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Indonésie : "un Français risque de mourir en prison pour un litige commercial"

“Ma tension ne cesse de baisser. Quand je me lève, j’ai des vertiges très violents. Je me suis évanoui à plusieurs reprises ces derniers jours”. L’état de santé de Mathias Echène, joint par téléphone ce jeudi depuis sa prison de Bali (Indonésie), est si dégradé, qu’il n’a pu nous parler qu’un court instant. En grève de la faim depuis le 1er avril pour protester contre sa « détention arbitraire » depuis vingt mois, ce Français de 49 ans a déjà « perdu 18 kilos ». Alors qu’il souffre de graves problèmes cardiaques et d’arthrose à la hanche, qu’il faudrait opérer au plus vite.

“On ne sait pas si on va le revoir un jour vivant”, se désespère un membre de son comité de soutien, qui organise, ce vendredi, un rassemblement à 10 heures devant le ministère des Affaires étrangères. “Nous demandons au président Emmanuel Macron de nous recevoir, pour nous aider à obtenir un rapatriement sanitaire”, précise Éléonore Echène, l’une des sœurs de l’homme d’affaires.
“Je lance, une nouvelle fois, un appel au chef de l’Etat, pour qu’il me sorte de là”, insiste Mathias Echène.

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Des conditions de détention indignes

Mais l’homme d’affaires est arrêté en juillet 2017 à Bali, où il se rend pour les vacances, sur le fondement la notice Interpol à son encontre. “Pendant plus de sept mois, je n’ai pas vu le jour, entassé avec 80 autres détenus dans une pièce de 80 m2”, nous raconte Mathias Echène. Depuis janvier, il vit seul dans une cellule crasseuse de 4 m2, dans des conditions d’hygiènes déplorables. “Les détenus mangent par terre, à la main, des repas servis dans un énorme chariot sans aucune protection microbienne”, nous explique-t-il. “Nous nous lavons avec des eaux saumâtres, ni traitées, ni chaudes, dans des endroits qui ne sont jamais traités”.

À ce jour, les recours déposés par ses avocats français - Clémence Witt et Victor Champey - et indonésien, sont restés sans réponse. “Sur le plan juridique, la situation est complètement bloquée. Nous sommes face à un véritable déni de justice”, déplorent Clémence Witt et sa collaboratrice Camille Tardé. “Et ce blocage devient dramatique : aujourd’hui, un Français risque de mourir en prison pour un litige commercial”. En avril dernier, la défense a saisi le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies.

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