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France : danse en milieu carcéral, “l’éveil des sensations” par Angelin Preljocaj

Angelin Preljocaj a présenté au public son travail en collaboration avec des femmes détenues du centre pénitentiaire des Baumettes II lors de deux représentations au Pavillon Noir les 20 et 21 juin. Le chorégraphe aixois a imaginé un “véritable projet de création”. Plusieurs rencontres avaient déjà eu lieu avec la Maison d’Arrêt de Luynes de 1998 à 2003. Le G.U.I.D , Groupe urbain d’intervention dansée du Ballet Preljocaj, s’était produit en 2011 dans des prisons au Maroc et en 2017 au Centre pénitentiaires des Baumettes II à Marseille.

Une aventure forte et singulière pour sortir de l’ombre

Depuis mars 2019 les détenues volontaires se réunissent chaque semaine pour créer “une pièce basée sur l’échange et l’apport mutuel”. Angelin Preljocaj souhaite “les sortir de l’ombre et les mettre en lumière”. Durant les ateliers les détenues travaillent “sur le corps, le regard, l’énergie, la rapidité et sur la notion d’espace”.

Pour le chorégraphe c’est “une manière comme une autre de mettre en lumière celles que le parcours de vie a conduit entre les murs, et par la même de questionner le regard que l’on porte en général sur la population carcérale”.

Une exploration sensorielle

Le projet porte le titre provisoire de Soul Kitchen. Durant une trentaine de minutes cinq femmes détenues, de différents âges et horizons, livrent une réelle performance artistique. Les questions du goût et de l’odorat sont intégrées dans une chorégraphie qui reprend “l’éveil des sensations propres à la danse tels que l’équilibre, le toucher, l’ouïe ou la vue”. Angelin Preljocaj a cherché “à mettre en place non pas un spectacle mais plutôt un espace d’exploration sensorielle incluant des processus de mémorisation du mouvement permettant l’exploration d’un langage corporal commun”.

La sortie d’un film en 2020 pour revenir sur le projet

Le chorégraphe a aussi travaillé avec la maison de production Eléphant pour recueillir un témoignage filmé de cette expérience. Le documentaire est réalisé par Valérie Müller et produit par Béatrice Schönberg. Il retrace “la genèse du projet, les phases de création et les représentations publiques de juin 2019”. Les détenues se produiront aussi les 24 et 25 juin dans le cadre du Festival Montpellier Danse. La diffusion du film est prévue selon le Pavillon Noir pour 2020 sur France 3 National. A découvrir ou re découvrir.

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