Contact avec l'extérieur

Toutes les personnes détenues disposent d’un droit de visite

oui

Les personnes détenues bénéficient de quatre visites mensuelles. Deux visites supplémentaires peuvent être accordées pour bon comportement. Leur durée est d’une heure. Les personnes dont les proches viennent de l’étranger peuvent bénéficier de visites plus longues. Des restrictions peuvent être imposées à certaines personnes détenues, notamment celles soumises au régime de détention 41-bis.
Les modalités de visites sont stipulés dans l’article 18 du règlement pénitentiaire.

Le détenu remplit un formulaire de demande d’autorisation de visite au greffe (ufficio matricola) préalablement à la première visite. Il communique les renseignements relatifs au visiteur dont son passeport lorsque ce dernier est étranger. Les services sociaux procédent à la vérification de son identité. Les visites suivantes se font par réservation.
La visite des prévenus est soumise à l’autorisation du juge d’instruction (giudice indagini preliminari).

Le permis de visite s'obtient

en moins d’une semaine

Personnes autorisées à la visite

les membres de la famille et les proches

L’administration pénitentiaire, contrairement à d’autres services publics, ne différencie pas les concubins des conjoints.
Aumôniers, assistants individuels, représentants consulaires et membres du Parlement sont autorisés à la visite.1

Les parloirs sont la plupart du temps collectifs. Ils sont équipés de petites tables et de tabourets. Les dimensions de la pièce varient d’un établissement à l’autre. Des espaces de jeux sont habituellement réservés aux enfants. Certains établissements disposent d’espaces extérieurs à l’usage des rencontres en été.1
Le nombre de personnes autorisées à rendre visite ensemble à un détenu ne peut excéder trois.


  1. Garante nazionale dei diritti delle persone detenute o private della libertà personale, Rapport au Parlement (Relazione al Parlamento), 2019, p. 61-64 (en italien). 

Les visites s'effectuent sans dispositif de séparation

oui

Les dispositifs de séparation sont progressivement retirés depuis 2000. Ils demeurent pour certaines personnes détenues, dont celles soumises au régime de détention 41-bis.

Les personnes détenues sont autorisées à recevoir la visite de leurs enfants ou de mineurs proches

oui, des aménagements spécifiques sont prévus

Des associations sont habilitées à l’accompagnement de la visite des enfants auprès de leur parent détenu.

  • Un projet proposé par la prison de Biella vise à promouvoir le lien entre enfants et parents. Des actions spécifiques sont mises en place comme un match de foot le 25 juin entre les pères détenus et leurs enfants. Le but est de favoriser le maintien d’un lien constructif entre les détenus et leurs proches.

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    18/06/2022
    / NewsBiella

Les visites conjugales sont autorisées

non

Le règlement pénitentiaire ne prévoit pas de visites conjugales. L’administration pénitentiaire octroie des permissions de sortie aux personnes détenues afin qu’elles passent du temps en famille.

Des visites conjugales et familiales dans des locaux dédiés au sein de la prison font l’objet en 2018 de premières expérimentations. Les premières “salles d’affection” (stanze dell’affetività) sont aménagées dans les maisons d’arrêt de Milan Opera et Bollate.

Les visiteurs peuvent habituellement apporter des livres, de la nourriture et des vêtements. La liste des articles interdits varie d’une prison à l’autre. L’administration contrôle les colis apportés.

L’article 42 du règlement pénitentiaire reconnaît les liens familiaux comme un motif légitime de rapprochement.

L’échange de courrier est autorisé

oui

L’échange de courrier est soumis à un contrôle

oui

L’administration pénitentiaire contrôle tout courrier entrant ou sortant. Le courrier des personnes détenues au titre de l’article 41-bis peut être censuré.

La CEDH condamne l’Italie, en 2008 et 2009, pour avoir censuré les courriers entre des prisonniers, leurs proches, leur avocat ou la Cour.1


  1. CEDH, 2008, Marturana c. Italie ; CEDH, 2009, Enea c. Italie

L’échange de courrier sous pli fermé est autorisé

oui, pour certains destinataires

Les courriers destinés aux avocats, au MNP et aux instances judiciaires nationales et internationales sont confidentiels.

La réception de colis est autorisée

oui, sous conditions

Une personne détenue peut recevoir par la poste mensuellement jusqu’à quatre colis d’un poids de maximum de 5 kg chacun. Un délai de 15 jours doit séparer la réception d’un colis par la poste de la remise d’un colis par un visiteur.1
Les prisonniers soumis au régime 41-bis sont habituellement privés de colis.


  1. Foreign and Commonwealth Office, Italy : in prison abroad, 2019. 

La correspondance par e-mail est autorisée

oui, sous conditions

Certains établissements, comme ceux d’Opera (Milan), de Rebibbia (Rome) ou Porto Azzurro (île d’Elbe), autorisent les prisonniers à bénéficier d’un service d’e-mails payant. Les détenus de la prison de Porto Azzurro s’acquittent du paiement de dix euros pour l’envoi de douze courriels.

Les personnes détenues sont autorisées à passer des appels vers l’extérieur

oui

Les personnes détenues sont autorisées à passer un appel téléphonique de dix minutes par semaine. D’autres appels sont autorisés dans certaines situations : quand le destinataire est un enfant âgé de moins de dix ans, en cas de transfert… L’appel sur une ligne fixe, jugée fiable, est plus facilement autorisé. L’appel vers un téléphone portable est autorisé quand aucun autre moyen de communication n’est possible ou quand le détenu n’a bénéficié d’aucune communication téléphonique au cours des 15 jours précédents.
Le contact est établi par le standard de l’établissement selon des horaires souvent contraignants. Les appels et leurs destinataires sont soumis à l’autorisation préalable du juge pour les personnes en détention provisoire. L’autorisation relève du chef d’établissement pour les condamnés.
La réception d’appel peut être autorisée à certaines conditions.1


  1. ministère de la Justice, Comunicare con i detenuti, 2018. 

Les personnes détenues sont autorisées à appeler

toute personne

Les personnes détenues sont autorisées à appeler des membres de leur famille, des concubins et des proches (colocataires par exemple). D’autres appels sont possibles sur justification.

Les téléphones sont situés

sur les coursives

Le coût des appels est conforme aux prix du marché

oui

L’appel se fait généralement par l’achat d’une carte prépayée, proposée par l’établissement.

Les appels téléphoniques font l’objet d’écoute

oui

Le juge peut ordonner la mise sur écoute de toute personne détenue. Les appels téléphoniques des prisonniers AS ou 41-bis font l’objet d’écoute systématique.

  • Un inspecteur adjoint de la police pénitentiaire est suspendu de ses fonctions pour une durée de neuf mois. Il fait l’objet d’une enquête pour abus de pouvoir et interception, entrave ou interruption illégale de communications. Les faits à l’origine de cette enquête remontent au printemps 2021. L’inspecteur adjoint aurait intercepté des conversations verbales et téléphoniques en cellule à la prison de San Gimignano.

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    15/04/2022
    / Ansa It

L’usage du téléphone portable est autorisé

non

Les téléphones portables ne sont pas autorisés en détention. Leur présence est cependant avérée.

  • Le Procureur de Milan ouvre une enquête sur un détenu qui aurait tourné une vidéo à l’aide d’un téléphone portable pendant son séjour à la prison San Vittore. Le jeune homme a annoncé sur sa page Instagram qu’il avait tourné une partie de son nouveau clip de rap au sein de la prison milanaise.

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    01/04/2022
    / Ansa It
  • Les agents pénitentiaires saisissent une trentaine de téléphones dans une prison de Naples dans le cadre d’une opération de lutte contre l’introduction de ces appareils en détention. Les syndicats de l’administration pénitentiaire souhaitent la mise en place de brouilleurs pour lutter contre l’usage des smartphones en prison.

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    19/03/2022
    / Ansa It

Les personnes détenues et leurs correspondants ont accès à un dispositif de vidéoconférence

oui

L’ONG Antigone rapporte que, parmi les 67 établissements contrôlés dans la première moitié de l’année 2021, 50 parviennent à organiser régulièrement des appels vidéo entre les détenus et les membres de leur famille.