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Finlande: la prison de la rédemption

Dans ce pays nordique, 1 prisonnier sur 3 purge actuellement sa peine dans une “prison ouverte”. Le système est fondé sur la rédemption individuelle. Et ça marche !

Imaginons une prison où les détenus possèdent la clef de leur propre cellule. Où une simple palissade en bois fait office de mur d’enceinte. Où il n’y a ni barreaux ni miradors. Où les prisonniers peuvent entrer et sortir de l’enceinte pour aller travailler ou étudier en ville (pendant la journée). Et d’où, cependant, personne ne s’évade.

Un tel pénitencier existe. En Finlande. Sur l’île de Suomenlinna, à Helsinki. On l’aura compris : toute comparaison avec d’autres célèbres îles-prisons serait hors de propos, qu’il s’agisse des îles du Salut en Guyane, d’Alcatraz dans la baie de San Francisco ou de Robben Island, face au Cap, là où Nelson Mandela passa une partie de sa vie. Au contraire, Suomenlinna est l’une des 15 “prisons ouvertes” de Finlande où l’administration pénitentiaire substitue la rédemption à la répression.

Pour s’y rendre, comme pour s’en évader, rien de plus simple. Il suffit d’embarquer sur le ferry qui, trois fois par heure, appareille depuis la place du marché d’Helsinki. Un quart d’heure plus tard, nous voici sur le débarcadère, au milieu d’une nuée de touristes en excursion - l’île en reçoit 1 million par an. Car Suomenlinna, où 750 habitants vivent à l’année (sans compter les 100 prisonniers) est en fait une destination de loisirs. Classé au patrimoine mondial par l’Unesco, ce morceau de terre long de 1 kilomètre abrite en effet une forteresse maritime du XVIIIe siècle bâtie par les Suédois pour se défendre contre la Russie, ainsi qu’un office du tourisme, des magasins de souvenirs, une auberge de jeunesse, des musées (des Douanes, de la Marine, du Jouet), une dizaine de restaurants et, enfin, de pittoresques maisons scandinaves en bois, jaunes, vertes ou rouges.

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