Liban
Capitale — Beyrouth
Dernières mises à jour
Toutes les personnes détenues ont accès à une formation professionnelle
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Le centre Restart pour la réhabilitation des victimes de violence et de torture organise une cérémonie de remise de diplômes pour 21 femmes et 54 hommes détenus. Ces personnes détenues ont, pendant une année, participé à des cours et des formations professionnelles en coiffure, peinture, apprentissage des langues et informatique.
Les actes individuels de protestation sont recensés
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Hannibal Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi, entame le 10 juin une grève de la faim. Il proteste contre sa détention sans procès.
L'administration est tenue d’informer l’autorité judiciaire
de tous les décès
L’administration est tenue d’informer le procureur des décès en détention. Le Comité des droits de l’homme des Nations unies regrette, dans son rapport périodique de 2018 sur le Liban, le manque d’informations et d’enquêtes sur les 81 décès survenus en détention entre 2012 et 2016. Les autorités affirment que ces personnes sont décédées de cause naturelle.1
Comité des droits de l’homme, “Observations finales concernant le troisième rapport périodique du Liban” 9 mai 2018, §35 p. 7. ↩
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Le Protocole du Minnesota exige que les autorités pénitentiaires signalent aux autorités judiciaires les décès potentiellement imputables à des actes illégaux. Ces dispositions ne sont pas systématiquement respectées.
Taux d'occupation
191 %
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La prison de Roumieh, conçue pour recevoir 1200 détenus, en reçoit 4000 selon le Bâtonnier de Beyrouth.
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La capacité des prisons libanaises dépasse de 323 %, selon une enquête publiée par Amnesty International le 7 juin 2023.
Nombre de décès en détention
30
Les rapporteurs de la mission d’enquête d’Ensemble contre la peine de mort (ECPM) font état de plus de 30 décès entre 2018 et 2019. Une personne détenue décède d’overdose, une autre se suicide. La majorité des décès sont liés, selon les autorités, à des causes naturelles.
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Le nombre de décès double entre 2018 et 2022, passant de 18 à 34, selon un rapport de Human Rights Watch (HRW).
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Une enquête d’Amnesty International, publiée le 7 juin, révèle une augmentation notable du nombre des décès de détenus. Cette augmentation est due, selon l’organisme, à la crise économique et au manque de soins médicaux adéquats. La surpopulation carcérale au Liban, combinée aux mauvaises conditions de détention, contribue à l’augmentation des décès.
Les mouvements collectifs sont recensés
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La prison de Roumieh connait souvent des mouvements de protestation. Le Comité des Nations unies contre la torture observe que l’état de surpopulation des prisons entraine une perte de contrôle du personnel de surveillance et des mutineries, comme celles de 2011 et 2015.1
En 2011, des détenus se soulèvent pendant quatre jours. Ils réclament de meilleures conditions de vie et des délais moins longs de détention provisoire. Deux détenus sont tués et une quarantaine sont blessés par les FSI.
En 2015, une émeute se déclenche après le transfert de détenus du bâtiment B vers un autre bâtiment au régime de détention plus restreint.2 Les détenus brûlent des matelas, cassent des portes, des caméras, et des lampes. Les FSI répriment violemment le mouvement : des actes de torture sont pratiqués sur les détenus. Des vidéos fuitent et sont postées sur les réseaux sociaux. Les autorités reconnaissent les faits et s’engagent à mener une enquête transparente et à imposer des mesures disciplinaires. 3
En 2020, des protestations éclatent, entre mars et juillet, dans les prisons de Roumieh, Qobbeh et Zahle, dans le contexte de la crise sanitaire de la Covid-19.
Comité des Nations unies contre la torture, “Examen des rapports soumis par les États parties en application de l’article 19 de la Convention, Rapports initiaux des États parties attendus en 2001”, 14 avril 2016, § 435 p. 84. ↩
“Les médias ont rapporté que les visites des détenus du bâtiment B étaient jusque-là relativement libres, que les détenus disposaient de téléphones portables et d’armes blanches, et même qu’une chambre d’opération terroriste était opérationnelle au sein du bâtiment B”, rapportent les enquêteurs de la mission d’ECPM. ↩
Comité des droits de l’homme, “Observations finales concernant le troisième rapport périodique du Liban” 9 mai 2018, §29, p. 6. ↩
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Les personnes détenues de la prison de Tyr (Liban-Sud) manifestent, en septembre 2023, contre les conditions de détention en s’automutilant avec des objets tranchants.
L’accès aux soins est gratuit
La loi garantit le droit de bénéficier de prestation de soins, y compris dentaires.1
Le Comité pour la prévention de la torture libanais (CPT) visite, le 31 mars 2021, la prison de Roumieh. Il remarque que certains prisonniers sont obligés de payer leurs propres frais médicaux, notamment ceux qui doivent être opérés.2
Ensemble contre la peine de mort, Carole Berrih et Karim El Mufti, “Vivants sans l’être : mission d’enquête, Liban”, 2020, p. 91. ↩
National Human Right Commission including the Committee for the Prevention of Torture (NHRC-CPT) / “Lebanon’s National CPT – Report to the UNSPT”, 2022, p. 12. ↩
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Les autorités pénitentiaires demandent aux familles de payer pour les soins médicaux de leurs proches, y compris dans les cas où un traitement médical d’urgence s’avère nécessaire.
Ministère de tutelle
ministère de l’Intérieur
Le ministère de l’Intérieur désigne les médecins chargés des soins en prison après avis du ministère de la Santé (article 52 du décret no 14310).1
Comité des Nations unies contre la torture, “Examen des rapports soumis par les États parties en application de l’article 19 de la Convention, Rapports initiaux des États parties attendus en 2001”, 14 avril 2016, § 410-411 p. 78. ↩
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Le budget attribué par le ministère de l’Intérieur à la santé des personnes incarcérées passe de 7,3 millions de dollars US en 2019 à 628 000 dollars US en 2022.
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
Quelques activités sont organisées et proposées par des organisations de la société civile : des cours de langue, d’informatique, de sport (yoga, marche, gymnastique) et des formations professionnelles. La fréquence, le type et les modalités d’accès à ces activités varient selon l’établissement et au sein d’une même prison. Certaines activités sont organisées et dispensées par des détenus, comme des cours de musique et des temps de prière.1
Ensemble contre la peine de mort, Carole Berrih et Karim El Mufti, “Vivants sans l’être, mission d’enquête, Liban”, 2020, p. 104. ↩
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Quinze mineurs détenus de la prison de Roumieh participent, depuis janvier 2023, au projet musical “Deuxième Chance”. Les mineurs détenus, sous la direction d’un professeur de musique, se retrouvent toutes les semaines pour apprendre à jouer de divers instruments de musique. Un concert est organisé pour le personnel pénitentiaire, les détenus et quelques associations travaillant dans la prison.
Nombre d’évasions
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Cinq prisonniers s’échappent, le 20 avril 2023, de la prison de Tire à travers un trou dans le mur de leur cellule.
Nombre de faits violents recensés entre détenus
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Le Comité des Nations unies contre la torture des Nations unies constate, en 2014, des problèmes liés à l’autogestion et la violence entre personnes détenues dans certaines prisons.1
Comité des Nations unies contre la torture, “Rapport annuel de session, 51 et 52e sessions”, 2013-2014, § 23 p. 288. ↩
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Trois personnes détenues sont, le 30 mai 2023, dans la prison de Qobbé à Tripoli, poignardées lors d’une bagarre. Elles sont toutes les trois transférées à l’hôpital de Tripoli afin d’être soignées, puis renvoyées en prison.
Nombre de décès attribués à un suicide
1
(+) (entre 2018 et 2019)
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Un mineur de 16 ans se suicide par pendaison, le 10 mai 2023, à la prison de Roumieh.
Pourcentage de personnes en détention provisoire
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Le nombre de personnes en détention provisoire représente 80 % de la population carcérale, selon une enquête publiée par Amnesty International le 7 juin 2023.