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Belgique : un double meurtrier prépare sa demande d'euthanasie

Un double meurtrier, détenu à la prison de Louvain Central, s’apprête à introduire une demande d’euthanasie, a indiqué mercredi son avocat, Me Yves Mondelaers.

Marcel Huybrechts, âgé de 66 ans, purge une peine de 18 ans de prison pour avoir tenté d’assassiner son ancienne compagne à Geel en 2010. Il a déjà été condamné auparavant pour deux meurtres, celui de sa compagne en 1989, et d’un rival amoureux en 1998.

Peu de chances de sortir de prison

Ce détenu veut introduire une demande d’euthanasie pour deux raisons, selon Yves Mondelaers, nouveau conseil du prisonnier. La première réside dans le peu d’espoir du meurtrier de sortir de prison. “Du côté du tribunal d’application des peines, c’est bouché. Il y a peu de chances pour qu’il puisse encore quitter la prison un jour, même pour se faire soigner. Il n’est pas non plus éligible à une permission de sortie”, a pointé l’avocat. Le TAP décide de la libération conditionnelle une fois une partie de la peine purgée. Le destin de Marcel H. n’est pas encore scellé mais il se trouve en état de récidive légale, les cartes ne lui sont donc pas du tout favorables.

Douleurs à la hanche

La seconde consiste en ses souffrances physiques. “Il a besoin d’une greffe de la hanche”, a expliqué son avocat. Toutefois, pour cette opération, il “devrait être transporté à la prison de Bruges (qui dispose d’une aile médicalisée, NDLR) et mon client ne peut accepter la manière dont les transferts sont organisés depuis Louvain”, a-t-il avancé.

“Le transport se déroule dans de classiques fourgonnettes. Mon client ne supporte pas la douleur. Le médecin traitant dit qu’il lui donnera suffisamment de médicaments mais mon client se sent comme une bête jetée dans un véhicule. Il se demande pourquoi il ne peut pas être transporté dans une simple ambulance ou pourquoi il ne peut être opéré dans un hôpital à Louvain.”

Le transport de Louvain à Bruges, soit 125 kilomètres à vol d’oiseau, est organisé via une sorte de système de covoiturage. La fourgonnette prend en charge les détenus d’autres institutions pénitentiaires, avec Bruges comme terminus. “Le voyage dure ainsi une demi-journée au lieu d’une bonne heure”, a souligné l’avocat.

“Une situation sans espoir”

“Pour mon client, la situation est sans espoir à cause de sa souffrance physique et psychologique.”

Deux médecins doivent se prononcer quant à la validité d’une demande d’euthanasie. Celle-ci est autorisée par la loi si le patient se trouve dans une situation médicale sans issue et dont la souffrance (physique et/ou psychologique) est insupportable et inapaisable, résultant d’une affection accidentelle ou pathologique grave ou incurable. La demande doit se faire de manière volontaire, réfléchie, répétée et sans pression extérieure.

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