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Source : Le Devoir
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L’Enquêteur correctionnel note une augmentation dans l’utilisation de l’arme.
Les détenus des pénitenciers fédéraux se font de plus en plus “poivrer”. Ils reçoivent du gaz irritant lorsqu’ils se battent, mais aussi lorsqu’ils se mutilent et même lorsqu’ils tentent de se suicider. Les gardiens de prison utilisent trois fois plus souvent leur aérosol inflammatoire qu’il y a quatre ans, et ce, même si le nombre d’incidents nécessitant leur intervention est stable. En d’autres mots, les interventions en pénitencier sont de plus en plus musclées.
C’est la conclusion à laquelle arrive l’Enquêteur correctionnel du Canada, Howard Sapers, dans son rapport annuel déposé lundi au Parlement. Entre 2011-2012 et 2015-2016, l’utilisation des agents inflammatoires contre les prisonniers est passée de 500 cas à 1443. Cette hausse coïncide avec l’arrivée des aérosols dans l’arsenal des gardiens de prison : ils ont obtenu le droit de les porter à leur ceinturon en septembre 2010. Les gaz poivrés étaient auparavant entreposés au poste de contrôle.
Les agents de l’Enquêteur correctionnel ont étudié 1833 incidents impliquant le recours à la force et ont découvert que, dans 60 % des cas, le poivre irritant avait été utilisé. Ce qui fait dire à Howard Sapers que cela “est aujourd’hui l’outil privilégié pour inciter les détenus à respecter les règles”. Cette préférence se fait au détriment d’autres méthodes d’intervention dites “dynamiques” comme les commandes verbales ou le contrôle physique.
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