Santé

Ministère de tutelle

ministère de la Santé et autorités sanitaires locales

L’accès aux soins est, depuis 2008, confié au Service sanitaire national (Servizio Sanitario Nazionale, SSN) et des autorités sanitaires locales (Aziende Sanitarie Locale, ASL).

Une unité de soins est présente au sein de chaque établissement

oui

Chaque établissement dispose d’une infirmerie et d’une pharmacie (article 11 du règlement pénitentiaire).

Nombre de personnels de santé (ETP)

3 162

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2008
/ Organisation mondiale de la santé, Santé en prison, 2019

Les dernières données nationales remontent à 2008. La santé en prison est désormais du ressort de services locaux qui ne publient pas de statistiques pour l’ensemble du territoire.

La présence d’infirmiers, d’un médecin généraliste et d’un psychiatre dans chaque établissement est obligatoire. Des spécialistes (cardiologues, dentistes, ophtalmologistes) peuvent effectuer des permanences ou venir en détention pour des consultations. Une personne détenue peut faire appel, à ses frais, à un médecin extérieur.1

D’importantes disparités existent d’une région à l’autre. Le CPT relève ainsi, en 2019, l’état alarmant de nombreux locaux d’infirmerie.2

Les personnes détenues dont la pathologie l’exige peuvent être transférées dans un hôpital régional civil.

Certains hôpitaux disposent d’un service adapté à l’accueil de personnes détenues.

L’accès aux soins est gratuit

oui

Un examen médical est pratiqué à l’entrée en détention

oui

Un examen médical physique et psychique, avec prise de sang, est pratiqué à chaque admission.

Un dossier médical est ouvert à l’entrée en détention

oui

L’accès à l'unité de soins se fait sur

demande écrite ou demande orale

La personne détenue fait parvenir sa demande de consultation au moyen d’un formulaire. Elle peut demander à consulter en urgence en appelant le surveillant de garde.

Les examens médicaux se déroulent en toute confidentialité

non

Le MNP et le CPT relèvent la présence de surveillants lors de nombreuses consultations médicales.1


  1. Garante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale, Rapport au Parlement - Relazione al Parlamento, 2019, p. 72 ; CPT, Rapport au gouvernement italien sur la visite du 12 au 22 mars 2019, p. 47 (en italien). 

L’article 11 du règlement pénitentiaire prévoit la continuité des soins, malgré les transferts et changements de statut. Le respect de cette continuité est, dans les faits, mis en difficulté par le faible nombre des professionnels de santé.

Chaque établissement dispose d’une pharmacie. Le personnel de santé se charge de la distribution des médicaments. L’accès à des médicaments absents de la pharmacie est difficile.

  • Les personnes détenues prenant des médicaments psychotropes (antidépresseurs, somnifères, anxiolytiques) représentent, en 2019, 30% de la population carcérale.

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    19/09/2019
    / Antigone

L’hospitalisation est prévue quand les soins ne peuvent être administrés en prison. Les transferts et les consultations à l’hôpital sont souvent retardés par le manque d’effectifs de la police pénitentiaire.1


  1. European prison observatory, Prison conditions in Italy, 2019, p. 24 (en anglais). 

Près de 70 % des personnes détenues souffrent d’une ou plusieurs pathologies.
Les addictions aux drogues, les troubles psychiatriques, les maladies bucco-dentaires, respiratoires ou cardio-vasculaires et l’hépatite C sont parmi les pathologies les plus courantes.
La tuberculose et le VIH/Sida touchent également une part relativement importante de la population carcérale.
Les professionnels de santé soulignent régulièrement le caractère pathogène du milieu carcéral.1

Les personnes malades bénéficient, en général, d’un traitement adapté. Des disparités existent d’une région à l’autre et les transferts sont à l’origine de ruptures de soins.
Antigone pointe le manque d’accompagnement psychologique dans l’administration de certains traitements.

Des campagnes de prévention contre le VIH/Sida, l’hépatite C ou d’autres maladies transmissibles sont régulièrement menées.

Des mesures de réduction des risques (préservatifs, seringues…) ne sont pas mises en œuvre.

Les hôpitaux psychiatriques judiciaires (ospedali psichiatrici giudiziari, OPG) sont définitivement supprimés en 2015. Ils sont remplacés par les résidences pour l’exécution des mesures de sécurité (residenze per l’esecuzione delle misure di sicurezza, REMS), sous l’autorité du ministère de la Justice. Les personnes jugées irresponsables de leurs actes et dangereuses y sont placées.
Vingt-cinq quartiers sont dédiés aux personnes souffrant de troubles psychiques, dans les établissements pénitentiaires (articolazioni per la tutella della salute mentale, ATSM).
Une part importante de la population carcérale souffre de pathologies psychiques et de nombreux malades sont enfermés dans des cellules disciplinaires dépourvues de mobilier (celle liscie) ou dans des quartiers ordinaires.1

  • Les personnes placées en REMS sont, en 2018, au nombre de 629.

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    Antigone, Quinzième rapport sur les conditions de détention

Plusieurs syndicats pénitentiaires dénoncent la surreprésentation des personnes souffrant de troubles psychiques et le manque de formation des personnels.
Antigone souligne le manque de personnel médical spécialisé.

Les ASL proposent des traitements de substitution à base de méthadone aux détenus toxicomanes.

  • Les prisonniers recevant un traitement de substitution aux opioïdes sont, en 2014, au nombre de 1 647.

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    2019