Interview

Maroc : enquêter sur le suicide et l'automutilation

L'étude de cas et la prévention avec le concours de l'administration pénitentiaire

Le suicide et l’automutilation sont des problèmes de premier plan dans les prisons du monde entier. Leur incidence est significativement plus élevée en prison que dans la population générale. L’administration pénitentiaire marocaine amorce, en 2017, une collaboration avec DIGNITY, l’Institut danois contre la torture, pour prévenir le suicide et l’automutilation chez les personnes détenues. Cette collaboration a donné naissance à une étude visant à mieux comprendre ces phénomènes. Il s’agit de l’une des premières du genre qui porte sur les prisons marocaines.

Maha Aon est conseillère en santé publique auprès de DIGNITY et doctorante. Sa thèse porte sur la santé des personnes détenues, notamment en lien avec les facteurs de risque liés à l’automutilation en prison. Elle a coordonné l’étude dont il est ici question. Prison Insider lui a posé trois questions.

Nos recherches sont nées d'un besoin : il nous fallait connaître la situation pour pouvoir y répondre de manière adaptée.

Certains résultats ont surpris l'administration pénitentiaire ; d'autres, pas du tout.

Le Maroc est le premier pays de la région, sinon le seul, à avoir mis en place un cadre de principes sur le suicide et l'automutilation en prison.