Introduction

L’année 2020 s’ouvre avec la condamnation de la France, le 30 janvier, par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). La décision est jugée “historique” : la CEDH conclut à un “problème structurel” et enjoint les autorités à mettre fin au problème de la surpopulation et aux conditions de détention dégradantes.
En mars, le coronavirus se propage dans le monde entier. Les inquiétudes sont grandes et les prisons pointées comme des foyers épidémiques en puissance. Le nombre de personnes détenues en France s’élève alors à 72 575 pour 61 000 places. Les personnes détenues partagent parfois à trois ou quatre une même cellule dans des établissements vétustes.

Des mesures de libération anticipées conjuguées au ralentissement de l’activité judiciaire contribuent à une baisse spectaculaire de la population carcérale, réclamée depuis des décennies par les observateurs, les organisations de la société civile et les personnels pénitentiaires.
En mai, le pays compte plus de places que de prisonniers. Ce ratio, sans précédent dans l’histoire récente de l’administration pénitentiaire, masque de grandes disparités. Certaines maisons d’arrêt demeurent gravement surpeuplées.

Les visites et l’immense majorité des activités sont suspendues pendant la durée du premier confinement, entre le 17 mars et le 11 mai. Les proches de détenus s’émeuvent de la rupture des liens familiaux, de l’isolement croissant des prisonniers et des conséquences sur leur santé mentale.
Au mois de juillet, Eric Dupond-Moretti, avocat renommé (“Acquittator”), entre au gouvernement. Il remplace Nicole Belloubet comme garde des Sceaux. Les magistrats s’inquiètent d’une telle nomination. Le mandat d’Adeline Hazan en tant que Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté arrive à son terme. Le poste reste vacant pendant trois mois. Le président de la République propose Dominique Simonnot, ancienne chroniqueuse judiciaire au Canard Enchaîné. Sa nomination est validée, le 13 octobre, par le Parlement.

Une deuxième vague épidémique commence alors. Les parloirs sont maintenus mais les conditions sanitaires, strictes, pèsent sur le moral des visiteurs et de leurs proches. L’ambiance est décrite comme délétère. La période de Noël, particulièrement rude pour les personnes détenues, s’annonce difficile : les colis alimentaires, exceptionnels, sont réduits ; les rencontres parents-enfants, organisées dans certains établissements, sont annulées.
La population carcérale repart à la hausse. Cette inflation, constatée depuis le début de l’été, porte à croire que la décroissance carcérale n’aura été qu’une parenthèse.


Les rapports des années précédentes sont disponibles ici


Population du pays

67 063 000

i
2020
/ INSEE

Nature du régime

Régime semi-présidentiel

Indice de développement humain

0,891

(26/188)

i
2018
/ PNUD

Taux d'homicide (pour 100 000 habitants)

1,3

i
2015
/ PNUD