Maroc et Sahara occidental
Capitale — Rabat
Dernières mises à jour
La surpopulation se concentre dans certaines catégories d'établissements
oui
Les prisons locales sont particulièrement surpeuplées, notamment celles des régions Rabat-Salé-Kenitra et Casablanca-Settat.
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Le taux d’occupation atteint 205 % à Al Arjat 1 et 172 % à Kenitra et à Souk Larbaa. Le recours fréquent à la détention provisoire et l’absence de peines alternatives sont deux des raisons principales de la surpopulation. Le taux d’occupation des prisons centrales est de 173 % à Moul El Bergui et de 96 % à Kenitra.
Toutes les personnes détenues sont admises en prison avec un ordre d'incarcération valable
La loi pénitentiaire de 1999 le prévoit dans son article 15.
La Constitution marocaine de 2011 définit les détentions arbitraires ou secrètes comme des “crimes de grande gravité” dans son article 23.
De tels cas sont cependant signalés, notamment pour les individus poursuivis pour des faits de terrorisme ou de menaces contre la sécurité nationale. Ils sont généralement arrêtés sans qu’il n’en soit fait mention. Ils sont détenus dans des lieux secrets et souvent interrogés sous la torture.
La détention arbitraire peut découler du dépassement de la durée maximale de la détention provisoire (un an). De telles irrégularités sont constatées.[^arb] La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) constate, en 2014, l’absence de recours contre la détention arbitraire.
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Le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies rapporte, en 2014, qu’ils sont “détenus pendant des semaines sans être présentés à un juge et sans contrôle judiciaire.” Le Groupe précise : “leurs familles ne sont informées de leur détention que lorsqu’ils sont transférés dans les locaux de la police pour signer des aveux.” Dans de nombreux cas, les victimes sont alors conduites à un poste de police, où une enquête préliminaire, datée du jour du transfert au poste pour éviter le dépassement des délais de garde à vue, est ouverte.
Les mères sont autorisées garder leur enfant auprès d’elles
oui, jusqu’à 3 ans
L’autorité judiciaire compétente doit délivrer une autorisation spécifique.
Cette limite peut être prolongée jusqu’à l’âge de cinq ans, sur demande de la mère, et sous condition de l’autorisation du ministre de la Justice (loi pénitentiaire, article 139).
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L’administration pénitentiaire enregistre, en décembre 2018, 103 enfants accompagnant leur mère en détention.
L’accouchement a lieu
- dans un établissement de soin extérieur
- au sein de l’établissement pénitentiaire
Les accouchements ont lieu dans l’infirmerie de certains établissements ou dans des hôpitaux publics. La loi prévoit que la femme détenue peut bénéficier d’une permission exceptionnelle de sortir quand elle est “sur le point d’accoucher” (loi pénitentiaire, article 139). Le chef d’établissement ou l’agent chargé du service social notifie toute naissance à l’intérieur de l’établissement au service chargé de l’état civil.
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Le nombre d’accouchements est, en 2018, de 56.
Un aménagement de peine est prévu pour les femmes enceintes ou avec des enfants en bas âge
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Les femmes enceintes incarcérées sont au nombre de 55 en décembre 2018.
Les actes individuels de protestation sont recensés
oui, les grèves de la faim
Toute grève de la faim doit être signalée au directeur de l’administration pénitentiaire, à la famille du détenu et, pour les prévenus, à l’autorité judiciaire (loi pénitentiaire, article 131).
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L’administration pénitentiaire fait état de 1 573 grèves de la faim au cours de l’année 2018. La majorité de ces grèves (65,7 %) sont motivées par la situation judiciaire des détenus. Les grèves en raison des conditions de détention représentent 28,7 % du total.
Toute allégation ou tout soupçon de mauvais traitement infligé à un détenu est enregistré
Certaines allégations de mauvais traitement sont enregistrées quand les doléances sont adressées à la direction de l’administration pénitentiaire ou à des associations de droits humains.
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Amnesty International constate, en 2015, l’indifférence des magistrats face aux allégations de torture ou mauvais traitements, même lorsque les détenus présentent des signes apparents de violences. L’association note que les magistrats ne respectent pas leur obligation d’enquêter et d’ordonner un examen médico-légal indépendant à chaque soupçon de mauvais traitement. Les rares examens menés ne sont pas conformes aux normes internationales.
Les personnes détenues sont autorisées à passer des diplômes ou des concours
Les détenus sont autorisés à passer les mêmes diplômes qu’à l’extérieur. Les examens se déroulent dans le centre pédagogique de l’établissement.
Ils sont surveillés et organisés par des enseignants de l’Éducation nationale.
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L’administration pénitentiaire rapporte que 133 détenus ont obtenu un diplôme universitaire en 2018 :
- 50 le diplôme d’études universitaires générales
- 82 une licence
- 1 un diplôme de master
L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues
oui
L’accès aux activités proposées dépend de la classification du détenu (voir rubrique Organisation).
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Les associations actives en milieu carcéral animent un cinquième des activités. Celles organisées en 2018 se repartissent ainsi :
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activités religieuses : 57 %
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activités culturelles 13 %
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activités sportives : 9 %
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activités artistiques : 9 %
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activités de sensibilisation médicale : 8 %
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activités sociales : 4 %
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La loi ou la réglementation prévoit une surface minimale par personne
non
Le Référentiel pénitentiaire marocain recommande cependant un espace minimal de 5,4 m² par personne en cellule individuelle. Il doit être de 3,4 m² en dortoir (règle 31). La règle 45 prévoit qu’en cas de surpopulation “la surface au sol minimale de logement ne doit jamais être inférieure à 2 m² par personne”.
Les établissements pénitentiaires marocains sont, pour la plupart, surpeuplés et le Référentiel n’est de fait pas respecté.
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La superficie moyenne par détenu est de 1,89 m² en 2018.
L'administration pénitentiaire tient un registre spécifique des personnes détenues en situation de handicap
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L’administration fait état, en 2018, de 239 personnes détenues en situation de handicap (dont 18 en détention provisoire).
Une unité de soins est présente au sein de chaque établissement
Chaque établissement dispose d’une infirmerie (loi pénitentiaire, article 125). Celle-ci est équipée comme un dispensaire public. Elle doit permettre l’accès à des soins et traitements généraux et assurer l’isolement des malades contagieux.
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Le personnel médical dispense, en 2018, 89 % des soins au sein des établissements pénitentiaires.
Un point d’accès au droit est à disposition des personnes détenues
dans certains cas
Des organisations comme l’Observatoire marocain des prisons (OMP) ou le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) accompagnent les détenus dans certains établissements.
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L’Observatoire marocain des prisons effectue, en 2018, une assistance juridique auprès de 304 personnes détenues.
La peine peut être aménagée en cours d'exécution
Les conditions pour prétendre à une libération conditionnelle sont 1 :
- être condamné pour délit et avoir purgé au moins la moitié de la peine ou ;
- avoir commis un crime ou délit puni d’une peine de moins de cinq ans et avoir purgé les deux tiers de la peine.
Le détenu ou sa famille formule la demande de libération conditionnelle. Ces demandes sont adressées une fois par an, au moins, à la Commission de libération conditionnelle. La décision est prise par arrêté du ministre de la justice, après instruction de la Commission. L’avis du chef d’établissement et du gouverneur de la province du détenu sont notamment pris en compte.2
“Propositions de réforme de la libération conditionnelle en droit marocain”, A. El Idrissi dans Revue de science criminelle et de droit pénal comparé 2015/1 (N° 1), pp. 235-241. ↩
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Le nombre de demandes est de 657 en 2018. La libération conditionnelle a été accordée dans 12 cas.