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Italie : l'Etat critiqué pour ses conditions de détention dans un rapport du Conseil de l'Europe

Le Conseil de l’Europe a critiqué mardi les conditions de détention dans plusieurs prisons italiennes où ont été relevés une importante surpopulation carcérale, des “insuffisances matérielles” et “plusieurs cas” de mauvais traitements par le personnel pénitentiaire.

Dans un rapport portant sur quatre prisons italiennes (Bielle, Milan-Opera, Saluces et Viterbe), le Comité pour la prévention de la torture (CPT) met en exergue “plusieurs cas de mauvais traitements physiques de détenus par le personnel”, notamment à Viterbe, où il “recommande à la direction de la prison d’exercer un meilleur contrôle sur le personnel”. Selon les informations recueillies par le Comité, les cas de mauvais traitements “consistaient principalement en l’extraction de détenus de leur cellule (…) pour (leur) infliger des coups de pied, des coups de poing et des coups de matraque dans des lieux non couverts par la télévision en circuit fermé (CCTV)”.

Le CPT note également que, depuis sa dernière visite dans les prisons italiennes en 2016, “l’augmentation régulière et progressive de la population carcérale italienne globale (…) saute aux yeux”. Les autorités italiennes doivent veiller à ce que chaque détenu dispose d’“au moins 4 m2 d’espace vital dans les cellules collectives”, insiste le Comité dans son rapport.

Le rapport épingle également des “insuffisances matérielles” (“douches communes délabrées et peu hygiéniques”, *“mauvais éclairage naturel”, *“absence d’eau chaude”ù, médiocre qualité de la nourriture dans certains cas, etc.) et juge “anachronique” la mesure “d’isolement et de mise à l’écart” imposée aux personnes condamnées à la réclusion à perpétuité, appelant Rome à l’“abolir”.

Critiquant le cas des détenus de Milan-Opera et de Viterbe soumis au régime carcéral “41 bis” - particulièrement strict, il régit les conditions de détention des mafieux et des terroristes (cellule éclairée 24 heures sur 24, rares sorties et visites, courrier passé au crible, etc.) -, le Comité appelle les autorités italiennes à “engager une réflexion sérieuse sur l’équilibre entre la criminalité organisée et la préservation du concept de réinsertion”. Le CPT effectue depuis 30 ans des visites dans les prisons, les locaux de police, les centres de rétention et hôpitaux psychiatriques des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe afin d’y empêcher la torture et les mauvais traitements.