SHAMS. La loi palestinienne désigne les établissements pénitentiaires, à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sous le nom de “centres de réhabilitation et de redressement”. L’autorité nationale palestinienne (ANP) et la police palestinienne[^police] dirigent les sept prisons de Cisjordanie. Deux de ces établissements, à Bethléem et Tulkarem, occupent des bâtiments détériorés aux conditions particulièrement cruelles. Les prisons de Jéricho, Naplouse et Jénine présentent des conditions plus favorables. Dans les cinq établissements pénitentiaires de Gaza, sous la responsabilité du Hamas[^hamas], la situation n’est pas plus satisfaisante qu’en Cisjordanie.
De nombreux prisonniers sont en attente de procès pour des peines très diverses. Avant leur transfert en prison, ces personnes sont retenues dans des centres de détention (Al-Nathara) aménagés dans des commissariats de police. La durée de détention provisoire n’est pas censée excéder les 24 ou 48 heures suivant l’arrestation. Malheureusement, beaucoup de prisonniers sont retenus plus longtemps dans les centres de détention, y compris lorsque leur arrestation n’est pas récente. L’un d’eux attend depuis 12 ans que sa peine soit prononcée, tandis qu’une autre personne attend son procès en centre de détention depuis presque 8 ans.
Ni les établissements pénitentiaires ni les centres de détention ne répondent aux normes internationales des droits humains : ces lieux sont bondés, insalubres, non climatisés, la nourriture y est de qualité médiocre et l’accès aux soins inexistant. Les prisonniers ne sont pas autorisés à contacter leurs familles, et la durée légale de détention n’y est pas respectée. Les personnes détenues font l’objet de mauvais traitements durant les interrogatoires menés par les forces de sécurité internes. Aveux et déclarations sont souvent obtenus sous la torture. Les autorités se concentrent sur le blocus et le conflit avec Israël, si bien que la question des conditions de détention est remisée aux oubliettes.