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Belgique : la grève des gardiens de prison continue: "Le gouvernement a réduit le personnel de 10%"(vidéo)

Pas de préau ni de visite pour les détenus ce jeudi en prison. C’est service minimum à Namur, Dinant, Andenne et dans toutes les prisons du pays. Les gardiens sont en grève depuis 22 heures hier soir et encore pour 24 h. Les syndicats évoquent les conditions de travail des gardiens et le manque de moyen.

“Le gouvernement a réduit le personnel de 10%, il a réduit les budgets de fonctionnement de 10%. Ça veut dire qu’un directeur aujourd’hui ne sait plus comment il va payer les fournitures. C’est un problème. Il n’y a plus qu’une personne qui est présente dans l’aile et qui doit faire le travail de deux, soit parce qu’elle est absente, en congé ou en repos. C’est aussi un sac à dos de congé à récupérer pour tous les agents, et ça représente 500.000 jours“, explique Michel Jacobs, secrétaire fédéral CGSP Prisons depuis la prison de Namur.

Parmi les problèmes évoqués au sein des prisons il y a aussi la surpopulation. A son entrée en fonction, le ministre de la justice Koen Geens avait promis de limiter le nombre de détenus à 10.000 par an. Un objectif jamais atteint. Aujourd’hui, il manque près de 1700 places.

A Saint-Gilles par exemple, on compte 284 détenus de trop. C’est pourquoi, l’administration pénitentiaire demande la finalisation des prisons de Haren et de Termonde. Un non-sens pour Marie Berquin, co-président de l’Observatoire international des prisons.

“Le fait de créer de nouvelles places c’est de la poudre aux yeux. C’est faire vendre qu’on va créer des nouvelles places et que le taux de surpopulation va diminuer. L’Etat belge a été condamné pour la surpopulation dans les prisons bruxelloises en janvier 2019 Le tribunal a affirmé dans son jugement que construction de nouvelles prisons ne résoudrait pas ce problème.”

Un manque que reconnaît l’administration pénitentiaire. “Il y a des peines plus lourdes, donc ça veut dire que les détenus restent plus longtemps en prison. C’est un mythe que les détenus sont libérés après un tiers de la peine, la réalité est différente. Il y a donc un impact pour le détenu et pour les membres du personnel. Dans la plupart des cellules, il n’y a pas de toilettes séparées donc nous ne pouvons pas garantir la vie privée du détenu. Donc, au plus il y a des gens ensemble et plus il y a de la tension“, précise Kathleen Van De Vijver.

Aujourd’hui, 10.883 personnes sont incarcérées en Belgique.