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Togo : mutinerie à la sinistre prison de Lomé

La mutinerie a éclaté ce mardi matin, mais a rapidement été maîtrisée par les gardiens de l’établissement. La situation est désormais revenue à la normale.

La situation est maîtrisée depuis quelques heures. C’est ce qu’a confié à RFI une source à l’administration pénitentiaire qui au préalable a confirmé aussi que les prisonniers ont eu un mouvement d’humeur ce mardi matin.

Tout a commencé lundi quand des détenus de la maison d’arrêt ont refusé d’accueillir de nouvelles personnes déférées. On a dû ramener ces personnes déférées dans les brigades. Pour cause : 19 cas positifs de la maladie au coronavirus ont été détectés dimanche sur 283 détenus testés. Pris de peur, les détenus réclament leur libération ou du moins leur délocalisation afin de se mettre à l’abri de la contamination.

Les conditions d’incarcération au sein de la prison de Lomé, la plus grande du pays, sont régulièrement dénoncées. La maison d’arrêt de Lomé est un vieux bâtiment colonial censé n’accueillir que 600 détenus. Aujourd’hui, ils sont plus de 1 500 détenus. “Plusieurs dizaines de personnes occupent une salle parfois d’à peine 20 m². Ils sont entassés, ont parfois difficilement accès aux toilettes et tout ce qui va avec l’hygiène corporelle dans les cellules de détention. C’est une situation catastrophique sur le plan sanitaire ou dans les conditions d’alimentation”, décrit Aimé Adi, directeur d’Amnesty International au Togo.

Autres problèmes pointés du doigt : l’absence de séparation entre catégories de détenus, le manque de soins pour les personnes malades et la vétusté des bâtiments…

Cette prison a fait l’objet de plusieurs rapports des organisations des droits de l’homme. La dernière en date est celui du Comité des Nations unies contre la torture. Il estime que cette prison est inappropriée aux normes de détention, il a recommandé aux autorités, en août dernier, de la fermer la prison et ce définitivement et sans délais. Une recommandation qui n’a donc toujours pas été suivie d’effets.

C’est aussi dans cette prison que se trouve Kpatcha Gnassingbé, le demi-frère du président Faure Gnassingbé, qui y purge ses 20 ans de réclusion pour atteintes à la sureté de l’État depuis plus de 10 ans. Aux dernières nouvelles, Kpatcha Gnassingbé aurait été exfiltré ce matin pour une destination inconnue.