Contributeur(s)Prison Insider

Le quotidien

Le personnel médical dépend de la Direction générale du système pénitentiaire.La DGSP n’a pas établi de programme intégré d’aide médicale.

Tous les établissements pénitentiaires disposent d’une infirmerie. Certaines sont administrées par un personnel médical qualifié,d’autres par un détenu expérimenté, désigné à cet effet. Dans les prisons les plus affectées par le surpeuplement, les espaces qui devraient être réservés aux services de santé sont utilisés par les détenus comme lieux de vie.
L’accès aux médicaments est limité ; les infirmeries ne possèdent que des produits de base tels qu’analgésiques, antipyrétiques et antidiarrhéiques.
Le personnel médical est insuffisant et doit par conséquent dispenser ses services dans plusieurs prisons de la région. Il se limite au traitement des urgences ou des cas graves.

Les détenus du centre de détention préventive “Los Jocotes” déposent une plainte, en 2013, auprès de la Procuraduría de Derechos Humanos (PDH) au motif qu’ils souffrent de la gale. Lors d’une visite de contrôle effectuée par la PDH dans ce centre, en mai 2014, le personnel médical constate que 50% des détenus (environ 350 personnes) souffrent de cette maladie, causée principalement par le manque d’hygiène et la forte surpopulation.

Dans son rapport 2014, la PDH fait état de sa préoccupation concernant la situation des détenus malades du VIH/Sida. Elle signale que les juges accordent avec retard les autorisations de transfert à l’hôpital, mettant ainsi en danger la vie des patients qui ne bénéficient pas en général de soins médicaux appropriés.

La DGSP n’a pas établi de protocoles interinstitutionnels de soins médicaux hospitaliers, ce qui complique les transferts des patients des centres pénitentiaires vers les hôpitaux.

Une grenade explose, le 10 mars 2015, près de l’hôpital général de San Juan de Dios, faisant un mort et 27 blessés. A la suite de cet événement, les autorités annoncent l’affectation d’un million de quetzales (13 490 USD) à la création de deux cliniques : l’une à la Granja Penal El Pavón et l’autre au centre de détention préventive Zone 18.

Le PDH constate, lors d’une visite le 25 mai 2015, que les installations inaugurées ne sont pas aux normes : la DGSP a procédé à l’achat de peinture, de deux brancards, de deux ordinateurs et des appareils de laboratoire “qui ne sont pas utilisés parce qu’aucun laborantin n’a été engagé1. Un seul médecin assure la garde, les autres étant partis après l’inauguration, faute de disposer de médicaments ou de matériel. Les promesses de la DGSP qui annoncait “avoir doté les cliniques de trois médecins spécialistes, un chirurgien, un laborantin, deux médecins de garde et un infirmier2 ne sont pas tenues. Quelques mois plus tard, le sous-directeur opérationnel de la DGSP annule l’habilitation des deux cliniques et ordonne le transfert des personnes privées de liberté dans des hôpitaux publics.

Deux cliniques spécialisées dans les soins aux personnes détenues affectées du VIH/Sida sont inaugurées, en octobre 2015, à la Granja Penal El Pavón et au Centro de Orientación Femenina (COF). Ce projet est le résultat de la coopération de la DGSP avec l’Instituto Humanista de Cooperación para el Desarrollo (HIVOS) et le ministère de la Santé publique et de l’assistance sociale. La PDH invite les autorités à fournir les médicaments et à embaucher le personnel nécessaire pour que ces cliniques puissent offrir un service satisfaisant3.


  1. Procuraduría de los Derechos Humanos, Informe anual circunstanciado 2015, pp. 209-210 (en espagnol) 

  2. Ibid. 

  3. Ibid.