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États-Unis : ouragan Harvey, prisonniers oubliés

— CG

Les catastrophes naturelles ne s’arrêtent pas aux portes des prisons. L’ouragan Harvey touche, dès le 27 août, la région de Houston (Texas, Etats-Unis). Des pluies diluviennes s’abattent dans un rayon de 320 kilomètres. Près de 6 000 prisonniers provenant de cinq établissements pénitentiaires sont évacués en raison de la crue menaçante de la rivière Brazos. L’administration pénitentiaire se veut rassurante et garantit la sécurité des prisonniers transférés. “Les choses se passent en douceur”, explique Robert Hurst, un porte-parole de l’administration pénitentiaire texane.

À en croire les réseaux sociaux et les groupes d’entraide entre familles de prisonniers, la réalité est toute autre.
Rachel V., dont le mari est prisonnier à la prison de Beaumont, explique, le 2 septembre : “Ils reçoivent 25 cl d’eau et deux sandwichs par jour. C’est comme ça depuis dimanche dernier (le 27 août, ndlr). Ils font leurs besoins dans des sacs car ils boivent l’eau des toilettes. Des personnes s’évanouissent de déshydratation. Il n’y a pas de climatiseur alors que la chaleur est étouffante”.

Les proches s’inquiètent de n’obtenir aucune nouvelle. Et pour cause : la prison de Beaumont est restée en lockdown durant cinq jours. Autant de temps durant lequel toutes les communications étaient coupées.

Rachel a pu entendre à nouveau son mari samedi dernier. Les nouvelles n’étaient pas bonnes. Les prisonniers étaient faibles, certans avaient fait des malaises1. L’un d’eux a bu l’eau des toilettes.

L’administration décide un nouveau lockdown après avoir appris que les prisonniers parlaient de leur situation à leur famille et demandaient de l’aide.
La prison fédérale de Beaumont héberge plus de 1 800 détenus. Les responsables ont décidé, jeudi dernier, de ne pas l’évacuer malgré le niveau critique de réserve en eau et en nourriture. Les animaux présents dans les refuges ont été évacués depuis lundi par centaines.


  1. La première version indiquait la mort de deux prisonniers, à l’heure où les informations restaient compliquées à obtenir. L’administration pénitentiaire dément ces décès. Plus de détails (en anglais)