Vie quotidienne

Toutes les personnes détenues passent au moins une heure par jour en plein air

oui

L'administration pénitentiaire propose des activités aux personnes détenues

oui

Le MNP constate la faiblesse de l’offre d’activités sportives et professionnelles.

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2021
/ Agence nationale pour la prévention de la torture, (Nationale Stelle zur Verhütung von Folter), "Rapport annuel 2021", p. 90 (en allemand).
  • Un atelier d’écriture est organisé dans la prison de Hahnöfersand avec la participation d’une autrice. Les textes des prisonniers sont publiés sur internet.

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    29/05/2024
    / NDR
  • L’artiste berlinoise Patricia Thoma propose des ateliers de bande dessinée aux personnes détenues dans diverses prisons d’Allemagne. À Stuttgart-Stammheim, les prisonniers abordent le thème de la violence par le biais de l’histoire des actions terroristes de la Fraction armée rouge. Le City Palace de Stuttgart doit présenter les résultats des ateliers de bande dessinée.

    i
    19/03/2024
    / Südwestrundfunk

Des espaces sont dédiés aux activités physiques et sportives

oui

La plupart des établissements disposent d’un espace dédié aux activités physiques et sportives. Les personnes détenues peuvent accéder à la salle de sport y compris quand aucune activité n’est programmée.

L’offre d’activités sportives varie selon les établissements. Par exemple, la prison de Burg, en Saxe-Anhalt, propose des cours de yoga, de pilates et de body-building. Celle de Hünfeld, en Hesse, prévoit trois activités sportives par personne chaque semaine. Les activités proposées sont le football, le basket-ball, le tennis de table, le badminton, le fitness, le spinning et un entraînement physique. Des tables de ping-pong, des cubes de fitness et de petits terrains de basket sont mis à disposition dans la cour.

Des espaces sont dédiés aux activités culturelles

oui

La plupart des établissements proposent des ateliers d’art et d’artisanat : poésie, poterie, peinture… La prison de Burg, en Saxe-Anhalt, propose un club de lecture et de l’art-thérapie. Celle de Billwerder offre des ateliers d’improvisation théâtrale.

Les établissements disposent d'une bibliothèque

oui

Le travail est obligatoire

oui

Le travail est, dans la plupart des Länder, obligatoire. Cinq Länder ont abrogé cette obligation.

Toutes les personnes détenues sont autorisées à travailler

non

Les personnes placées à l’isolement ne peuvent pas travailler.

Le nombre de postes proposés est insuffisant. Près de 30 % de la population carcérale n’a pas accès à un travail.

Le travail à caractère punitif est interdit

oui

Les personnes détenues n’ont accès à un travail qu’après une “période d’adaptation” fixée par l’administration à un mois.

Les travaux proposés sont principalement :

  • la menuiserie
  • le travail du métal
  • l’assemblage simple
  • le service général (entretien, restauration, blanchisserie, maintenance)1

Les travaux d’assemblage industriel sont les plus courants.
L’établissement pénitentiaire de Hünfeld, en Hesse, offre également du travail dans le secteur de l’électricité. Les personnes détenues de la prison de Torgau, en Saxe, vendent, durant la période de Noël, des marchandises qu’elles ont fabriquées elles-mêmes. La vente a lieu sur des stands installés devant le centre pénitentiaire et sur Internet, sur le site de l’administration pénitentiaire de Saxe.


  1. Lana Osment, “The Complexity of Rehabilitation in Open and Closed Prison Setting”, Université de Lund, 2018, p. 33. 

Le travail est placé sous la responsabilité de la direction. L’affectation tient compte des capacités, des compétences et des choix exprimés par les personnes détenues.

Un nombre maximal d'heures de travail quotidiennes/hebdomadaires est fixé, avec un jour de repos au moins

oui

Les personnes détenues travaillent huit heures par jour du lundi au vendredi. Les prisonniers de la prison de Bremervörde, en Basse-Saxe, travaillent 35,5h hebdomadaires, de 7h à 17h, cinq jours par semaine.

Les personnes détenues perçoivent un salaire pour le travail qu’elles effectuent

oui

Plus de la moitié du salaire est déposée sur un compte d’épargne. Ce pécule de libération est destiné à faciliter la sortie. Une partie est, le cas échéant, destinée aux parties civiles. Le détenu dispose librement du reliquat.
Les détenus de la prison de Rosdorf (Göttingen) dénoncent, dans un courrier adressé au Knast-Soligruppe Göttigen, leurs conditions de travail difficiles. Ils perçoivent la majeure partie de leur salaire à leur libération. L’argent dont disposaient les prisonniers en détention de sûreté (Sicherungsverwahrte) avant 2018 est remplacé par des bons d’achat.

Voir la rubrique Personnes condamnées à de longues peines pour plus d’informations sur les Sicherungsverwahrte.

Les salaires sont

largement en-dessous du niveau de salaire minimum national

Le taux horaire varie, en prison, de 1 à 3 €. Ce taux est, sur le marché du travail, de 12 € en 2023.

Deux personnes détenues remportent leur procès contre les Länder de Bavière et de Rhénanie-du-Nord-Westphalie après avoir saisi la cour constitutionnelle pour travail sous payé. Les salaires des personnes détenues dans ces deux Länder sont compris entre 1,37 € et 2,30 € par heure. La cour constitutionnelle ne statue pas sur la définition d’un salaire juste et remet cette décision au pouvoir législatif.

Certains travaux sont rémunérés à la pièce

non

Les rémunérations sont soumises aux cotisations sociales

non

Les prisonniers sont exclus du régime de retraite.

Les personnes détenues ont le droit de se syndiquer

oui

La Gefangenen-Gewerkschaft / Bundesweite Organisation (GG-BO - Union des prisonniers - Organisation fédérale) est créée, en mai 2014, à la prison de Tegel (Berlin). La GG-BO regroupe, en 2016, 850 prisonniers dans plus de 70 établissements. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un syndicat. Elle ne peut pas organiser de grèves et n’a pas de pouvoir de négociation collective. Les principales revendications de la GG-BO sont la mise en place d’un salaire minimum légal, la sécurité sociale complète (retraite, assurance-maladie) et la liberté syndicale derrière les barreaux. Les membres de la GG-BO se plaignent de harcèlement : contrôle accru du courrier, fouille des cellules, exclusion du travail ou transfert.

Les programmes d’enseignement et de formation professionnelle de la prison de Heidering sont, depuis 2013, pris en charge par des prestataires externes.1


  1. Département de la Justice, de la protection des consommateurs et antidiscrimination du Sénat de Berlin, “Le système pénitentiaire à Berlin”, octobre 2015, p. 26 (en anglais, disponible ici en allemand). 

L'enseignement est dispensé

dans tous les établissements

Des cours de niveau secondaire sont proposés aux personnes détenues n’ayant pas achevé ce cycle.

En Bavière, seules les personnes détenues dans la prison de Würzburg peuvent poursuivre un cursus universitaire (licence, master), via l’université de Hagen. Si une personne détenue dans un autre établissement de Bavière souhaite suivre des études supérieures, elle doit se faire transférer à Würzburg. Une pièce équipée de huit ordinateurs et de livres est mise à disposition pour suivre les enseignements à distance. Les élèves reçoivent une compensation financière.

Des formations professionnelles sont dispensées

oui

De nombreux établissements proposent des formations professionnelles. Ceux de Berlin organisent des cours permettant la certification aux métiers de monteurs, serruriers, cuisiniers, menuisiers, charpentiers, jardiniers, techniciens en mécatronique automobile et vélocistes.1


  1. Département de la Justice, de la protection des consommateurs et antidiscrimination du Sénat de Berlin, “Le système pénitentiaire à Berlin”, octobre 2015, p. 26 (en anglais, disponible ici en allemand). 

Les personnes détenues peuvent se tenir régulièrement informées des affaires publiques

oui

  • Andreas Krebs entame une grève de la faim pour protester contre le retrait, après une inspection de sa cellule, de journaux et brochures associés, selon le porte-parole du ministère de la justice, à la “scène d’extrême gauche”.

    i
    11/02/2024
    / Taz

Les personnes détenues ont accès à la télévision

oui, par location

Les prisonniers en détention de sûreté (Sicherungsverwahrte) de l’établissement de Rosdorf (Göttingen) n’ont plus le droit, depuis septembre 2017, de posséder des DVD et des documents pornographiques. Ils ne peuvent plus enregistrer d’émissions télévisées. Ils ont accès à des rediffusions pendant trois jours.

Voir la rubrique Personnes condamnées à de longues peine pour plus d’informations sur les Sicherungsverwahrte.

Les personnes détenues ont accès à la radio

oui

Les personnes détenues ont accès à la presse

oui

L’administration pénitentiaire autorise l'accès à Internet

dans quelques Länder

L’usage de l’Internet en prison fait débat. Des projets-pilote permettent aux prisonniers d’accéder aux agences de placement et à un portail d’aide à la probation. C’est le cas dans Land de Thuringe. Tout autre site est bloqué.
Les personnes détenues de la prison de Rosdorf (Göttingen) se mobilisent, en 2019, pour avoir accès à l’Internet. Ils obtiennent l’accès à sept sites. Ceux-ci restent soumis à la censure. L’établissement pénitentiaire pour femmes de Lichtenberg, à Berlin, est, depuis le 1er décembre 2022, le premier établissement à avoir équipé toutes ses cellules de système multimédia. Les personnes détenues peuvent avoir accès à l’internet, à leurs frais, pour passer des appels vidéo dans leur cellule, regarder des films, jouer à des jeux ou naviguer sur des sites web. Elles ne peuvent pas utiliser Internet librement. Seule une sélection limitée de sites, tels que ceux du Land de Berlin, des bibliothèques publiques, de l’agence pour l’emploi, de la presse en ligne et des ressources de formation professionnelle est disponible. Les réseaux sociaux et des services comme Youtube, Netflix ou Spotify, sont bloqués. L’accès aux e-mails n’est pas disponible. Ce nouveau système rend le contact avec les proches moins cher. Le prix d’un appel passe de 0,07 EUR par minute à 0,03 EUR. Les appels vidéo coutent 0,20 EUR la minute.

Les religions les plus représentées sont le protestantisme et le catholicisme. L’islam est, dans certains Länder, en seconde ou troisième position.1 La plupart des détenus n’affiche aucune appartenance religieuse.2


  1. Irene Becci, “Religion and Religions in Prisons: Observations from the United States and Europe” (“Religion et religions en prison observations en Europe et aux États-Unis”), in Journal for the scientific study of religion, 14 août 2017, p. 244 (en anglais). 

  2. Sarah J. Jahn, “Being Private in Public Space? The ‘Administration’ of ‘Religion’ in German Prisons” (“Le privé dans l’espace public : l’“administration” de la “religion” dans les prisons allemandes”), in Journal of Religion in Europe 4/2016, p. 409 (en anglais). 

Les personnes détenues peuvent pratiquer librement leur religion et suivre leur philosophie

oui

Les prisonniers peuvent recevoir des visites d’un ministre de leur culte.1 Les échanges entre les prisonniers et les représentants du culte sont confidentiels.

Les imams sont pour la plupart bénévoles. En nombre insuffisant dans certains Länder, ils ne peuvent assister toutes les personnes qui en font la demande. L’aumônerie musulmane fait l’objet de débats. La plupart des Länder expriment une volonté d’en proposer une. Aucun contrat n’est cependant établi avec des organismes musulmans. Les dispositions relatives à la religion sont, en droit public, articulées autour de la religion catholique. La loi allemande n’est pas adaptées aux particularités de l’islam.2


  1. Irene Becci, “Religion and Religions in Prisons: Observations from the United States and Europe” (“Religion et religions en prison observations en Europe et aux États-Unis”), in Journal for the scientific study of religion, 14 août 2017, p. 244 (en anglais). 

  2. Sarah J. Jahn, “Being Private in Public Space? The ‘Administration’ of ‘Religion’ in German Prisons” (“Le privé dans l’espace public : l’“administration” de la “religion” dans les prisons allemandes”), in Journal of Religion in Europe 4/2016, pp. 405-416 (en anglais). 

Des lieux sont dédiés à l’exercice du culte

dans tous les établissements

Chaque établissement dispose d’un espace dans lequel il est possible d’organiser un office religieux collectif (principalement le culte, mais également des groupes d’étude de la Bible).

Certains établissements anciens disposent d’une chapelle. Les lieux de culte, chappelles ou salles polycultuelles peuvent, dans tous les cas, être à l’usage de tous. Les aumôniers bénévoles rencontrent les fidèles dans une pièce réservée aux visites.

Des aumôniers sont présents

varie en fonction des cultes

L'administration rémunère les aumôniers

varie en fonction des cultes

Les aumôniers sont rémunérés quand l’administration juge le nombre des participants suffisant. Chaque établissement rémunère habituellement un aumônier catholique et un protestant. Certains ne perçoivent que la moitié de leur salaire ou sont bénevoles pour le motif énoncé précédemment (Saxe, Mecklembourg-Poméranie -Occidentale, Brandebourg, Thuringe…).

Des personnes ou des organisations extérieures sont autorisées à intervenir

oui

Les autorisations d'intervention sont délivrées par

l’administration pénitentiaire

Les personnes détenues sont autorisées à disposer de ressources financières

oui

Les ressources financières sont accessibles

sur un compte nominatif

Les personnes détenues indigentes perçoivent une aide, financière ou en nature

oui

Les personnes détenues sans ressources et inaptes au travail perçoivent une aide financière. L’administration leur verse une allocation d’environ 35 € par mois. Ce montant varie selon les établissements.

Les personnes détenues sont autorisées à discuter de leurs conditions de détention avec les autorités pénitentiaires

oui

Les discussions relatives aux conditions de détention entre les détenus et les autorités pénitentiaires se pratiquent dans un cadre juridique pré-établi : le principe de co-responsabilité des prisonniers (Gefangenenmitverantwortung, GMV). Ce principe donne droit à leur représentant élu de prendre part aux processus de décision concernant la vie carcérale. Ce représentant fait part à l’administration des préoccupations de ses codétenus.

Pour en savoir plus sur le principe de co-responsabilité des prisonniers, se référer à la thèse de Sarah Watts, de l’Université de Münster (2013).

Les personnes détenues disposent du droit d'association

oui

Les personnes détenues n’ont pas le droit de grève. Elles n’ont pas le droit de négocier collectivement.

Les détenus disposent du droit de vote

oui

La personne détenue peut être privée, par ordonnance du tribunal et dans des circonstances exceptionnelles, du droit de vote. Cette privation peut être prononcée en cas de trahison ou de haute trahison envers la République fédérale d’Allemagne.

Les personnes détenues en établissement ouvert peuvent se rendre au bureau de vote ou voter par correspondance.

Elles votent, en établissement fermé, notamment par correspondance. L’administration assure la confidentialité du vote. Les bulletins sont placés sous pli fermé.

La prison de Siegburg produit un podcast dans lequel les personnes détenues conseillent des livres de la bibliothèque de l’établissement.

Les personnes détenues sont associées, dans la plupart des établissements, à l’édition de publications. Celles-ci peuvent être soumises à la censure.