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France : la "baguette carcérale" a changé l’ordinaire des détenus

A la maison centrale de Saint-Maur (Indre), le pain n’a jamais été aussi appétissant que maintenant. Depuis deux mois, une belle baguette dorée à la mie alvéolée est distribuée quotidiennement aux 194 détenus de cet établissement pénitentiaire classé parmi les plus sécuritaires de France. Sa saveur et son aspect sont incomparables avec la flûte fadasse et bourrée d’additifs livrée jusque-là par une boulangerie industrielle des environs. Pétrie, façonnée et cuite dans les cuisines mêmes du bâtiment par des détenus purgeant leur peine, cette “baguette carcérale” a changé l’ordinaire des occupants du lieu, de l’avis unanime.

La maison centrale de Saint-Maur n’est pas la première à se lancer dans la production de pain. Depuis 2011, une demi-douzaine de centres de détention, au moins, ont créé un atelier boulangerie dans leurs murs. Le but n’est pas seulement d’améliorer l’alimentation de la population pénale et du personnel pénitentiaire ; il est aussi d’offrir des débouchés concrets aux détenus “apprentis” qui mettent la main à la pâte – la très “symbolique pâte”, comme la désigne la directrice de l’établissement proche de Châteauroux, Anne Faivre Le Cadre : “Se lever le matin pour faire son pain quand on est condamné à trente ans de prison, cela a du sens.”

Saint-Maur n’a pas lésiné sur les moyens. Un investissement de 150 000 euros a été consacré à la construction d’un fournil et à sa fourniture en matériel neuf, composé d’un pétrin, d’une façonneuse, d’une diviseuse, d’une chambre de fermentation et de divers ustensiles.

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