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France : à Fleury-Mérogis, la première crèche en prison épaule les mamans détenues

En prison, elles s’occupaient seules de leurs bébés, 24 heures sur 24. Une situation peu idéale pour les enfants qui, eux, ne sont pas détenus, et parfois angoissante pour leurs mères. La crèche de Fleury-Mérogis, une première en France dans le milieu pénitentiaire, veut leur permettre de “souffler”.

Dans sa cellule équipée d’un berceau, d’une table à langer et d’une petite baignoire, Lina est assise sur le lit. Son fils de deux mois dort à plat ventre, à côté d’elle. “Au début c’était difficile”, sourit la jeune femme de 19 ans. Elle énumère ses “peurs de ne pas savoir” après son accouchement : comment nettoyer le cordon ombilical, donner le bain…

Comme elle, à Fleury-Mérogis, la plus grande prison d’Europe (4 000 détenus, dont 300 femmes), dix autres femmes partagent leurs cellules avec leurs enfants.

Jusqu’à récemment, explique Aude Boyer, la directrice de la maison d’arrêt des femmes, “elles ne pouvaient rien faire”. Ni travailler, suivre de formation ou d’activité, ni simplement se reposer. De quoi créer des “angoisses” chez les mères souvent jeunes - entre 18 et 25 ans pour la plupart -, particulièrement la nuit. Car si elles ont accès aux salles communes en journée, elles sont enfermées en cellule de 18h au matin, “sans pouvoir souffler”.

“On a senti un besoin”, ajoute Aude Boyer. Ouverte en septembre, “la crèche leur permet de ne plus juste “subir” leurs bébés”.

Fruit d’un partenariat avec la mairie, le département et la Caisse d’allocations familiales, la crèche veut parer au “risque de fusion mère/enfant”, rompre “l’isolement” de femmes privées de soutien et “stimuler” des enfants qui avaient peu d’activités, explique Lydie Gouttefarde, de la Protection maternelle infantile (PMI) de l’Essonne.

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