Contributeur(s)Prison Insider

L’intégrité physique

La peine de mort est abolie depuis le 22 août 1916.

Il n’existe pas de peine à perpétuité. La peine maximale pouvant être prononcée est de 30 ans.

29 hommes meurent en détention, durant le dernier trimestre 2015, notamment suite à des violences entre détenus et à des maladies chroniques (HIV, tuberculose)1.

Le Comité panaméen pour la défense des droits des citoyens (Copadedec) dénonce, dans un communiqué de novembre 2016, le grand nombre de décès dus au manque de soins médicaux délivrés aux prisonniers (voir Santé)2.

Une femme détenue au Centre de réhabilitation pour femmes “Doña Cecilia Chiari Orillac” décède en avril 2016. Elle n’a reçu aucun soin pour faire face à des crises d’asthme, malgré ses demandes. Sa mort suit d’une semaine celle d’une femme de 64 ans, décédée d’un taux d’hémoglobine trop faible. Il s’ensuit une émeute dans l’établissement.


  1. épartement d’Etat des Etats-unis, “Country report on human rights practices for 2015 - Panama” (en anglais) 

  2. ¿Están muriendo reos enfermos?” dans El Siglo, 15 novembre 2016 (en espagnol) 

Plusieurs organisations dénoncent les conditions de détention subies par les personnes détenues à Punta Coco, en particulier l’isolement extrême.

La base navale de Punta Coco est construite en 2014 dans l’archipel des Perles. Il s’agit d’un point stratégique pour la surveillance du golfe du Panama dans le cadre de la lutte contre les gangs et les trafics de drogue. Le gouvernement décide rapidement d’en faire une prison insulaire. Le projet est stoppé à mi-parcours, en avril 2015. Des personnes y sont pourtant transférées et détenues en 2015 et 20161.

Punta Coco est considérée comme une prison de sécurité maximale. Elle est administrée par le ministère de la Sécurité publique et non par le ministère du Gouvernement et de la Justice (équivalent des ministères de l’Intérieur et de la Justice) en charge habituellement des prisons. Elle est officiellement destinée à accueillir les personnes suspectées d’actes criminels avant qu’elles ne soient envoyées à Panama City. Elle accueille en pratique les leaders les plus influents du crime organisé. Six hommes y sont transférés en 2015. Ils sont conduits, depuis les terres, à Punta Coco sans avoir été prévenus et sans que leurs familles et leurs avocats n’en soient avertis2.

Le Défenseur du Peuple est l’organisme panaméen chargé de contrôler le respect des droits humains dans le pays. Il réclame en juillet 2015 la fermeture de la prison et le transfert des prisonniers.

Les prisonniers de Punta Coco sont soumis à un isolement extrême. L’accès pour les proches ou pour les avocats à la prison est très difficile. Les détenus ne disposent pas de moyens de communication. Ils sont enfermés en permanence. Ils disposent de sorties de 40 minutes, non quotidiennes, pour laver leurs vêtements. Ils ne sortent qu’un par un et ne peuvent jamais communiquer entre eux. Il fat une chaleur étouffante en cellule car elles ne disposent pas de ventilation adéquate. Les moustiques prolifèrent. L’eau, non potable, est à l’origine de problèmes de santé. L’établissement ne dispose pas de service médical. Les prisonniers n’ont pas accès au système de défense car leurs avocats peuvent difficilement parvenir jusqu’à Punta Coco.

Le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture conclut, le 20 août 2015, à un traitement inhumain et dégradant. Il rappelle que l’isolement ne doit être utilisé qu’en dernier recours, dans des situations très exceptionnelles.

La Commission interaméricaine des droits humains se prononce, le 25 février 2016, en faveur de six hommes détenus à Punta Coco. Elle confirme les conditions inhumaines et dégradantes et ordonne le transfert des prisonniers.

Le Sous-comité de prévention contre la torture visitera le Panama en 2017. Un examen par le Comité des Nations unies contre la torture aura également lieu en juillet 2017.


  1. Punta Coco : the Panamanian Alcatraz Penitentiary” dans Panama Today, 26 septembre 2016 (en anglais) 

  2. The ‘Guantanamo Bay of Panama’ Prison Raises Human Right’s Concerns” dans Insight Crime, 28 octobre 2015.