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Uruguay : démission du directeur des prisons après l'évasion d'un mafieux italien

Le directeur de l’Institut national de réhabilitation (INR), qui supervise le système carcéral en Uruguay, a démissionné mardi au lendemain de l’évasion spectaculaire d’un chef de la mafia italienne d’une prison de Montevideo.

Rocco Morabito, incarcéré depuis 2017 dans l’attente de son extradition vers l’Italie, s’est évadé dimanche soir avec trois autres détenus après avoir fait un trou dans le toit du bâtiment.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé dans un communiqué qu’il acceptait la démission d’Alberto Gadea, directeur de l’INR par intérim, et indiqué que des procédures administratives étaient en cours concernant le personnel de la prison.

Pour l’heure, le gouvernement ne s’est pas exprimé publiquement sur les conditions de la fuite de l’Italien, interpellé en 2017 en Uruguay où il vivait depuis 13 ans sous un nom d’emprunt. En 2018, les autorités uruguayennes avaient donné leur accord pour une extradition.

Rapidement après l’annonce de l’évasion, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, avait réclamé des “explications immédiates au gouvernement de Montevideo”.

“Il est déconcertant et grave qu’un criminel comme Rocco Morabito, boss de la ‘Ndrangheta (la mafia calabraise, ndlr), ait réussi à s’évader d’une prison d’Uruguay où il était en attente d’extradition vers l’Italie”, avait-il ajouté.

Rocco Morabito, 52 ans, était le numéro un dans la liste des mafieux recherchés par les autorités italiennes appartenant à la ’Ndrangheta.

Recherché depuis 1995, il faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol pour avoir appartenu de 1988 à 1994 à une organisation criminelle de trafic international de drogues.

Il avait été arrêté en septembre 2017 dans un hôtel de Montevideo. Il vivait depuis 13 ans dans la station balnéaire huppée de Punta del Este, à 140 km de la capitale.

Il avait obtenu en 2004 des papiers uruguayens en présentant un passeport brésilien au nom de Francisco Capeletto. Condamné par contumace par la justice italienne à 28 ans de prison, une peine portée par la suite à 30 ans de réclusion, il avait finalement été repéré après avoir inscrit sa fille au collège sous sa réelle identité.

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