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Prison d’Antanimora, quartier des mineurs
Plus d’un million d’enfants sont, selon l’UNICEF, détenus dans le monde. Une écrasante majorité de ceux emprisonnés à Madagascar ne sont pas encore jugés.
Pierre Duvert capture leur quotidien.
Quartier des mineurs¶


































La détention provisoire est devenue le passage obligé pour ces mineurs faute de moyens suffisants du ministère de la Justice. 80 % de ces jeunes ne sont pas encore jugés pour les délits qui leur sont reprochés
Avec 21 000 personnes incarcérées dont 700 mineurs, Madagascar figure parmi les pays d’Afrique qui ont le plus fort taux d’incarcération.
À Antananarivo, dans la prison centrale d’Antanimora, le quartier pour mineurs accueille en ce mois de novembre 2016 plus de 100 jeunes en conflit avec la loi et la justice. C’est un espace séparé de celui des adultes, ce qui n’est pas le cas dans toutes les prisons de l’île.
La détention provisoire est devenue le passage obligé pour ces mineurs faute de moyens suffisants du ministère de la Justice. 80 % de ces jeunes ne sont pas encore jugés pour les délits qui leur sont reprochés et n’ont aucune idée de leur date de sortie. Ils sont incarcérés pour des faits majoritairement mineurs, petite délinquance de survie ou souvent sur dénonciation de familles de jeunes filles pour viol quand la famille du garçon ne peut lui verser de l’argent.
Plusieurs associations leur apportent au quotidien aide et soutien. Des éducateurs proposent des cours d’alphabétisation, des formations et des activités pour redonner de l’espoir et travailler en vue de leur libération afin de réduire les risques de récidive à la sortie de prison. De la nourriture est distribuée pour compléter les très maigres rations allouées par le gouvernement.
L’association laïque Grandir Dignement tente de rendre plus humaines des conditions de détention de plus en plus précaires et insalubres. Elle collabore également très activement avec le ministère de la Justice en défendant la mise en place de réformes législatives respectueuses des droits de l’enfant.
Pierre Duvert
Pierre Duvert
Photographe
Pierre Duvert est né en 1960.
Après des études de sociologie, il devient photographe professionnel et travaille de nombreuses années pour la publicité.
Il pratique aujourd’hui une photographie sociale et documentaire, et s’intéresse plus particulièrement aux discriminations et aux oppressions de toutes natures.
Ses photographies sont le résultat d’un positionnement subjectif dans un choix de sujets d’actualité, au carrefour de la volonté d’information et du regard sur le long terme.
Pierre DUVERT est membre du studio Hans Lucas depuis octobre 2015.