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France : des associations s'indignent contre l'installation de fenêtres “anti-bruit” aux Baumettes

La direction de la prison des Baumettes de Marseille va installer entre le 15 juin et le 15 juillet des fenêtres “anti-bruit” pour répondre aux plaintes des riverains. Quatre associations s’indignent face à la mise en place de ce dispositif.

L’observatoire international des prisons (OIP), la Cimade, la Ligue de protection des droits de l’Homme (LDH) et l’organisation non gouvernementale Confluences s’indignent dans un communiqué contre la mise en place de fenêtres “anti-bruit” à la prison des Baumettes 2.

Le ministère de la Justice a décidé de remplacer 137 fenêtres de cellules des trois étages du quartier des femmes et des mineures ainsi que celle du quartier des arrivants en raison de plaintes de riverains du centre pénitentiaire.

“Depuis deux ans, nous vivons un véritable calvaire. Nos jardins sont abandonnés, les détenus peuvent nous voir, nous interpeller. Ces fenêtres vont améliorer légèrement notre quotidien mais nous ne sommes pas entièrement satisfaits”, indique Eliane Gastaud, présidente du collectif des riverains des Baumettes 2.

“L’air deviendra irrespirable”

Installé entre le 15 juin et le 15 juillet, ce dispositif sera composé d’un châssis fixe placé sur les deux tiers de la fenêtre et un système de piège à son placé sur la dernière partie de la fenêtre.

Elles auront, selon les associations, “un impact extrêment grave sur les conditions de vie des personnes incarcérées”.“Nous avons été alertés par des personnes connaissant les cellules que l’air deviendra irrespirable pour les détenus en cas de forte chaleur. Ce ne sont pas des conditions dignes d’une détention”, explique Charline Becker de l’Observatoire international des prisons.

Coût de l’opération 1,5 million d’euros

Les signataires du communiqué demandent “l’étude d’autres dispositifs anti-bruit qui seraient moins dommageables pour les personnes détenues”.

“Ce dispositif a déjà été utilisé en Suisse, ça sera une première en France. Nous comprenons la préoccupation des riverains mais il existe d’autres solutions comme le déménagement des détenus bruyants”, indique Charline Becker.

Le coût du dispositif est estimé à 1,5 million d’euros.

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