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France : évasion de Redoine Faïd, "Il avait dans l'idée de se faire la malle, c'était connu de tous"

Redoine Faïd, braqueur multirécidiviste, s’est évadé par hélicoptère ce dimanche 1er juillet de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, où il était incarcéré pour purger une peine de 25 ans de prison. Une opération manifestement facilitée par des dysfonctionnements que dénoncent depuis des années les syndicats de personnels pénitentiaires.

Comment une évasion si spectaculaire a-t-elle pu être menée sans encombre ? C’est la question que tout le monde se pose au lendemain de la fuite de Redoine Faïd, 46 ans, braqueur multirécidiviste, depuis la prison de Réau (Seine-et-Marne) ce dimanche 1er juillet. Condamné en avril 2018 pour un braquage raté qui a coûté la vie à une policière municipale, il y purgeait une peine de 25 ans de prison. Jusqu’à ce qu’il s’envole en hélicoptère.

Tout a commencé dans la matinée sur un aérodrome à quelques kilomètres de là. Trois hommes lourdement armés, complices du malfaiteur, volent prennent en otage le pilote instructeur d’un hélicoptère pour que celui-ci les dépose dans la cour d’honneur de la prison de Réau. Le seul endroit de l’établissement à ne pas être équipé d’un filet antiaérien et à être invisible depuis les miradors. Une fois sur place, le commando lance des gaz lacrymogènes, contraignant les surveillants - qui ne sont pas armés - à se replier. Deux des hommes armés se dirigent alors vers le chemin d’intervention réservé aux surveillants pour accéder aux parloirs où se trouve Redoine avec son frère, Brahim. Après avoir découpé trois portes à la disqueuses, le braqueur, délivré, n’a plus qu’à repartir par les airs. L’opération n’a duré que quelques minutes. Et depuis, l’homme est en de nouveau en cavale.

La ministre demande une “mission d’inspection générale” “Manifestement, nous sommes face à un commando très bien organisé”, a observé la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, au micro d’Europe 1 ce lundi 2 juillet. Interrogée sur de possibles dysfonctionnements de l’administration pénitentiaire, elle a concédé qu’“il y a peut-être eu une défaillance”. Pour en avoir le cœur net, elle a précisé avoir “demandé à ce qu’une mission d’inspection générale de la justice se rende sur place dès aujourd’hui et puisse voir comment les mesures de sécurité auraient été le cas échéant défaillantes pour que nous puissions y remédier”.

Une mission qui pourrait bien rendre les mêmes conclusions qu’un rapport d’inspection rédigé… en 2013. Celui-ci décrivait un laxisme régnant dans cette prison surnommée “la prison du laisser-aller”. En cause notamment : des portes non fermées permettant la libre circulation des détenus. En 2014, un autre rapport, cette fois du contrôleur général des lieux de privation de liberté, ciblait aussi la prison de Réau pour son “sous-dimensionnement des effectifs criant”, problématique pour “assurer un fonctionnement normal des unités de vie familiales”, proches des parloirs. Un manque d’effectifs qui a d’ailleurs provoqué un mouvement social au mois de janvier dernier.

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