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Roumaine : pourquoi le pays veut vider ses prisons

Condamné en Roumanie pour chantage et tentative d’homicide, Adrian Preda vit tranquillement au Royaume-Uni, où il s’est enfui en 2016 après sa condamnation. Cet homme de 36 ans est une petite vedette dans le milieu du banditisme roumain. Membre du “Clan des sportifs”, une bande de hooligans passionnés de football et adeptes de toutes sortes de violences, il a trouvé refuge à Londres où il fait l’objet d’une demande d’extradition de la police roumaine.

Mais cette figure de la délinquance n’est pas près de se rendre. Il a décidé d’entamer un procès contre l’État roumain et accuse les autorités de son pays d’origine de ne pas lui assurer des conditions d’emprisonnement décentes. “Vous êtes libre de partir”, lui a répondu le juge britannique Robin Mc Phee, le 6 avril, après avoir écouté le gangster roumain. Cerise sur le gâteau, Adrian Preda a même obtenu le remboursement des tickets de parking de sa BMW, garée à proximité du tribunal, d’un montant de 56 livres sterling.

Amnistie massive

L’argument fort de sa défense se basait sur le discours du ministre roumain de la Justice, Tudorel Toader, qui critique l’état misérable des prisons de son pays. “Les prisons roumaines sont surchargées, a-t-il déclaré en janvier dernier. Je ne crois pas que ce soit le résultat d’une hausse du nombre d’infractions. La cause de ce phénomène est plutôt une législation pénale incohérente.” Le ministre roumain a un plan : une amnistie massive des détenus qui ont été condamnés depuis 2013.
Pourquoi 2013 ? C’est l’année où le Parti social-démocrate roumain, allié aux libéraux démocrates, a pris le pouvoir. Depuis, des milliers de maires, fonctionnaires publics, députés, sénateurs et autres personnalités politiques, en majorité issus des partis de gouvernement, ont été victimes d’une opération mains propres menée par le Parquet national anticorruption.

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