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Amérique du Nord Femmes Amérique du Sud Asie Europe Longues peines
Publié le 9 juin 2020 Inside Outside

Le toucher — 9/12

Sommaire
  • Le mot de Bertrand aux participants
  • Ukraine
    • Guatemala
      • France, Arles
        • Argentine
          • Japon
            • États-Unis, Schuylkill (Pennsylvanie)
              • Italie
                • France, Roanne
                  • Colombie
                    • Suisse
                      • Japon
                        • États-Unis, Lake Placid (New York)
                          • France, Arles
                              • InsideOutside, le livre
                              • L'espace — 12/12
                              • L'odorat — 11/12
                              • Le goût — 10/12

                            Sommaire
                            • Le mot de Bertrand aux participants
                            • Ukraine
                              • Guatemala
                                • France, Arles
                                  • Argentine
                                    • Japon
                                      • États-Unis, Schuylkill (Pennsylvanie)
                                        • Italie
                                          • France, Roanne
                                            • Colombie
                                              • Suisse
                                                • Japon
                                                  • États-Unis, Lake Placid (New York)
                                                    • France, Arles
                                                        • InsideOutside, le livre
                                                        • L'espace — 12/12
                                                        • L'odorat — 11/12
                                                        • Le goût — 10/12

                                                      Le photographe Bertrand Gaudillère, du collectif item, choisit chaque mois une image évocatrice d’un des sens. Prison Insider l’envoie aux personnes participantes incarcérées à travers le monde. Elles se trouvent en Argentine, aux États-Unis, en France, en Suisse, au Guatemala, en Ukraine, en Colombie, au Liban, en Italie, au Japon et en Belgique.

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                                                      Le mot de Bertrand aux participants¶

                                                      Je suis à la frontière franco-italienne. Je suis des migrants qui, par petits groupes, tentent discrètement de la franchir. À quelques kilomètres de la ville de Briançon, ils sont presque en France.

                                                      Avancer, quoiqu’il arrive et quelles que soient les conditions. Avancer malgré l’épaisseur de la nuit, le vent glacial qui gifle les visages et traverse les vêtements mal adaptés. Avancer malgré la neige qui détrempe les chaussures et gèle les doigts de pieds. Avancer en luttant contre le froid qui partout s’immisce. Rêver d’un peu de chaleur de l’autre côté. Le 7 février dernier, sur cette frontière, un jeune homme togolais est mort d’hypothermie. D’autres avant lui ont dû se faire amputer des mains ou des pieds. S’il m’est arrivé d’oublier le confort de ma condition, je sais, ici, que les éléments peuvent tuer.
                                                      Bertrand.

                                                      Prison Insider vous invite à raconter librement ce que vous ressentez ou ce que cette image liée au toucher vous évoque, depuis votre lieu d’enfermement.

                                                      Ukraine

                                                      Auteurs : — Denis, 37 ans, homme. / Traduit par Emma Coyault.

                                                      Encore un petit effort et tout s’arrangera, encore un tout petit effort…
                                                      Tout homme désire et espère des conditions de vie humaines, et rien ne saurait arrêter cet élan.

                                                      –

                                                      Lire la version originale (russe)

                                                      Guatemala

                                                      Auteurs : — Carlos, 67 ans, homme. / Traduit par Claire da Cunha & Jaufré Vessiller--Fonfreide.

                                                      Suis-je mort, suis-je vivant ?

                                                      Comme le dit le proverbe, “plus grand est le calme, plus grand est le danger”
                                                      Au matin, les nuages ont assombri le ciel
                                                      Puis les prisonniers, comme des chevaux sauvages,
                                                      Courent dans tous les sens, fuyant quelque danger
                                                      Où vas-tu ? dis-je à l’un
                                                      Je ne sais pas, dit-il. Et il passe la frontière
                                                      Un autre me dit : Ils vont attaquer, protège-toi.
                                                      Mais ici, il n’y a pas de lieu sûr et personne ne s’occupe de personne.
                                                      Sur ma droite, j’entends des cris perçants et je vois s’abattre les machettes.
                                                      Je pars en courant sans savoir où je vais
                                                      Plus loin, je vois de nombreux cadavres mutilés
                                                      Si d’autres sont vivants, plus rien à faire pour eux
                                                      Quelqu’un, les jambes coupées, appelle à l’aide, mais il en va de même
                                                      Paralysés par la terreur, les autres assistent à la scène, impuissants
                                                      Quelque chose frappe mon dos et je sens qu’un liquide chaud coule de mon ventre
                                                      Je touche, c’est du sang, et je me dis : Putain je suis touché ! Et, en effet, on m’a tiré dessus.
                                                      Détends-toi, me dis-je, c’est normal en prison.
                                                      Suis-je mort, suis-je vivant ? À l’heure qu’il est, je ne le sais pas. Et pourtant tu me lis.

                                                      France, Arles

                                                      Auteurs : — Christophe, 43 ans, homme.

                                                      Tu es chez toi ici dans mon cœur

                                                      Il touche par son envie d’ailleurs, son envie du meilleur, son envie de ne plus avoir peur. Il veut toucher du doigt ce paradis tant de fois rêvé, toucher l’espoir d’une terre qui saura l’aimer, qui saura le garder.
                                                      Il est touchant ce petit frère à la peau sombre dans cette blancheur hostile, loin des plaines où on le voulait servile. Je suis touché par toi, tu as atteint ton but, ici tu seras aimé, ici je te garderai, ici tu n’auras plus peur, tu es chez toi ici dans mon cœur.

                                                      Argentine

                                                      Auteurs : — Pablo, 36 ans, homme. / Traduit par Aude Paulmier & Kevin Thevenet.

                                                      C’est le courage qui émane en premier de cette photo ; ils n’ont pas peur de mourir d’hypothermie, de froid ou d’être assassinés par les garde-frontières. Quel courage ont ces hommes qui avancent dans la vie à la recherche d’une voie, à la recherche d’une vie meilleure, d’une évolution sociale… Cela me communique quelque chose de très positif.

                                                      Japon

                                                      Auteurs : — HV, 60 ans, femme. / Traduit par Emeline Rétif & Jaufré Vessiller--Fonfreide.

                                                      Des engelures nous frappent chaque année

                                                      Ce que je vois, ce sont des migrants luttant contre les éléments, trop effrayés pour s’arrêter et se reposer, ils ont peur d’être pris, une peur qui chaque jour, les use un peu plus.
                                                      Déjà, leurs orteils et leurs doigts se sont couverts d’engelures, mais ils continuent, à la recherche d’une nouvelle vie, d’un nouveau départ, loin des conflits qui meurtrissent leurs pays, ils veulent manger à leur faim et être au chaud dans un endroit sûr. Ils veulent voir leurs enfants grandir en sécurité, et être heureux à nouveau, toutes ces choses qui nous semblent acquises.

                                                      Nous qui sommes emprisonnés à l’étranger, nous pouvons nous identifier à ces migrants d’une manière ou d’une autre.

                                                      Ces engelures qui nous frappent chaque année, jusqu’à ce que les ongles de nos pieds se déforment, nous voulons une nouvelle vie nous aussi, de retour dans nos pays, nous voulons prendre du poids et bien manger. Ooui, je peux m’identifier à eux et les comprendre parce que je veux les mêmes choses, voir mes enfants et petits-enfants, les prendre dans mes bras et ne plus jamais être loin d’eux.

                                                      États-Unis, Schuylkill (Pennsylvanie)

                                                      Auteurs : — Eric, 45 ans, homme. / Traduit par Mendy Audrain

                                                      Je n’abandonnerai pas, jusqu’à ce que j’embrasse mon rêve et sois touché par son réconfort

                                                      Une affirmation de la liberté¶

                                                      J’ai fait un Cauchemar éveillé. Des crocs de torture et d’oppression qui s’enfoncent dans mes os et les gèlent. Si froid que leur toucher efface tout souvenir de chaleur. Si glacialement mordants, qu’une fois plongés dans la chair de ma réalité, toute immobilité de pensée gèle…se solidifie. Je suis dans une stase perpétuelle de douleur et de peur. Atroce. Stase perpétuelle d’engourdissement et de vide. Déprimé. Je deviens un flou de cris et de folie.

                                                      Mais une fois, j’ai fait un rêve éveillé. Un rêve éveillé de liberté. Son toucher était celui d’un secret merveilleux et triomphant. Un secret si puissant et précieux que je l’ai volé de ma mémoire et caché dans les cellules de mon âme.

                                                      Il a, en quelque sorte, mobilisé le moi immobilisé. Il a, en quelque sorte, rendu à quelques pensées leur mouvement. Sa force me pousse vers la limite, la frontière, le passage vers la liberté. Il me donne les super-pouvoirs pour transgresser n’importe quel élément. Pour surmonter la paralysie de la peur, pour voir à travers l’obscurité totale, pour traverser les lames aiguës d’un vent si froid qu’il fend les chairs. Pour résister à la douleur en laissant des parties de mon corps dans mon sillage. Il me donne le super-courage de réaliser que la mort est une partie du rêve et l’antithèse de mon cauchemar. Je ne vois aucun obstacle. Aucune sensation de faim ne me fera reculer.

                                                      Je suis résolu, amplifié par cette nouvelle puissance et magnifié par la volonté. Je ne vais pas arrêter. Je n’abandonnerai pas, jusqu’à ce que j’embrasse mon rêve et sois touché par son réconfort. Je vais…dissiper l’emprise de l’affliction. Je vais…retirer les crocs qui m’ont touché d’une manière qui dépasse les limites du dicible et du descriptible. Je vais…voyager au-delà de l’au-delà pour toucher ma liberté.

                                                      Italie

                                                      Auteurs : — Giuseppe, 40 ans, homme. / Traduit par Mendy Audrain & Jaufré Vessiller--Fonfreide.

                                                      Cher Bertrand, cher photographe,

                                                      Vous vous attendez à une légende qui établisse un parallèle entre les frontières et les barreaux, pas vrai  ?
                                                      Mais il n’en est rien
                                                      Parce que cette image délibérément floue rappelle le paradis : ombres, lumières :
                                                      Mystère
                                                      Ou peut-être que non
                                                      C’est une aurore boréale, une incroyable aurore boréale
                                                      Peut-être -malgré vos indications- photographiée à Ostie, à quelques pas de Rome
                                                      Eh puis, bien sûr, il y a l’espoir.
                                                      Comme cette démarche lente des figures humaines qui nous rappellent que quelqu’un est dans une situation pire que la nôtre
                                                      Qui, comme nous, rêve de liberté
                                                      Qui est toujours et seulement en couleurs.

                                                      __

                                                      Lire la version originale (en italien)

                                                      France, Roanne

                                                      Auteurs : — Anne-Marie, 59 ans, femme.

                                                      Cette image évoque pour moins le lointain, l’éloignement, voire l’infranchissable, une perte de vue, confondue. Même avec tous les obstacles à franchir, ce migrant à la frontière franco-italienne doit faire front malgré les risques avec un fort mauvais temps ! Les conditions climatiques, bien qu’étant un frein très lourd, ne doivent pas empêcher d’avancer. On peut toucher avec ses mains, sensibles, les extrémités figées par le froid. Depuis mon lieu actuel d’enfermement, cela m’évoque une soif réelle de liberté, de pouvoir agir librement, sans contraintes.

                                                      Colombie

                                                      Auteurs : — Ricardo, homme. / Traduit par Mendy Audrain.

                                                      Chaque prisonnier est un migrant, au sens figuré, car nous entreprenons la traversée, longue ou brève, des lieux d’une prison, selon la durée de notre peine. Dans mon cas, ce long voyage à travers ces espaces a duré 14 ans déjà, et il m’en reste encore deux. Nous sommes en perpétuel pèlerinage, et nous voyons, sur cette image, que dehors les choses ne sont pas mieux.

                                                      Suisse

                                                      Auteurs : — Inmaculada, 36 ans, femme. / Traduit par Alice Bureau & Kevin Thevenet.

                                                      La nuit tombe et je tombe avec elle.
                                                      Je navigue entre les silences
                                                      de mes lettres restées sans réponse.
                                                      Je ne sais plus à quoi ressemble le monde là-bas dehors,
                                                      où sont passés les amis ?
                                                      Ceux qui te juraient fidélité éternelle.
                                                      Les compagnons de fortune et d’infortune,
                                                      ceux qui recueillaient tes états d’âme.
                                                      Aujourd’hui, ce ne sont plus que des nébuleuses dans le lointain,
                                                      des spectres obscurs et sombres.
                                                      Je ne distingue plus leurs visages,
                                                      et eux non plus ne distinguent plus le mien.
                                                      Échouer en prison, ça a été comme tomber dans l’oubli.
                                                      Et j’y reste.
                                                      Oubliée par ceux qui m’ont aimée,
                                                      même si certains échos continuent à résonner
                                                      sur leurs corps nus,
                                                      ils sont devenus sourds et indifférents
                                                      en une fraction de seconde.
                                                      Nous voulons tous voir la fin du match
                                                      avec le maillot des vainqueurs sur le dos.
                                                      Moi je n’ai pas vaincu. J’ai été vaincue.
                                                      Et personne ne veut faire partie
                                                      de l’équipe des perdants.

                                                      Japon

                                                      Auteurs : — Caladel, 28 ans, femme./ Traduit par Piera Simon-Chaix et Jaufré Vessiller--Fonfreide.

                                                      Le toucher est une douleur douce-amère ; il vaut mieux l’oublier.
                                                      N’y pense donc pas, cher cœur. N’y pense pas…
                                                      Ne verse pas une larme pour l’étreinte d’un père ou le baiser d’une mère.
                                                      Ne rêve pas à la chaleur de la joue d’un enfant appuyée, chaude et douce, contre la tienne.
                                                      Ni à l’étreinte magnétique, liquide, d’un amant.
                                                      Ne rêve pas aux vêtements trempés par la pluie dans des jardins au printemps.
                                                      Ou au froid rude de la neige qui brûle la paume de ta main.
                                                      Ferme les yeux et oublie, pense plutôt à d’autres choses.
                                                      Car le toucher est l’amour, et l’amour est mort.
                                                      Seuls restent des émerveillements passés.
                                                      Sois reconnaissant, malheureux, de cette vie sans main à tenir,
                                                      Car elle pourrait être une grâce salvatrice.

                                                      États-Unis, Lake Placid (New York)

                                                      Auteurs : — Tewhan, 39 ans, homme. / Traduit par Alexandra Charrier & Jaufré Vessiller--Fonfreide.

                                                      Les plus déterminés voient dans l’obscurité suffisamment de lumière.

                                                      C’est ça ! Très bien ! Continue comme ça. Ce qui n’avance pas recule, et le plus souvent, il n’est pas possible de changer de direction ensuite. Dans l’obscurité, la bataille, les difficultés et les épreuves : en tant que soldats nous avançons, nous marchons ! Les plus déterminés voient dans l’obscurité suffisamment de lumière. Plus la réalité est froide, plus la chaleur du rêve sera intense. Nous sommes à la poursuite de ces rêves. Ils sont la raison pour laquelle nous avançons. Même si nous ne sommes pas à la recherche de la “prison dorée du rêve américain”. Réussir la traversée a bien souvent un prix. Certains le paient de leur vie, mais la liberté n’a pas de prix, alors nous continuons. Peut-être que certains “privilégiés” peuvent se permettre de rester immobiles, mais c’est un luxe que nous ne connaissons pas. Il est bien plus beau de mourir en mouvement que de vivre en ne recherchant rien.

                                                      France, Arles

                                                      Auteurs : — Pascal, 45 ans, homme.

                                                      J’envisage de participer à un atelier de poterie, histoire de pétrir, modeler et pouvoir fantasmer un petit peu

                                                      Ces personnes n’ont vraiment pas de chance : devoir quitter son propre pays et laisser tout derrière soi sans rien pouvoir emporter, j’aimerais ne jamais vivre ça.
                                                      Quand j’étais à Nîmes, en 2012, j’ai rencontré deux Croates et ils m’ont beaucoup fait rire. À cette période, je trouvais mes conditions de détention particulièrement dures. L’un d’eux me disait : “on est bien ici ! Manger, dormir au chaud, jouer aux échecs : qu’est-ce que tu veux de plus ? Quand je rentre au pays : prison ! là-bas prison pas pareil !” Voilà de quoi se remettre en question ! Quant à tous ses pauvres migrants, le chemin est bien long ; fuir la guerre ou la misère, oui, mais pour trouver quoi à la place ?

                                                      L’insécurité des camps de réfugiés, avec la violence et la misère, n’est pas le bout de leur long périple malheureusement. Beaucoup d’entre eux seront réacheminés vers leur point de départ après avoir vu un paradis qui leur est interdit. La France que beaucoup critiquent est loin d’être désagréable quand on y vit selon ses lois et qu’on a la chance d’appartenir à ce pays. Les prisons ne sont pas les mieux du monde, mais elles sont loin d’être les pires. Les deux Croates rencontrés à la maison d’arrêt de Nîmes avaient une profonde angoisse à l’idée de faire leur peine dans leur pays et je pense pouvoir les comprendre ! Ici, il y a un Moldave qui est dans la même situation que les deux Croates ; c’est pareil pour lui, l’idée de faire de la prison dans son pays ne le réjouit pas du tout.

                                                      Être incarcéré, où que ce soit, n’a absolument rien de réjouissant, aucune personne ne vous dira qu’il a pris du plaisir à vivre en ces lieux, même pour une courte durée, car ici, il n’y a rien à toucher.

                                                      Pas de femme à séduire et à amener dans des jeux, des plaisirs simples et pourtant si importants pour le bien-être au quotidien, pour la vie de l’homme. Voilà ce qui manque. C’est ce que j’ai répondu au Croate qui était d’accord avec moi. Nous étions alors résignés à l’abstinence, voire à l’onanisme. C’est bien plus que la privation de liberté ça. C’est la réduction à l’état d’une chose, de ne plus avoir le droit d’être !
                                                      Seulement pouvoir travailler, s’éduquer si on le peut et être réduit à l’état de pantin, un peu comme Pinocchio, mais notre bâton s’allonge, non pas parce que nous sommes des menteurs, mais par manque d’affection et d’amour. En guise de substitution, j’envisage de participer à un atelier de poterie, histoire de pétrir, modeler et pouvoir fantasmer un petit peu. La privation de liberté est aussi la privation d’être entièrement un homme. Alors haut les mains, et bonne nuit !

                                                      InsideOutside ++

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                                                      11-04-2023
                                                      Autre regard Inside Outside Témoignage

                                                      InsideOutside, le livre

                                                      L’ouvrage mêle récit, témoignage, photographie, information et graphisme. Il est à pré-commander au tarif préférentiel de 30 €.
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                                                      16-12-2020
                                                      Inside Outside

                                                      L'espace — 12/12

                                                      Le photographe Bertrand Gaudillère, du collectif item, choisit chaque mois une image évocatrice d’un des sens. Prison Insider l’envoie aux personnes participantes incarcérées à travers le monde. Elles se trouvent en Argentine, aux États-Unis, en France, en Suisse, au Guatemala, en Ukraine, en Colom…
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                                                      06-11-2020
                                                      Inside Outside

                                                      L'odorat — 11/12

                                                      Le photographe Bertrand Gaudillère, du collectif item, choisit chaque mois une image évocatrice d’un des sens. Prison Insider l’envoie aux personnes participantes incarcérées à travers le monde. Elles se trouvent en Argentine, aux États-Unis, en France, en Suisse, au Guatemala, en Ukraine, en Colom…
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                                                      06-10-2020
                                                      Inside Outside

                                                      Le goût — 10/12

                                                      Le photographe Bertrand Gaudillère, du collectif item, choisit chaque mois une image évocatrice d’un des sens. Prison Insider l’envoie aux personnes participantes incarcérées à travers le monde. Elles se trouvent en Argentine, aux États-Unis, en France, en Suisse, au Guatemala, en Ukraine, en Colom…
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