Introduction

Les prisons belges sont parmi les plus surpeuplées d’Europe. Plus de 10 400 prisonniers se partagent 9 500 places. La surpopulation carcérale complique tout, la gestion de la crise sanitaire en premier lieu.

Entre février et avril, plusieurs foyers de contamination à la Covid-19 sont identifiés dans les prisons de Namur, Termonde, Hasselt et Anvers. À Namur, plus de la moitié des détenus et membres du personnel sont testés positifs.

En avril, la prison d’Anvers est placée en quarantaine. Les confinements de tout ou partie des établissements se multiplient et des libérations anticipées sont prononcées. Un agent de la prison de Gand meurt des suites de la Covid-19.

Le même mois, l’État belge est condamné à dédommager plusieurs personnes détenues ou anciennement détenues placées au sein d’ailes “D-radex”. Elles reprochent aux autorités l’inhumanité de leurs conditions de détention et l’absence de recours effectif lors de leur placement à l’isolement. La Justice leur donne raison sur le deuxième point.

En mai, les personnels de plusieurs établissements sont en grève. Les agents de la prison de Saint-Gilles alertent sur leur sous-effectif, les agressions qu’ils subissent et la surpopulation carcérale. Les responsables syndicaux estiment que les discussions n’aboutissent à aucune avancée réelle.

En juin, le gouvernement flamand est sur le point d’approuver une proposition en faveur de l’allongement de l’emprisonnement des mineurs. Cette réforme fait suite au cas, particulièrement médiatisé, d’une jeune fille s’étant donnée la mort après avoir été victime d’abus sexuels perpétrés, entre autres, par trois mineurs.

En octobre, un projet de loi vise à légaliser le placement prolongé en annexes psychiatriques (situées en prison). Cette situation avait fait l’objet, en 2016, d’une lourde condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme. La section belge de l’Observatoire international des prisons rappelle que les annexes sont des lieux “tout à fait inadéquats pour des personnes souffrant de troubles mentaux”. Le projet est invalidé par le Parlement et le Conseil d’État.

En novembre, le Conseil central de surveillance pénitentiaire rend un rapport. Il démontre un usage extrêmement problématique des cellules de punition et de sécurité. Il décrit des conditions de détention inhumaines et dégradantes.

En décembre, une loi sur l’exécution des peines entre en vigueur. Les personnes condamnées à des peines de moins de trois ans ne peuvent bénéficier d’aucun aménagement avant leur arrivée en détention. Les personnes qui avaient bénéficié d’une interruption de peine pour lutter contre la propagation du coronavirus sont tenues d’être de nouveau incarcérées. Au total, ce sont 1 000 détenus qui devraient s’ajouter à la population carcérale.

Les yeux se tournent vers la “mégaprison” de Haren, d’une capacité de 1 200 places. Plus de dix ans se sont écoulés depuis l’annonce du projet, émaillés de critiques qui ne se sont jamais tues. Son ouverture est prévue en 2022.


Les rapports des années précédentes sont disponibles ici.


Population du pays

11 476 279

i
01/2020

Nature du régime

monarchie parlementaire

Indice de développement humain

0,916

(17/188)

i
2017
/ PNUD

Taux d'homicide (pour 100 000 habitants)

1,9

i
2017
/ PNUD