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Equateur : le pays déclare "l'état d'urgence" dans ses prisons

L’armée et la police sont désormais chargées de la gestion de ces établissements dans le pays, où des émeutes ont récemment fait 22 morts et une soixantaine de blessés.

Après de nouvelles émeutes meurtrières en Equateur, le président, Guillermo Lasso, a décrété jeudi 22 juillet “l’état d’urgence” dans les prisons du pays afin de “rétablir l’ordre”. Le dernier bilan officiel fait état de 22 morts et d’une soixantaine de blessés.

“Nous allons entamer un processus de restructuration total du système carcéral”, a affirmé le chef de l’Etat depuis la province de Cotopaxi (centre), où a été enregistrée la majorité des victimes.

Guillermo Lasso a annoncé que l’armée serait dorénavant chargée de contrôler l’accès aux prisons, tandis que la police gardera l’intérieur. Jusqu’à présent, la sécurité des établissements pénitentiaires était assurée par des gardes pénitentiaires civils. Le directeur de l’administration pénitentiaire a été remplacé par un militaire.

Selon une source auprès de l’administration, les visites ont été suspendues dans certains établissements.

L’Equateur compte environ 60 centres pénitentiaires, pour une capacité de 29 000 places. La surpopulation avoisine 30 %, avec 38 000 détenus, qui sont surveillés par 1 500 gardiens.

Selon des experts, il en faudrait 4 000 pour un contrôle efficace. Selon le Défenseur du peuple, il y a eu 103 assassinats dans les prisons équatoriennes en 2020.

Pour tenter de contrer les violences en prison, le précédent président, Lenin Moreno, remplacé en mai par Guillermo Lasso, avait décrété plusieurs fois l’état d’exception, notamment en 2020, pour une durée de trois mois. Depuis le début de la pandémie, l’Equateur utilise des peines de substitution pour les délits mineurs afin de réduire sa population carcérale. Le pays a ainsi ramené la surpopulation des prisons de 42 % à 30 %.