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Source : BICE
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Dysfonctionnements de la justice juvénile en Côte d’Ivoire
En août 2015, dans le cadre du programme Enfance sans barreaux, le BICE s’est rendu en Côte d’Ivoire, auprès de son organisation membre, DDE-CI.
A cette occasion, Anne-Laurence Lacroix, directrice des programmes au BICE, a visité le Centre d’Observation des Mineurs (COM) d’Abidjan, un centre éducatif d’accompagnement judiciaire ayant pour mission de favoriser la réinsertion familiale et socioprofessionnelle des enfants en conflit avec la loi.
Cette visite a révélé les graves disfonctionnements de ce centre, dénaturant sa mission première et exposant les enfants à de nombreux risques de violence et d’abus.
Lisez le témoignage d’Anne-Laurence Lacroix :
« Le Centre d’Observation des Mineurs a tout d’une prison… »
“Le COM n’est pas une prison : ceci m’a été répété à plusieurs reprises.
Or, par sa localisation, le COM a tout d’une prison. Situé dans l’enceinte de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), les mesures de sécurité – y compris de fouilles des visiteurs et de leurs effets – ne laissent aucun doute sur la nature même de l’endroit. Le durcissement de ces mesures a d’ailleurs contribué à mettre un terme aux ateliers de parentalité positive organisés au COM par notre partenaire DDE-CI.
De par son architecture, le COM a tout d’une prison. Nulle fenêtre, mais des persiennes en béton qui ne laissent filtrer que très peu de lumière. L’odeur, la saleté, indescriptibles. Et l’obscurité ! Dix jours sans électricité au COM en raison, selon son Directeur, de travaux effectués à l’extérieur de la MACA qui ont provoqué cette coupure. Etrange quand l’on constate qu’un générateur flambant neuf se trouve à quelques mètres du COM, mais qu’il est destiné à l’imprimerie située au sein de la MACA. Surréaliste. Que dire également du terrain de basket – dont les paniers sont inexistants – et au milieu duquel se trouve un matelas sale, abandonné…
De par la violence, rampante, le COM a tout d’une prison. Le Directeur nous a montré les dégâts occasionnés dans son bureau par les détenus adultes qui – au cours d’une mutinerie – ont pénétré dans les locaux du COM en franchissant le mur censé le séparer de la section pour adultes. Il ne nous a pas parlé des enfants. Que leur est-il arrivé ?
L’image qui me restera de mon passage au COM : celle d’un petit garçon vêtu de rose, accusé de sorcellerie, tremblant de tous ses membres, et venant d’arriver. Perdu ! L’image que je garde du système ivoirien d’administration de la justice juvénile : celle d’une juge des enfants, consciente de l’implication du placement d’un enfant au COM, mais impuissante face à l’absence de structure d’hébergement alternative à la privation de liberté.“
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