Contributeur(s)Think Centre / Prison Insider

L'organisation

L'organisation du système pénitentiaire

Le Singapore Prison Service (SPS) dépend du ministère de l’Intérieur.

À la fin des années 1990, les prisons sont organisées en groupes (Clusters). Toutes les prisons sont rassemblées dans un vaste complexe pénitentiaire.

Le projet du complexe pénitentiaire de Changi est lancé en 2000. Le complexe est ouvert en 2004. Il regroupe actuellement 12 institutions :

  • Deux groupes (A et B)
  • Cinq établissements pénitentiaires différents, comprenant chacun des quartiers de haute sécurité, de sécurité moyenne et de sécurité minimale
  • Le groupe C, qui comprend l’école pénitentiaire Tanah Merah
  • La prison pour femmes de Changi.
  • Le Commandement des opérations et de la sécurité (Operations ans Security Command, OSC).

Le SPS administre également des centres de désintoxication.

Le Groupe B accueille cinq institutions. La section B2 est le centre d’admission ; la section B4 est le centre de prélibération.

Le SPS met en avant, depuis le début des années 2000, la réinsertion des prisonniers, tout en maintenant un système pénitentiaire déshumanisant qui viole de nombreuses normes internationales en matière de droits humains. La stratégie de communication des “Captains of lives” est mise en œuvre en 1999 1. Elle transforme l’image du SPS avec ce nouveau terme désignant les surveillants. L’objectif des peines d’emprisonnement évolue, d’une approche punitive à une approche axée sur la “réinsertion”. Le SPS embauche en 2001 Burson-Marsteller, la plus grande firme de relations publiques au monde, pour piloter cette évolution. Burson-Marsteller est surtout connu pour son travail avec les régimes dictatoriaux d’Argentine, d’Indonésie, d’Ukraine, du Nigeria et de l’Arabie Saoudite 2, et la gestion de crises liées à des scandales industriels.

Le Professeur Jonathan Woodier explique que *“Burson-Marsteller s’est vu confier cette mission, très médiatisée, de redorer le blason du SPS, incluant non seulement une campagne de publicité exceptionnelle pour promouvoir le traitement des ex-prisonniers, mais aussi la création d’une société à but non lucratif, avec l’investissement d’un million de dollars singapouriens, pour encourager les petites entreprises et les coopératives à embaucher des personnes ayant un casier judiciaire” *.3

Depuis lors, Burson-Marsteller se charge de promouvoir les efforts du SPS en termes de “réinsertion”, avec par exemple le Yellow Ribbon Project. La société met en place un “centre de relations médias” qui gère la stratégie de communication du SPS, attirant l’attention sur “l’excellence de son organisation”  et les “programmes de réinsertion”. Burson-Marsteller propose une formation aux porte-parole du SPS pour “affiner les messages du SPS” 4. Par un contrôle serré des médias, le gouvernement maintient une vision aseptisée de la réalité des prisons.


  1. Singapore Prison Service names PR AOR” in Campaign Asia-Pacific, 7 August 2012. 

  2. Controversial’ corporate clients” in The Hindu Business Line, 26 March 2002. 

  3. Jonathan Woodier, “Securing Singapore/Managing Perceptions: From Shooting the Messenger to Dodging the Question”, 2006, p. 69. 

  4. Mary Devereux, Anne Pierson-Smith, “Public Relations In Asia Pacific: Communicating Effectively Across Cultures”, 2009, p. 101.