Interview

Türkiye : la menace plane sur les avocats

Quand l'État terrorise pour mater l'opposition

On estime à 10 % la proportion des prisonniers politiques dans le système carcéral turc. Les tribunaux utilisent pour les condamner la loi 3713 du 12 avril 1991 sur le terrorisme et certains articles du Code pénal. Les avocats sont pris pour cible parce qu’ils défendent des travailleurs maltraités, des femmes, des Kurdes, des précaires et des membres de groupes révolutionnaires et de l’opposition de gauche. Parmi ces avocats, les membres de l’Association des avocats progressistes (Çağdaş Hukukçular Derneği, ÇHD) ont été particulièrement réprimés, et ce à plusieurs occasions, par le passé. Nombre d’entre eux sont, avec d’autres prisonniers politiques, incarcérés dans des établissements de haute sécurité où ils sont soumis à des formes extrêmes de privation sensorielle et sociale. Alors que leurs droits continuent d’être bafoués, des acteurs locaux et internationaux se mobilisent pour faire pression sur les autorités et pousser au changement.

Güçlü Sevimli est avocat et membre de l’Association des avocats progressistes. Prison Insider lui a posé trois questions.

Ces avocats s'opposent frontalement au système en place ; ils privilégient l'engagement au profit.

Le traitement réservé aux avocats n’est pas spécifique. Leurs droits sont violés de la même manière que ceux des autres personnes détenues.

De nombreux barreaux d'Europe ont fait part de leur inquiétude quant à la situation des avocats de la ÇHD.