité 2 (AS2) et sont étroitement contrôlées par le Nucleo investigativo centrale (NIC), l’unité de renseignement de l’administration pénitentiaire. Les prisonniers AS2 sont le plus souvent sujets à un régime d’isolement. Le NIC surveille également les prisonniers suspectés de radicalisation.1

  • Les personnes détenues pour des faits liés au terrorisme islamiste sont, au 18 octobre 2018, au nombre de 66. Seules 6 % d’entre elles sont condamnées de manière définitive. Les prisonniers suspectés de radicalisation surveillés par le NIC sont, à la même date, au nombre de 356.

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    Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention

Les religions les plus représentées en prison sont le catholicisme, l’islam et le christianisme orthodoxe.

  • Les dernières statistiques officielles sur la confession des personnes détenues datent de 2016.
    Les détenus catholiques représentent, au 31 décembre 2016, 54,7 % de la population carcérale. Les musulmans et les orthodoxes représentent respectivement 11,4 % et 4,2 %. Un nombre important de prisonniers refusent de répondre au questionnaire.

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    Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention

Les personnes détenues sont autorisées à passer des diplômes ou des concours

oui
  • Les personnes détenues ayant réussi un diplôme universitaire sont, en 2018, au nombre de 28. Les études supérieures les plus prisées sont celles en sciences sociales et politiques, littérature et droit.

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    Ministère de la jJustice, "Attività trattamentali – Università".

Les différentes sanctions disciplinaires prévues par la loi sont :

  • le rappel à l’ordre

  • l’avertissement

  • l’exclusion des activités récréatives et sportives pendant une période de 10 jours

  • l’isolement en cellule pendant une période de 10 jours

  • l’exclusion des activités communes pendant une période de 15 jours.

Le transfert dans un autre établissement, prévue par la loi comme mesure sécuritaire, peut également servir à des fins disciplinaires.

  • Le nombre des infractions disciplinaires recensées en 2018 s’élève à 8 577. Près du tiers des détenus sanctionnés a été placé à l’isolement.

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    2018
    / Antigone

Les actes individuels de protestation sont recensés

oui

  • L’administration pénitentiaire comptabilise, en 2018, 11 178 actes individuels de protestation.

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    2018
    / Ristretti

Les mouvements collectifs sont recensés

oui

  • L’administration pénitentiaire comptabilise, en 2018, 1 082 actes collectifs de protestation.

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    2019
    / Ristretti

Des régimes alimentaires spécifiques sont proposés

oui

Des régimes spécifiques sont proposés aux personnes souffrant de pathologies, comme le diabète. Plusieurs établissements proposent des repas hallal. Les personnes de confession musulmane sont autorisées, lors du Ramadan, à prendre leur repas après le coucher du soleil.

  • L’association Antigone rapporte que sur une centaine de prisons visitées en 2018, 75 proposent un régime hallal.

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    Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention

L'administration pénitentiaire tient un registre spécifique des personnes détenues en situation de handicap

oui
  • Les personnes détenues en situation de handicap physique ou moteur sont, en 2015, au nombre de 628. Moins de la moitié d’entre eux elles sont placées dans des cellules adaptées.

Des sanctions ou des mesures spécifiques sont destinées aux mineurs, comme la mise à l’épreuve ou la condamnation à une peine alternative exécutée au domicile ou dans un centre social (comunità).

  • Les mineurs et jeunes adultes faisant l’objet de procédures ou de sanctions judiciaires sont, au 15 février 2020, au nombre de 13 384.

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    2020
    / ministère de la Justice

Les régimes de détention applicables sont :

  • régime semi-ouvert : régime sous lequel la majorité des détenus sont placés depuis 2013. Les portes des cellules demeurent ouvertes pour une durée variant, selon les établissements, de huit à quatorze heures par jour. L’administration met en place une sécurité dynamique, autorisant une plus grande autonomie des personnes en détention.

  • régime de alta sicurezza (AS) : régime fermé de haute sécurité, reposant sur les articles 4-bis et 14-bis. Il se décline en trois catégories, selon le type d’infraction : AS1 (crime organisé), AS2 (terrorisme) et AS3 (trafic de stupéfiants). Ils sont souvent tenus à l’écart du reste de la population carcérale.

  • régime 41-bis : régime de détention spécial pour les prisonniers condamnés pour des faits de criminalité organisée, de terrorisme ou de crimes mafieux. Ce système de haute sécurité, plus strict, a été spécialement conçu pour rompre tout lien entre les prisonniers et leurs codétenus impliqués dans les mêmes affaires. Les détenus sous le 41 bis sont placés à l’isolement dans des quartiers dédiés, sous surveillance constante. Le temps en dehors de la cellule est d’une heure seulement. La possession de biens personnels est soumise à une autorisation préalable de l’administration. Les communications avec l’extérieur sont étroitement contrôlées.1

  • Les détenus sous le régime 41-bis sont, au 3 janvier 2019, au nombre de 748.

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    2019
    / Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention, 2019 (en italien).