Contact avec l'extérieur

Toutes les personnes détenues disposent d’un droit de visite

oui

Chaque personne détenue a droit à deux visites “ordinaires” par semaine d’une durée de 20 mn chacune ou d’une seule de 40 mn. Les visites “ordinaires” sont accessibles aux détenus classés premier et deuxième grade. Ceux classés troisième grade ne connaissent en journée de restrictions pour les visites que celles liées à leurs horaires de travail.

Le premier permis de visite s’obtient après rendez-vous dans l’établissement. Les membres de la famille sont tenus de fournir nom, adresse, pièce d’identité, jour et heure souhaités pour la visite, lien avec la personne détenue (livret de famille).
Le régime diffère pour les proches. Le prisonnier formule une demande de permis de visite, par courrier, au directeur de l’établissement. Il indique le nom et l’identité du visiteur. Le directeur accorde ou non le permis.

Le permis de visite s'obtient

en moins d’une semaine

Personnes autorisées à la visite

les membres de la famille et les proches

Seuls la famille et les amis préalablement autorisés peuvent rendre visite à un proche incarcéré. Les rencontres se déroulent généralement le week-end. Le nombre des visiteurs ne peut excéder quatre.

Les visites s'effectuent sans dispositif de séparation

non

Les visites ordinaires s’effectuent dans une cabine individuelle. Une vitre épaisse sépare le détenu de ses visiteurs.

Les personnes détenues sont autorisées à recevoir la visite de leurs enfants ou de mineurs proches

oui, des aménagements spécifiques sont prévus

Les enfants sont autorisés à la visite. Des visites familiales sont spécifiquement aménagées pour les enfants. Elles sont demandées par les détenus qui ne bénéficient pas d’un permis de sortie temporaire. Elles ont lieu dans un endroit adapté et des activités sont proposées aux enfants. Les visites familiales ont lieu au moins une fois par mois. Leur durée est d’une à trois heures.

Les visites conjugales sont autorisées

oui

Conditions requises pour bénéficier d'une visite conjugale

lien affectif d’une durée minimale de 6 mois

Les visites à caractère intime sont conditionnées à la preuve écrite d’une relation affective stable d’au moins six mois (Instruction 4/2005 du SGIP). L’orientation sexuelle des intéressés n’est pas prise en compte.
Certains juges de l’application des peines autorisent la visite congugale pour des relations établies de façon épistolaire. Le visiteur doit avoir un casier judiciaire vierge.

Les visites conjugales, appelées “vis-à-vis”, sont accessibles aux personnes sans permis de sortie temporaire. Elles ont lieu au moins une fois par mois. La visite, d’une durée d’une à trois heures, se déroule dans une pièce adaptée, garantissant l’intimité. Ces visites sont également accessibles pour deux personnes détenues.

Les visites de couple (comunicationes de convivencia) sont réservées aux personnes détenues mariées ou non qui, avant leur incarcération, vivaient au sein d’un couple stable. Leurs enfants de moins de dix ans peuvent être présents. Leur rythme est trimestriel a minima et leur durée maximale de six heures. Les locaux sont meublés et équipés de distributeurs de boissons et de produits alimentaires. La durée de ces visites peut être réduite de moitié, quand les locaux ne s’y prêtent pas.

Les visiteurs peuvent apporter des livres et des vêtements. Les produits alimentaires doivent être acquis par le visiteur auprès de l’économat de la prison. La remise de ces biens varie en fonction du type de visite :

  • pour les visites ordinaires, les biens sont déposés à l’entrée, contrôlés puis remis à la personne détenue.
  • pour les autres visites (vis-à-vis, visites de couple…), les articles sont remis directement à la personne détenue. Cette dernière est habituellement fouillée à la fin de la visite.

L’affectation dans un établissement tient principalement compte des préoccupations de l’administration. Les liens affectifs entre la personne détenue et ses proches tendent à se détériorer. Le coût des trajets est souvent invoqué.
Le cas des prisonniers basques, éloignés de leurs familles, illustre cette situation. Les prisonniers membres de l’ETA1 accusés de terrorisme étaient auparavant affectés dans des établissements à travers le pays, dans le cadre d’une politique de dispersion mise en œuvre de 1987 à 2018. Certaines familles devaient ainsi faire plus de 1 000 kilomètres pour rendre visite à leurs proches détenus. Une nouvelle politique de rapprochement familial est mise en oeuvre depuis 2018. Les membres d’Etxerat, une association des familles des prisonniers membres de l’ETA, indiquent que 73 % d’entre eux sont désormais emprisonnés à moins de 400 kilomètres du Pays basque. Le gouvernement espagnol indique qu’au moins 179 prisonniers membres de l’ETA sont désormais placés au Pays basque ou à proximité.


  1. Pays basque et liberté (Euskadi Ta Askatasuna) : organisation basque indépendantiste 

  • Une carte de la répartition des membres de l’organisation Euskadi ta Askatasuna (ETA) incarcérés en Espagne révèle qu’environ 100 d’entre eux sont détenus au Pays basque. Des associations de victimes de terrorisme dénoncent l’érosion de la politique de dispersion. Les syndicats de soutien aux détenus de l’ETA encouragent, par ailleurs, celle du rapprochement du lieu d’incarcération au domicile : 79 membres de l’ETA sont toujours incarcérés dans des établissements en dehors du Pays basque.

    i
    25/04/2022
    / The Objectif

L’échange de courrier est autorisé

oui

L’envoi et la réception de lettres sont illimités. Le coût est à la charge du prisonnier.

L’échange de courrier est soumis à un contrôle

oui

Les lettres reçues sont habituellement ouvertes pour en contrôler le contenu.
Les lettres envoyées depuis les prisons sont préalablement soumises à la censure. Elles ne le sont généralement pas dans les prisons à régime ouvert.

La réception de colis est autorisée

oui, sous conditions

Le nombre de colis autorisé est de deux par mois. Il est limité à un pour les personnes classées premier grade. Le poids d’un colis ne doit pas dépasser cinq kilogrammes. Une liste recense les objets interdits. Le contenu des colis sortants est préalablement contrôlé.

La correspondance par e-mail est autorisée

non

Les personnes détenues sont autorisées à passer des appels vers l’extérieur

oui

Le réglement autorise cinq appels hebdomadaires (article 47). Les autorités en accordent habituellement deux. Le nombre de ces appels varie en fonction des établissements et des régimes de détention. Ils ne doivent pas dépasser cinq minutes.
La réception d’appels est interdite.

Les personnes détenues sont autorisées à appeler

toute personne

La direction de l’établissement accorde une autorisation préalable. Le détenu doit indiquer les coordonnées des personnes de son choix, leur adresse, leur numéro de téléphone et la nature de leurs liens.

Les téléphones sont situés

dans les espaces communs

La confidentialité des appels n’est pas assurée.

Le coût des appels est conforme aux prix du marché

non

La compagnie Telefónica a le monopole de la vente des cartes téléphoniques. Celles-ci sont plus onéreuses qu’à l’extérieur.

Les appels téléphoniques font l’objet d’écoute

non

Les écoutes téléphoniques sont prévues pour les personnes détenues spécialement surveillées (régime FIES, Fichero de internos de especial seguimiento).

L’usage du téléphone portable est autorisé

non

Les détenus font amplement usage de téléphones portables acquis clandestinement. Un circuit de prêt et location de téléphone s’institue entre les détenus. La découverte d’un téléphone entraîne des sanctions disciplinaires (isolement, interdiction de promenade…).

  • La prison de Botafuegos à Algésiras est, au cours de l’automne 2022, le théâtre de plusieurs incidents. Des trafiquants de stupéfiants de Cadix tentent d’introduire deux téléphones portables, des câbles pour la connexion au réseau électrique et trente grammes de haschisch, ainsi que d’autres matériaux comme des cordes et des crochets. Dix téléphones portables sont saisis. Ils étaient cachés dans le double fond d’une étagère à l’intérieur des cellules. L’introduction ou la possession de téléphones portables à l’intérieur des prisons n’est pas, pour les prisonniers, passible de poursuites pénales. Ils peuvent se voir infliger une sanction disciplinaire de privation de promenade pouvant aller jusqu’à 30 jours. De nombreux détenus préfèrent prendre ce risque. Botafuegos est le centre pénitentiaire d’Espagne où a été saisi, depuis 2017, le plus grand nombre de téléphones portables, soit 690 au total.

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    07/11/2022
    / OKDiario

Les personnes détenues et leurs correspondants ont accès à un dispositif de vidéoconférence

oui

Les personnes détenues sans visite pendant une période d’au moins quatre mois peuvent solliciter l’accès à un dispositif de vidéoconférence.