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France : aux Baumettes, l’administration ferme les fenêtres, les détenues trinquent

Saisi de cette situation, le Défenseur des droits a indiqué que deux mécanismes avaient été étudiés : la pose d’une “grille acoustique avec ventelles” (sorte de persienne) ou le remplacement du châssis, avec “une partie ouvrante réduite et équipée d’un piège à son”. La première option a été rejetée car trop occultante, c’est donc le deuxième prototype qui a été retenu. Sur ce modèle, seule une petite partie de la fenêtre peut être ouverte, qui est de surcroît équipée de lames métalliques fixes et d’un filet destiné à prévenir les “yoyos”. Coût estimé des travaux : 1,5 millions d’euros.

Cette modification, en obstruant l’aération des cellules, dégrade les conditions de vie des personnes incarcérées.

Dans les cellules de la maison d’arrêt pour femmes, qui sont orientées sud, “la chaleur était insupportable” en cette fin de mois de juin, témoigne le personnel se rendant en cellule.

Des conditions qui risquent d’accroître la tension d’ores et déjà palpable en maison d’arrêt, les personnes y étant le plus souvent enfermées en cellule vingt-deux heures sur vingt-quatre.

Le 25 juin, une personne détenue a attaqué ce dispositif devant le tribunal administratif, soutenant que celui-ci ne permettait pas de ventiler suffisamment sa cellule. La direction de l’administration a assuré pour sa part que le système assurait un renouvellement de l’air conforme à la réglementation. Elle ajoute que des systèmes de ventilation par des groupes froids seront installés pour rafraîchir les cellules en période estivale. Un dispositif validé par le tribunal administratif, qui a rejeté la requête, mais dont l’efficacité sera toutefois à vérifier au cours de l’été.

Des intervenants ont également fait remonter leurs préoccupations concernant l’impossibilité matérielle de faire sécher du linge aux fenêtres, particulièrement problématique pour les personnes éloignées de leurs proches, qui ne peuvent recevoir des sacs de linge propre régulièrement. Or, si les femmes sont « les premières à maintenir le lien avec leur père, frère, compagnon ou ami incarcéré, elles sont aussi plus vite abandonnées lorsqu’elles sont de l’autre côté du mur ».

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