Contributeur(s)Fernand Bationo

Le quotidien

La réglementation pénitentiaire prévoit l’encellulement collectif mais un encellulement individuel peut être envisagé pour certains détenus.

Prévenus et condamnés sont placés dans les mêmes dortoirs.

La maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou dispose d’un bâtiment de détention à trois étages surnommé “le grand bateau”.

L’administration pénitentiaire ne fournit pas de rations suffisantes de nourriture.

Il est très important pour les prisonniers d’être placés dans des établissements situés à proximité de leurs familles car ce sont les proches qui complètent les besoins des prisonniers. Lorsque le coût du déplacement est trop élevé pour les proches, le prisonnier se trouve sans ressources. C’est le cas pour les mineurs détenus au centre de Laye, situé à l’extérieur de Ouagadougou.

L’ONG Terre des Hommes Italie et les aumôneries confessionnelles peuvent parfois venir en aide aux détenus les plus pauvres et isolés.

Les personnels de santé et les agents sociaux dépendent du ministère de la Santé.

Le service pénitentiaire emploie, au 31 décembre 2015, 30 infirmiers et 40 travailleurs sociaux. Les assistants sociaux sont essentiellement chargés du suivi des mineurs emprisonnés. Ils effectuent les démarches pour le transfert des jeunes vers les centres de réinsertion sociale. Ils sont en charge de les accompagner à leur domicile à leur libération, avec l’appui éventuel d’une ONG.

Le service social de la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) compte deux personnes.

L’administration pénitentiaire publie peu de données sur la question psychiatrique en milieu carcéral. Les prisonniers souffrant de maladie mentale sont envoyés, sous escorte, au centre psychiatrique de l’hôpital Yalgado.

Un psychologue propose des consultations une fois par semaine au centre de détention pour mineurs de Laye. La maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) comprend un centre de santé où interviennent des infirmiers mis à la disposition du ministère de la Justice. Un infirmier et deux agents des services sociaux y travaillent. Un médecin y intervient bénévolement de temps en temps.

Des séances d’éducation civique et de sensibilisation sur les infections sexuellement transmissibles sont organisées pour les mineurs dans le centre de Laye.

Les prisonniers passent la journée dans la cour de la prison. C’est un lieu restreint, pas adapté aux longues promenades.

Les prisonniers participent à la production pénitentiaire. La commercialisation des biens (agriculture, menuiserie…) ou services (cordonnerie, blanchisserie…) qu’ils produisent constitue un revenu pour la prison. Les bénéfices sont répartis comme suit :

  • Un cinquième revient au personnel de l’établissement pénitentiaire, au commissaire aux comptes et aux membres du comité de gestion
  • Deux cinquièmes reviennent aux prisonniers
  • Deux cinquièmes servent à financer les unités de production.

Le président Kaboré déclare, en 2016, que les détenus constituent un grand poids économique pour l’Etat. A ce titre, il est attendu d’eux qu’ils participent gracieusement au fonctionnement de la prison pour amortir le coût de la politique carcérale : ménage, cuisine, réparations, voire service d’utilité publique pour les communes.

Diverses formations professionnelles sont dispensées aux prisonniers : mécanique automobile, menuiserie, soudure, plomberie ou électricité.

L’administration pénitentiaire entretient des partenariats avec des structures telles que le Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), le Centre de Promotion de l’Aviculture Villageoise (CPAVI) dans le cadre du développement des activités de production pénitentiaire.

Une étude de 2015 indique que 2 937 détenus ont été alphabétisés, initiés ou encadrés pour des ateliers de soudure, menuiserie, couture, jardinage, informatique ou d’élevage.

Dans une optique de réinsertion, la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou propose des ateliers de boulangerie et de jardinage pour les adultes. Les mineurs peuvent participer à des ateliers de soudure, de mécanique, de menuiserie, d’électricité et de couture.

Les mineurs détenus dans les centres de réinsertion sociale sont formés à divers métiers : mécanicien, électricien, couturier… Ils peuvent également être scolarisés mais c’est moins fréquent. Un enfant par an parvient, en moyenne, à être scolarisé dans le centre de Laye.

Des maisons d’arrêt comprennent des églises et des mosquées dans leur enceinte. Lorsque ce n’est pas le cas, des espaces sont destinés à la prière ou au culte. Tous les détenus ont accès aux églises et mosquées sans distinction de quartier d’origine dans la prison.

Des groupes de prières sont organisés pour les prisonniers. Les religieux qui interviennent dans les prisons sont tenus de dire tout ce qui peut être attentatoire à la sécurité carcérale. Une attention particulière est portée aux prêches en prison afin d’éviter les endoctrinements dangereux.

Plus d’une trentaine d’organisation assurent et influencent le fonctionnement des prisons.

Des structures associatives/ONG :

  • Association Pénitentiaire Africaine,
  • Prisonniers Sans Frontière,
  • Terre des hommes.

Des structures confessionnelles :

  • Aumôneries protestante et catholique,
  • Fraternité des prisons,
  • communauté musulmane,
  • Saint Egidio,
  • Droits des condamnés etc.

L’Association Pénitentiaire Africaine organise des séances de sensibilisation sur le sida et les droits des prisonniers. Elle a produit des émissions dans 10 des langues nationales et des “tchat” sont réalisées avec des prisonniers.

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En 2015, 19 évasions sont enregistrées contre 42 en 2014 et 44 en 2013.

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